Ryū
Soumettre votre avis | |
SwatSh: 7/10
Après Gosu, Moonster Games, l’éditeur de l’excellent Minivilles, a décidé de rééditer sa collaboration avec l’auteur Kim Satô pour Ryū.
Ce qui frappe d’abord dans Ryū est la qualité et la beauté de son matériel. Les magnifiques dragons ainsi que les très belles illustrations donnent directement envie de se lancer dans l’jeu.
Ryū est un petit jeu assez léger et classique de collecte de ressources dans le but de remplir des objectifs. Il propose divers mécanismes connus mais qui s’imbriquent bien ensemble. Il gagne à être jouer à plusieurs et est à éviter à 2 joueurs.
Le plateau est modulable grâce à un placement aléatoire des différentes tuiles hexagonales. A son tour, on va réaliser 1 des 3 actions suivantes :
-Faire 1 action & déplacer son dragon de 0 à 2 tuiles
-Déplacer son dragon de 0 à 2 tuiles & faire une action
-Déplacer son dragon de 0 à 4 tuiles (à éviter naturellement 😉 )
Vous l’aurez compris, la majorité des actions sont liées à la tuile où votre dragon se trouve. Une seule peut être exécutée où que vous soyez :
-Construire une pièce de dragon
C’est le but du jeu. Chaque joueur a 5 cartes dragons devant lui qu’il devra « construire », ce qui veut tout simplement dire : « la retourner face visible » en payant les ressources demandées. Le premier qui aura construit ses 5 cartes dragon l’emportera. Pour cela, il faut payer une certaine combinaison de couleur de cube en fonction de la carte à retourner. Ce qui est bien vu c’est qu’il faut le faire selon un ordre bien précis : d’abord la carte « 1 », puis la « 2 »,… Et mieux encore, chaque joueur a exactement les mêmes combinaisons de cubes à fournir. Autrement dit, vous allez bien souvent chercher les mêmes couleurs de cube que vos adversaires… (j’y reviens).
Les autres actions dépendent de la tuile où vous vous trouvez. Principalement, vous pourrez :
-Prospecter une tuile d’un autre joueur
Vous allez alors piocher 4 ou 5 cubes au hasard dans le sac et, un peu comme dans l’excellent Shitenno, votre adversaire va en faire 2 tas et vous en choisirez 1 des 2 et laisserez l’autre à votre adversaire. Evidemment le hasard de la pioche joue beaucoup mais le fait que vous allez bien souvent chercher les mêmes couleurs que vos adversaires rend cette mécanique assez intéressante.
De plus, cette mécanique va aussi bien vous avantager que votre adversaire qui va gagner des cubes sans rien faire. Etant donné qu’à Ryū, on voit rapidement qui est en tête, on va beaucoup plus facilement privilégier faire ceci avec ceux qui ne sont pas en tête et donc équilibrer le jeu en contrebalançant le hasard de la pioche des dés.
