Ashes: Les héritiers du Phénix
Auteur(s): Isaac Vega
Illustrateur(s): David Richards, Fernanda Suarez
Editeur(s): Filosofia
Distributeur(s): Asmodee
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SwatSh: 8,5 /10
On croierait Ashes les héritiers du phénix tomber du ciel comme ça mais il n’en est rien. Tout d’abord son éditeur, Filosofia, qui est loin d’être inconnu et qui nous a déjà livré de très belles pépites comme le récent Pandemic Legacy ou l’excellent Terres d’Arle, notre dernier Vin d’jeu d’l’année catégorie expert. Et son auteur, Isaac Vega, n’est lui non plus pas un novice puisqu’il a déjà réalisé le best seller Dead of Winter.
Et on peut dire qu’Isaac s’est essayé à un jeu complètement différent en délaissant le sérial fantastique semi-coopératif pour se pencher sur le fantastico magic deckbuildingue 😉
Et la filiation à Magic est évidente:
– Ashes est prévu pour 2 à 4 joueurs mais est clairement conçu pour 2 joueurs. A plus, l’aspect deckbuilding sera délaissé au profit d’un jeu d’influence pour savoir sur qui taper 😉
– Tout comme dans Magic, vous êtes un magicien qui allez construire un deck pour invoquer des sorts et des créatures qui devront détruire le sorcier adverse qui pourra se protéger et contrattaquer avec ses sorts et créatures.
Mais à l’exception de ces éléments, Ashes se distingue franchement de son aîné:
– Ashes n’est pas une pompe à fric. Toutes les cartes sont dans votre boite et vous n’aurez pas besoin d’une boite supplémentaire même si vous voulez plus d’exemplaires d’une carte dans votre deck. Non, le nombre d’exemplaires d’une même carte est de 3 maximum, et la boite de Ashes contient 3 exemplaires de chaque carte. La seule chose, c’est que les puristes voudront peut être une boite pour chaque joueur. Mais pas plus. Pour le moment, 2 extensions sont annoncées à 11 eur chacune et pas du tout indispensables, on peut dire que Filosofia chouchoutte notre portefeuille 🙂
– Ashes propose plusieurs façons de construire son deck. La méthode classique d’abord: chacun prépare son deck chez soi et organise une partie quand il est prêt. Mais aussi la méthode préconstruite. Ashes propose 6 decks préconstruits différents. Et enfin, la méthode qui m’enthousiasme le plus: le draft qui est assez particulier en plus. Chacun choisit un des 5 magiciens du jeu (appelés ici Héritiers), chacun ayant un pouvoir spécifique mais bien équilibré. Chaque joueur reçoit ensuite 9 cartes uniques, il en prend une et passe son paquet à son voisin jusque quand tout le monde ait pris 9 cartes. On va alors chercher les 2 exemplaires qui nous manquent ce qui nous donne 9×3: 27 cartes auxquelles il faut ajouter les 3 cartes spécifiques à son Héritier et vous obtenez votre deck de 30 cartes. Génial! Bon, il faut admettre aussi que, contrairement à Epic, les cartes de Ashes ne sont pas toutes des bombes et qu’on va avoir un deck pas super équilibré avec des cartes très puissantes et d’autres beaucoup plus faibles. Il faudra faire avec.
– La mana n’est plus représentée sur des cartes mais sur des dés qu’on devra aussi se répartir entre les joueurs (chacun à son tour en prend 2 jusqu’à en avoir 10). Et ce système est vraiment une belle originalité de Ashes que je n’ai encore jamais rencontrée dans d’autres jeux de deckbuilding. Il y a 4 couleurs de dés, chacune montrant des faces différentes. Un peu comme dans Magic où il faudra se constituer un deck de 1 ou 2 couleurs, dans Ashes, il sera plus efficace de se concentrer sur 2 voire 3 couleurs de dés maximum. Ceci dit, j’ai déjà gagné avec les 4 couleurs de dés 😉 mais il vous faudra alors encore mieux équilibrer vos cartes (ce qui n’est pas évident avec la méthode de draft). A chaque tour, on va jeter tous ses dés et les symboles indiqués vont permettre d’invoquer certaines créatures et certains sorts. Ce système est vraiment excellent mais a 2 désavantages. Le premier est que ces symboles ne sont pas hyper clairs et il n’est pas rare qu’un joueur les confonde et se plante alors complètement dans la construction de son deck. Le second est que ça n’offre aucune mécanique de crescendo comme dans Magic où on va lancer de petits sorts/créatures en début de partie et qu’en fin on sera capable d’invoquer des trucs hyper puissants. Non, dans Ashes, vous disposez de vos 10 dés dès le premier tour et vous aurez les moyens d’invoquer vos sorts hyper puissants dès le début de la partie.
