La Granja
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SwatSh: 8,5 /10
Quelle bonne idée qu’a eu l’excellent éditeur qu’est Pearl Games d’éditer cette perle de La Granja en Français alors que sa première édition, de l’excellent éditeur qu’est Spielworxx, a été sold-out quasi avant sa sortie !!! Que j’étais triste à Essen de ne pas pouvoir le trouver. Je ne sais pas pourquoi mais mon petit doigt me dit que la version Française va bientôt subir le même sort… 😉
Les auteurs de La Granja le disent eux-mêmes à la fin des règles. Ils remercient, pour leur source d’inspiration, différents auteurs de jeux dont Feld pour l’excellent Luna et Carl Chudyk pour son excellent Gloire à Rome. Et le dieu Uwe Rosenberg peut-être pour le thème d’Agricola/Caverna. On peut dire qu’ils ont bien choisi leurs sources 😀
Et ils ne font pas d’esbroufe les deux auteurs de La Granja. La Granja est bien un melting pot des différentes mécaniques de ces 3 jeux. Pas d’originalité dans la Granja mais des mécaniques connues qui s’imbriquent à merveille pour donner un jeu pur kubenbois super bien huilé.
La particularité de la Granja par rapport à ses prédécesseurs est que le jeu n’est pas rythmé par les choix d’action mais plutôt par différentes phases de jeu. La Granja est composée de 6 tours. Chaque tour comporte 4 phases et chaque phase est divisée en de nombreuses sous-phases. C’est un peu fastidieux car, vu le nombre impressionnant de « sous-phase », entre chaque sous-phase, on doit retourner à l’aide de jeu (très bien faite) pour connaître la phase suivante. Lors de chaque sous-phase, tous les joueurs vont faire les mêmes actions : tout comme dans Agricola, leurs champs produiront des denrées et leurs cochons feront des bébés, puis tout le monde jouera une carte, tout le monde piochera une ou plusieurs cartes, chacun pourra alors acheter une des tuiles bonus du tour, ensuite chacun choisira un des dés bonus du tour, puis chacun réalisera des livraisons,… Pas de choix d’action dons dans La Granja mais des choix à faire dans chaque type d’action !
La Granja fourmille de petites mécaniques, peut-être déjà vues, mais surtout intéressantes comme par exemple le fait que chaque champs produit une denrée à chaque tour à condition qu’on l’aie récolté auparavant. Ce n’est pas comme dans Agricola où il suffit de planter pour pouvoir récolter automatiquement. Ou bien l’aspect plus « design » où toutes les ressources sont représentées par le même pion d’une seule couleur dont on détermine le type que par l’endroit où le pion se trouve (s’il se trouve dans un champs de blé, il représente 1 blé, s’il se trouve dans la porcherie c’est un cochon,…)
De cette multitude de petites mécaniques, ressortent 2 mécaniques principales :
1)Le jeu des cartes
Tout comme dans Gloire à Rome, les cartes peuvent être jouées de 4 façons différentes :
– Au-dessus de son plateau. Les cartes représentent alors des charrettes qu’il va falloir remplir avec les ressources
– A gauche de son plateau, les cartes représentent des champs d’une des 3 denrées primaires du jeu : le raisin, le blé ou les olives.
– A droite de son plateau, les cartes donnent des bonus dans les différentes phases du jeu
– Au-dessous de son plateau, les cartes sont des artisans apportant une capacité spéciale et unique au joueur. C’est principalement cette dernière façon de jouer les cartes qui va apporter le plus de variété à vos parties. Il y a 66 cartes dans La Granja, chacune ayant un artisan différent (bravo aux auteurs pour tant de richesse). Etant donné que les cartes sont piochées au hasard, autant vous dire que l’équilibre entre ces capacités est primordial. Après quelques parties, il semble bien que oui et tant mieux ! Bien qu’une carte, celle permettant de jouer une carte en plus à chaque tour au prix d’un malheureux PV, semble apporter un bonus trop important surtout si le joueur l’a reçue dans sa main de départ…
2)Les objectifs
La Granja est rythmée par les objectifs. Le plateau principal comporte 6 commerces dont 3 sont disponibles en début de partie (les autres s’ouvriront plus tard). Chaque commerce présente une combinaison de ressource à obtenir. Lorsque vous effectuez l’action « livraison » lors de la phase « livraison », vous allez livrer les ressources demandées à chaque commerce. Il existe 4 ressources primaires différentes (raisin, blé, olive, cochon) qui peuvent elles-mêmes être transformées en une des 3 ressources secondaires (vin, nourriture, viande). Chaque commerce présente une combinaison de ressources primaires et secondaires à obtenir. Une certaine course a lieu pour l’obtention de ces objectifs car le premier à l’atteindre gagnera plus de PVs que les suivants. De plus, atteindre un objectif permet de recevoir un bonus pour le reste de la partie mieux vaut les obtenir tôt pour en profiter le plus longtemps. Ce n’est pas pour cela que les commerces sont moins intéressants à la fin du jeu puisque le fait qu’on ne profitera que très peu de leur bonus est compensé par l’obtention de plus de points de victoire si on remplit ces objectifs dans les derniers tours. Ils ont pensé à tout 🙂
Mais ce n’est pas tout ! 😀 Comme dit plus haut, on peut placer des cartes au-dessus de son plateau personnel pour en faire des charrettes sur lesquelles sont également représentées des combinaisons de ressources primaires et secondaires. Lorsqu’on remplit un tel objectif, on ne reçoit pas de bonus mais plus de points de victoire et une ressource universelle qui peut être convertie en de nombreux bonus telle que de l’argent ou de pouvoir jouer une carte.
