Les Poilus
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SwatSh: 7/10
Les Poilus est un jeu de coopération qui tient dans une petite boite. Le thème est assez original et bien reflété dans les illustrations (mais moins dans les mécaniques) : la guerre 14-18 et la volonté d’un groupe d’amis de survivre à toutes les menaces qui vont surgir.
Le matériel est impeccable et provoque même l’étonnement par 2 éléments :
1) L’intérieur de la boite (aussi bien le fond de la boite que l’envers du couvercle) est également illustré (voir photo, c’est magnifique)
2) Les pions à dépenser pour faire l’action « faire un discours » sont d’une forme inédite dans les jeux de société : une bulle de texte comme dans une BD
Le jeu en lui-même est assez simple et consiste en un choix d’action. A son tour, on doit exécuter une des 4 actions possibles :
1) Jouer une carte menace et l’ajouter aux cartes menace déjà sur table. Il existe 6 menaces différentes (la pluie, la neige, la nuit, le masque à gaz, l’obus et le sifflet). Sur chaque carte se trouvent entre 2 et 6 menaces différentes. Lorsqu’on joue une carte, on doit veiller à ce que aucune des 6 menaces ne se retrouvent en 3 exemplaires car on perd immédiatement la mission. Perdre une mission n’est pas synonyme de perdre la partie mais va ajouter des cartes dans le paquet menace et comme le but du jeu est de vider le paquet menace avant que la pioche ne soit vide, mieux vaut ne pas perdre trop de missions.
Il existe également des cartes menaces à placer devant soi et qui donnent un malus permanent. Certains de ces malus sont très violents et peuvent provoquer la perte de la partie rapidement. Il faudra veiller à s’en débarrasser rapidement ou à ne pas jouer ce type de carte.
Là est la grande subtilité des Poilus : la gestion des paquets de cartes. Il y a 2 paquets : la pioche et le paquet menace. A chaque tour, on ajoute autant de cartes de la pioche au paquet menace que le nombre de cartes que les joueurs ont gardé en main avec un minimum de 3 cartes. On va donc souvent veiller à ne garder que maximum 3 cartes dans les mains des joueurs pour éviter de faire grossir le paquet menace inutilement. Mais ce n’est pas toujours évident puisqu’il faut également veiller à ce qu’aucune carte menace n’apparaisse 3 fois.
Mais certaines cartes malus vont nous obliger à perdre des missions et cela va augmenter d’autant plus les tensions dans la partie. Evidemment, l’aléa de la pioche et l’ordre des cartes piochées a toute son importance. Les choix pour cette action sont d’ailleurs assez simples : si je sais jouer une carte sans qu’une menace ne soit représentée en 3 exemplaires, je réalise cette action.
2) Passer et jouer un jeton soutien Là aussi le choix est simple : si je ne sais pas faire l’action 1) parce que je n’ai plus de cartes ou parce que je vais alors avoir 3 menaces identiques, je réalise l’action 2) 🙂
Le coup du jeton soutien est bien pensé. Ces jetons indiquent une ou plusieurs flèches vers la droite ou vers la gauche et va donc désigner un joueur spécifique. Le joueur ayant le plus de soutien (personne en cas d’égalité) va pouvoir se défausser de 2 cartes malus devant lui. Attention, il va falloir bien se coordonner car à la 4ème carte malus devant un joueur, tous perdent la partie. Et on est de temps en temps obligé de jouer une telle carte devant soi… A 2 joueurs c’est une autre histoire car c’est le hasard du soutien du joueur neutre qui dictera qui sera majoritaire… C’est un peu dommage.
3) Faire un discours
A chaque tour, un jeton discours est donné à un joueur, on pourra donc effectuer un discours par tour. Quand on effectue un discours, on dit une des 6 menaces et tous les autres joueurs peuvent se défausser de toutes leurs cartes menaces présentant cette menace spécifique.
Les règles de cette action ne sont pas suffisamment claires pour moi. Peut-on dire aux autres les cartes que l’on a dans sa main ou pas ? Rien ne l’indique. Si on peut le dire, c’est simple, il suffit de faire le calcul du nombre de chaque menace et de déclarer la menace la plus présente. Si on ne peut pas le dire, il va falloir se reposer sur dame chance en espérant que les autres joueurs possèdent un maximum de cartes représentant cette menace…
4) Jouer son trèfle
Chaque joueur en début de partie reçoit un trèfle représentant l’une des 6 menaces. Un joueur peut dépenser son trèfle une fois par partie pour défausser toutes les cartes sur table dont la menace correspond à celle de son trèfle. C’est un bonus qui peut servir…
Les Poilus surprend par sa taille (un petit parquet de cartes) pour un jeu de coopération. A ma connaissance, avec le génial Hanabi, c’est un des plus petits jeux de coopération. Le thème est original et le matériel est de très bonne qualité. Le jeu en lui-même est plus abstrait et consiste à éviter de voir apparaître 3 symboles identiques. L’aléa de la pioche a un grand rôle à jouer. Les Poilus est un jeu de coopération familial agréable à jouer grâce à ses choix simples nécessitant peu de discussions.
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Tapimoket: A la mémoire de ceux qui sont tombés
Dois je vraiment noter ?
Les poilus, c’est bien sûr un bon petit jeu coopératif avec une bonne difficulté…
Mais les poilus, c’est avant tout, pour moi, un double hommage…
Un hommage au dessinateur Tignous, l’illustrateur.
Mais surtout un hommage aux innombrables victimes de la première guerre mondiale, qui ont souvent sacrifié leur vie dans des conditions épouvantables.
Le jeu, heureusement, restera dans le thème sans être malsain, car votre but sera la paix…
N’hésitez pas à lire un article que j’ai rédigé sur Le Blog du Grimoire de l’Alchimiste – lien ICI
Pour m’inspirer, j’ai lu plusieurs lettres de poilus envoyées à leur famille, parents ou épouse… Lettres qui m’ont beaucoup ému…
Alors je n’ai pas vraiment envie de noter, juste dire que c’est bien…
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