– A cela vient s’ajouter une mécanique de défausse. Si vous défaussez une carte, vous pourrez tourner le résultat d’un dé sur la face de votre choix. D’autres mécaniques de défausses sont également présentes ce qui va faire tourner votre deck assez rapidement puisqu’à chaque début de manche, vous piocherez des cartes pour en avoir 5 en main. Mais vous devrez user de cette possibilité avec parcimonie car si votre deck est vide, vous précipiterez votre défaite. Génial!
– Ashes est également plus dynamique dans sa gestion des tours. Le jeu se joue en tours et, à son tour, chacun peut exécuter une action. Ce qui peut donner des tours où les joueurs vont invoquer des créatures et au prochain tour attaquer avec. Ca va vite et il faudra la jouer en bon tacticien pour attaquer au bon moment avec vos créatures. Quelques fois, une attaque très rapide sera efficace et dans d’autres circonstances ce sera l’inverse afin de pouvoir garder vos créatures en défense un maximum de temps.
– La majorité des créatures ont très peu de points de vie (1 ou 2) mais elles gardent leurs blessures de tour en tour.
Au final, Ashes les Héritiers du Phénix est un excellent jeu de deckbuilding proche de Magic mais avec pas mal de particularités qui en font un jeu à part et original. Il manque un aspect crescendo et la construction du deck par draft peut être sans pardon. Sinon, les parties sont très dynamiques et palpitantes. Les graphismes sont splendides et donnent à eux seuls déjà l’envie d’y revenir. Le jeu de la carte est lui également très tactique et outre la construction de votre deck, votre tactique de jeu peut également être déterminante dans la victoire. Ashes les Héritiers du Phénix renouvelle à merveille le genre Magic.
Ren: 7,5/10
Je ne suis pas un fan dévot de Magic. J’aime bien, mais sans être obsédé du tout (je n’ai jamais eu la fièvre du samedi soir dans les années 90 par exemple). Donc j’avais peu de chances de tomber amoureux de Ashes les héritiers du phénix vu que c’est un magic like, avec quelques particularités.
L’aspect le plus intéressant est selon moi la construction du deck au départ, via un système de draft très sympa, puisque vous allez devoir non seulement être attentif aux cartes que vous prenez, mais aussi à celles que votre adversaire prend (i.e. celle qui aura disparu quand le paquet vous reviendra) puisque ça vous donnera de précieuses indications sur la stratégie de votre ennemi. L’autre originalité est la gestion de la mana, qui se fera via des dés et non des cartes votre deck. Le reste me paraît assez classique, avec peu de « wouaw » et de « hooooo ».
Rien de révolutionnaire pour un jeu sympa mais qui ne casse pas trois pattes à un canard (heureusement, le pauvre sinon!)
Tapimoket: 8/10
J’avoue que sur ce jeu là, je manque un peu de recul puisque je n’ai qu’une seule partie à mon actif. Mais, de par la motivation de mes compagnons de jeu habituel, dont le retour est très positif, et l’expérience de ma propre partie. ASHES m’a vraiment captivé et je ne me suis vraiment pas ennuyé. Les peuples étant multiples, ils ouvrent de nombreuses combinaisons de partie. D’ailleurs, après ma première, j’avais déjà proposé de se revoir pour en faire une autre… Mais faute de temps et non de motivation…
Je n’ai pas, non plus, de recul pour des parties à plus de 2 joueurs, puisque je me suis contenté d’un affrontement en duo. Ceci dit, je pense que ce jeu semble plus idéal en binôme. Mais là, j’avoue, c’est juste une hypothèse.
Les graphismes sont de toute beauté et la mécanique dés-deckbuilding est excellente, même s’il y a une part de hasard.
ASHES est un jeu incontournable et ce sera avec plaisir d’y rejouer… ce sera un ASHES to ASHES en quelque sorte
(Paix à ton âme David)
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 12 minutes par SwatSh
Une bouteille de cidre brut de la mère Poulard. Voilà qui n’est pas courant chez Vin d’jeu. Il faut avouer que ça désaltère bien 🙂
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