Vous allez donc devoir bien planifier pour atteindre le plus rapidement possible les objectifs communs du plateau ou personnels de vos cartes. Vous allez devoir trouver le juste équilibre entre la réalisation des objectifs personnels et les communs. Votre stratégie dépendra plus des cartes que vous allez piocher aléatoirement et du meilleur profit/combi que vous allez pouvoir en faire. Pour cela, vos choix tout au long des multiples séquences de jeu seront primordiaux. Cette grande soupe d’ingrédients connus donne un jeu qui tourne à merveille et comblera le besoin « kubenbois » (situé en haut de la pyramide de maslow 🙂 ) de la majorité d’entre nous 😉
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Philrey212: 7,5/10
La Granja, deuxième jeu de la soirée et plus costaud que le premier. Etat de fatigue bien avancé 😉
Je ne reviens pas trop sur les mécaniques car SwatSh les a déjà bien épluchés et présentés. Je me contente donc de donner mon ressenti sur cette première partie.
L’aspect général du jeu m’a tout de suite fait penser à Burgund et ses châteaux: même style de graphisme et de présentation.
Les dés peuvent faire penser à plusieurs jeux comme Yspahan entre autres, où ils sont répartis par valeur.
J’ai bien apprécié le mélange de plusieurs mécaniques connues. D’abord, les dés. On en choisit un à son tour, qui nous convient mais qui gène les autres aussi. Ensuite, les cartes qui peuvent être utilisées de 4 manières différentes (champs, bonus, capacité, charrette). Notre plateau individuel agît un peu comme un dashboard où la situation de nos champs, stocks, capacités, etc. y sont repris. Le plateau est découpé afin de permettre une lecture rapide. Le plateau central est lui un peu plus brouillon/chargé. En effet, les cases permettant d’indiquer que vous êtes déjà passé par un marché perturbent la lisibilité de la zone centrale.
Ce qui m’a un peu dérangé dans La Granja est son aspect casse-tête. Il faut en effet calculer tous les paramètres du jeu pour s’en sortir. Enfin, j’imagine qu’avec quelques parties au compteur, cela se ressentira moins. La Granja contient aussi une partie d’opportunisme que l’on retrouve dans les dés mais aussi dans les cartes piochées au hasard. Cet aspect me dérange un peu dans un jeu de cette lourdeur.
Quoi qu’il en soit, une deuxième partie s’impose, si possible plus tôt dans la soirée 😉
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Pascal: 8/10
La Granja est un jeu riche et complexe, qui ne sera pas accessible aux joueurs qui aiment le très lourd. Pas tellement de par les règles, qui restent digestes, mais plutôt par la multitude de possibilité de développement qu’offre le jeu. L’utilisation des cartes est très maligne et l’ordre des actions demande une attention toute particulière. Les dés apportent une pointe d’aléatoire, mais tout à fait gérable et acceptable.
En résumé, un vrai gros jeu, bien lourd, bien calculatoire, équilibré et rôdé comme une horloge. La durée est un poil excessive, mais il le vaut bien. Très difficile lors d’une première partie de vraiment profiter du jeu. Je suis assez d’accord avec Philrey, il faut une seconde partie pour l’apprécier à sa juste valeur. Ce que je lui reprocherais est (éventuellement, si je veux chercher la petite bête) un tout petit manque d’originalité.
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Tapimoket: 8,5/10
Beaucoup l’ont assimilé à Agricola puisqu’on s’y développe sur un thème agricole et l’on y amélioration d’une ferme. Si c’est vrai qu’on y fait pousser des cochons et qu’on élève du blé, franchement, la similitude pour moi s’arrête là. Les mécaniques et l’interaction sont, pour moi, totalement différentes d’Agricola… Ainsi le système de cartes et d’encoches pour les activer et le système des livraisons avec la prise de possession sur le marché sont bien propres à La Granja…
Les seuls points discutables sont le hasard lié aux cartes et la longueur du jeu qui demandera au moins deux bonnes heures pour une partie standard. Il faudra donc être un joueur averti pour se lancer dans La Granja.
Avec une réelle difficulté, une grande profondeur et beaucoup de variations grâce aux différentes cartes, La Granja est un excellent jeu de gestion où, même si les parties comptent au moins une paire d’heures, on ne voit pas le temps passer. Optimum à quatre, Il tourne également très bien à deux joueurs. Les illustrations sont bien liées au thème et les règles sont très bien expliquées. Personnellement, j’aime beaucoup ce jeu.
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Très bon vin du Portugal spécialement pour les amoureux et vendu par Philrey sur Culture Vins et qui va bien avec la ferme Majorquinne 🙂
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