Capital Lux (+ vidéo)
Auteur(s): Eilif Svensson, Kristian Amundsen Østby
Illustrateur(s): Kwanchai Moriya
Editeur(s): Aporta Games, Pixie Games
Distributeur(s): Pixie Games
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Les membres de Pixie Games sont décidément très actifs puisque, après moins d’un an d’existence (si l’on excepte Tunhell), ils comptent déjà plus 14 jeux dans leur catalogue dont Citrus et Hack Trick pour n’en citer que 2. Ici, ils ont craqué pour un petit jeu de cartes dont les auteurs Norvégiens ne sont pas des inconnus puisqu’ils ont déjà réalisé de bons jeux tels qu’Escape, Automania, Doodle City et Mangrovia. Et mon petit doigt me dit que ces auteurs n’ont pas terminé de travailler avec Pixie Games… 😉
Capital Lux est un petit jeu de cartes assez malin. Il se compose de cartes numérotées entre 2 et 6 de 4 couleurs différentes. En fonction du nombre de joueurs, les joueurs débutent avec un main de 5 ou 6 cartes. Pour amoindrir le hasard de la pioche, les joueurs vont drafter leurs cartes en en prenant 2 à la fois et en passant le reste de leur main au joueur suivant. Evidemment, depuis 7 Wonders (et Magic auparavant), le système de draft est devenu hyper classique. Ce qui n’empêche qu’il est très bien exploité dans Capital Lux vu, qu’outre le choix des cartes, il apporte la connaissance des cartes adverses ce qui est loin d’être négligeable puisque cette connaissance peut vous faire gagner. Vous connaissez une bonne partie des cartes de vos adversaires, vous allez devoir retenir cette information pour jouer avec celle-ci par après.
Après ce draft, chaque joueur, à son tour, va jouer une carte. Quand on joue une carte, on peut la jouer à 2 endroits possibles : devant soi ou au milieu de la table. Si vous jouez une carte devant vous, elle y reste jusqu’à la fin de la partie à condition que, pour chaque couleur, la somme des valeurs des cartes devant vous soit inférieure ou égale à la somme des valeurs des cartes au milieu de la table. Si, par exemple, on possède 3 cartes jaunes : 2-4-5 et qu’on les place toutes devant soi, pour pouvoir les garder devant soi et engranger les PVs, il faut que la somme des cartes jaunes au centre de la table soit au moins équivalente à 11. Si il n’y a pas de cartes jaunes au centre de la table, on a alors intérêt à placer ses cartes « 4 » et « 2 » au centre et sa « 5 » devant soi car « 5 » est inférieur à leur somme, 6. L’idéal étant, bien entendu, qu’un autre joueur place les cartes jaunes au centre de la table pour que vous puissiez les jouer toutes devant vous. Voilà pourquoi la phase de draft est importante car vous allez pouvoir vous faire une idée des cartes adverses. Si vous savez qu’un adversaire possède aussi des cartes jaunes, vous allez patienter pour qu’il les joue au centre de la table à votre place et que vous en profitiez. Mais peut être fait-il de même avec vous…
Heureusement, un système vient contrebalancer cette frilosité à placer des cartes au centre de la table : les pouvoirs des couleurs. Quand un joueur joue une carte au centre de la table, il bénéficie du pouvoir de sa couleur qui peut être :
- Piocher une nouvelle carte
- Prendre une pièce d’or. Chaque pièce d’or vous permet de réduire de 1 la valeur totale d’une de vos couleur pour pouvoir être inférieure ou égale à la somme des valeurs du centre de la table.
- Tirer un modificateur et le placer au-dessus d’une couleur pour augmenter ou diminuer la somme des valeurs des cartes de la couleur choisie.
- Prendre une des cartes au centre de la table (de valeur la plus faible) et l’ajouter devant soi. C’est l’action la plus chaotique car elle va réduire la somme d’une couleur au centre de la table (les dents vont grincer) tout en augmentant votre propre somme de valeurs.
Le dernier élément qui va mettre du piment dans la partie est un système de majorité. On va regarder le joueur qui possède la plus grande valeur dans chaque couleur (tout en respectant la valeur maximale du centre de la table), et celui-ci va recevoir la carte de plus haute valeur et de la même couleur du centre de la table comme PV bonus. A la fin du jeu, on gagne en PVs toutes les cartes devant soit + ses cartes bonus gagnées en cours de partie. Ce système de majorité va attiser l’interaction qui est déjà bien présente grâce aux différentes mécaniques comme le draft ou les pouvoirs des couleurs.
Même s’il peut être un peu trop simple et évident pour les joueurs habitués, Captal Lux plaira principalement en milieu familial. Son aspect retord qui va obliger les joueurs à attendre impatiemment que les autres jouent au milieu est très sympa. Même si certaines actions peuvent apporter du chamboulement, ses aspects plus mathématiques et calculatoires procurent un sentiment de maîtrise. Le thème est inexistant, mais ce n’est pas le but d’un petit jeu de cartes sans prétention, très bien foutu et où l’interaction est importante.
PhilRey : 8/10
Capital Lux (Aporta Games) est une excellente surprise d’Essen 2016.
La mécanique a déjà été utilisée ailleurs mais est ici légèrement simplifiée. Après un draft « accéléré », on a 5 ou 6 cartes en main (en fonction du nombre de joueurs). A son tour, on joue une carte. Si on la joue au milieu, le milieu représente la capitale, on applique le pouvoir de la famille (= couleur). Si on la joue devant soi (cet espace représente notre cité), on n’applique pas le pouvoir de la famille mais on augmente son influence dans cette famille.
A la fin de la manche, on va comparer son influence dans chaque famille avec le capitale. Sin on l’excède, on perd alors toutes nos cartes de cette famille, ce qui n’est pas top évidemment. Ensuite, le(s) joueur(s) qui a(ont) le plus d’influence prendra(ont) la carte à plus forte valeur dans la famille décomptée. Ce mécanisme diminue de même la valeur totale de la capitale pour chaque famille, mettant souvent les joueurs en péril pour la manche suivante. Une partie se compose de 3 manches. Les cartes dans la capitale et dans les cités des joueurs restent bien évidemment d’une manche à l’autre (sinon c’est moins drôle).
Capital Lux est donc un vrai coup de coeur dans sa catégorie. Un jeu de cartes aux règles facilement expliquées mais offrant une belle profondeur. Grace au draft, les joueurs ont une idée des cartes en jeu. On retrouve de l’opportunisme, de la prise de risque, des coups fourrés et une part de hasard (largement compensée par le draft de départ).
Vin d’jeu d’vidéo: la dégustation de Capital Lux en 8 minutes par SwatSh
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Pas fan des graphismes, je reconnais que le jeu est efficace. En dessous de Lords of Scotland, dans le même genre, mais bien au dessus des autres (Harald - beau mais pas top-, Chasseurs de dragons -sympa mais manquant de profondeur...)