La mécanique la plus originale de Ryū est son enchère unique qui a lieu à un moment aléatoire. En effet, dans le sac de cubes se trouve un seul cube blanc. Quand un joueur le pioche, tous les joueurs doivent miser des cubes dans leur poing fermé. Tous les joueurs perdent tous leurs cubes misés et celui qui l’emporte construit gratuitement une de ses pièces de dragon. Il faut aimer ce type d’enchère hasardeuse surtout qu’elle peut faire gagner la partie… Mais en soi, l’idée d’une enchère unique en cours de partie qui a lieu à un moment aléatoire est excellente. De plus, le bonus étant si important, les joueurs vont avoir tendance à accumuler les cubes pour pouvoir remporter l’enchère. Et accumuler les cubes va à l’encontre de l’action gouverneur (voir plus bas) … miam miam 🙂
-Faire des échanges
En fonction de la tuile où vous vous trouvez, vous aller pouvoir échanger des cubes ou des jetons contre d’autres cubes/jetons. Un des jetons est d’ailleurs un joker qui équivaut à un cube de n’importe quelle couleur, ce qui est très utile surtout vu que quelqu’un peut toujours appeler le gouverneur…
-Appeler le gouverneur
Grâce à lui, en échange d’un jeton, vous allez obliger vos adversaires à se défausser de tous leurs cubes qui excèdent 4 (ils en gardent 4) et prendre un des cubes défaussés. C’est une action dévastatrice qui apporte pas mal au jeu. Elle apporte d’abord de la tension : il vaut mieux éviter d’accumuler trop de cubes ! Si on les accumule parce qu’on n’a toujours pas la bonne combinaison nécessaire à la construction de sa prochaine carte dragon, il vaut mieux alors passer du temps dans les actions d’échange pour avoir des jetons à la place des cubes qui eux ne sont pas soumis à cette limite de cube (on peut en avoir maximum 5 de chaque soit 15 en tout, de quoi voir venir…). Et si on préfère prendre le risque d’accumuler des cubes, pour garder les cubes qui pourraient servir aux prochaines pièces de dragons ou pour se réserver pour l’enchère du cube blanc (voir action prospecter), j’aime autant vous dire que votre tension artérielle va monter, surtout lorsqu’un dragon de joueur s’approche dangereusement de la tuile action du gouverneur 😉
Quand on voit la taille de la boite de Ryū, on pense avoir affaire à un jeu plus profond et plus stratégique que ce qu’il n’est, ce qui peut expliquer certaines déceptions. Ryū est en effet assez simple : on va gagner des ressources qui nous serviront à remplir des objectifs en passant éventuellement par une transformation en jeton si on n’acquiert pas directement les bonnes ressources demandées. Comme on peut faire gagner des ressources à ses adversaires, le hasard va être contrebalancé par un effet d’équilibrage car les joueurs choisiront de préférence les adversaires les plus à la traine pour leur faire gagner des ressources. Ryū pêche un peu par trop d’orgueil. Outre sa boite trop grande, la durée d’une partie est trop longue et le jeu en devient répétitif : récolte-transformation-construction. Il aurait gagné à être plus court ce qui aurait pu être aisément fait en enlevant une tuile objectif par joueur. Ryū n’en reste pas moins agréable à jouer grâce à ses choix simples et la tension apportée grâce au danger de perdre une grande partie de ses cubes.
________________________________________________________
Tapimoket: 7/10
Ryu était assez attendu puisqu’il est du même auteur que GOSU.
Livré dans une belle grosse boîte à la fois sobre et attirante, on découvre un matériel très bien réalisé avec de grands et beaux dragons de bois, un circuit de tuiles lieux qui remplaceront le traditionnel plateau et plein d’autres choses. Impossible de nier qu’il y a là, un bel effort sur la présentation du jeu.
Déballons tout cela et construisons notre dragon, puisque c’est le but du jeu… Un jeu assez simple, ma foi, avec beaucoup d’interactions, comme les aime les créateurs de jeux asiatiques. Commerce, échanges seront de la partie, puisqu’il faudra obtenir des combinaisons de cubes pour fabriquer son dragon au plus vite. Le jeu est assez linéaire mais il faudra quand même essayer de retenir combien de cubes ont vos adversaires et leurs couleurs pour éviter de leur laisser des cubes dont ils ont besoin lors d’une phase de prospection. J’avoue que de tout retenir relève d’une prouesse… En revanche, retenir ou estimer le nombre de cubes accumulés par les adversaires est un peu plus facile et permet de déclencher une action qui oblige les « plus riches » à se débarrasser de la moitié de leur bien !
Ryu est annoncé à partir de 14 ans, pourtant je l’ai trouvé assez simple et pas trop long.
Personnellement, j’aurais aimé un peu plus de « rebondissements » ou de « fourberies » pour rendre le jeu encore plus interactif.
Néanmoins, Ryu reste un jeu plaisant avec un beau matériel.
________________________________________________________
Submit your review | |