Sapiens
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SwatSh: 8/10
Dans Trajan & Five Tribes, Feld & Cathala ont eu le toupet et le génie de revisiter la mécanique simple de l’Awalé pour la transposer dans un jeu plus complexe et profond. Dans Sapiens, Cyrille Leroy a eu le même génie en utilisant la mécanique des dominos. Il fallait oser! Il a relevé ce défis avec succès. Bravo!
Sapiens en soi est très simple: jouer un de ses 5 dominos en respectant les côtés adjacents comme aux dominos, réaliser l’action des côtés qui se touchent avec la tuile posée, piocher une nouvelle tuile parmis les 5 exposées et la remplacer par une du talon. C’est pas plus compliqué que ça.
Le jeu est néanmoins très casse tête car il faut réfléchir à une multitude d’éléments. Avant de jouer sa tuile, il faut bien penser à toutes les conséquences:
– où placer ma prochaine tuile pour optimaliser mes points de victoires et mes futurs placements?
– quelle tuile vais-je piocher après?
– quelles tuiles vais-je avoir besoin après?
– quelles tuiles intéressent mes adversaires?
Et je peux vous dire que tous ces éléments ne sont pas simples. Alors oui, le jeu est simple et peut se jouer avec des enfants, mais si vous voulez bien optimaliser vos coups, autant être un peu plus âgé 😉
Sapiens est d’ailleurs très tactique et peu, voire pas du tout, stratégique. Il vous sera difficile de réfléchir entre vos tours tant la situation des tuiles disponibles va changer et tant cette information est importante dans vos choix. Et comme le jeu est assez compliqué dans sa réflexion tactique, Sapiens a tendance à être lent. On aspire à ce que chacun joue plus vite et quand vient son tour on se voit obligé de réfléchir et de prendre son temps dans sa réflexion.
Les choix court terme sont cruciaux et nécessiteront une longue réflexion à votre tour ce qui peut ennuyer les joueurs plus impatients. Le hasard de la pioche des tuiles joue également son rôle et peut favoriser un joueur plutôt qu’un autre. Sapiens étonne surtout par sa mécanique de dominos magnifiquement traduite dans un jeu plus profond.
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Philrey212: 7,5/10
A vrai dire, après avoir lu de ci, de là, plus ou moins attentivement quelques réactions et résumé de règles, Sapiens ne me tentait pas plus que cela. J’y voyais un jeu de placement de tuile comme il en existe déjà beaucoup. Ma surprise fût néanmoins de taille en milieu de partie car Sapiens est loin d’être un jeu familial, mis à part les règles. On a affaire ici à un jeu très tactique exigeant pas mal de réflexion sur le choix et surtout le placement des tuiles domino. Je rejoins totalement l’avis de SwatSh à ce sujet: pas de stratégie long terme mais bien un choix « le meilleur à ce moment de la partie ».
Là où, selon moi, Sapiens perd quelques points est justement qu’il est difficile à « catégoriser ». Il est familial de par ses règle mais ne l’est pas de par sa complexité et la réflexion exigée. Il manque quelque chose pour le faire basculer d’un côté ou de l’autre. Vu le niveau de réflexion nécessaire, le jeu est assez lent. On doit attendre son tour et la situation à ce moment avant de commencer à réfléchir à ses possibilités.
Je reste néanmoins positivement surpris par Sapiens et par l’utilisation de tuiles domino.
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Pascal: 8,5/10
Dès que j’ai entendu parlé de Sapiens, j’étais tenté par la mécanique. Non pas que je suis fan des dominos, mais j’ai admiré le résultat obtenu en revisitant le principe du loto il y a maintenant 2 ans. Augustus est probablement la boîte de ma ludothèque qui a le plus servi.
Revenons à Sapiens : le matériel est top, les règles sont simples et bien illustrées … rien à redire sur la présentation et le matériel.
Et point de vue mécanique, j’avoue avoir été surpris. On est en fait très loin du jeu de domino « de base », tellement Sapiens propose de la réflexion, des choix difficiles et de l’interaction ! Le jeu est accessible à des enfants … mais la profondeur du jeu attirera aussi facilement les adultes ou les gamers plus habitués. Sapiens est un jeu d’apparence simple, mais qui découvre une richesse intéressante et des choix qui sont, eux, loin d’être simples.
L’interaction est très importante : focalisez-vous sur votre jeu et la partie va être difficile. Vous êtes quasi obligés de détecter les intentions de vos adversaires, de repérer les tuiles qui leur rapporteront gros, et ensuite essayer de l’empêcher de l’obtenir. Les coups d’attaque ou les ours à placer sur le plateau de jeu d’un adversaire sont autant de moyen de bloquer l’adversaire dans leur progression (et inversement :).
Pas vraiment stratégique, mais très tactique, vos choix doivent être réfléchis. Cela peut rallonger un peu le temps d’attente pour votre tour de jeu (c’est finalement le seul petit point négatif que j’ai trouvé).
Ajoutez la durée de la partie est contrôlée (+ou- 1 heure), et du suspense jusque les tous derniers tours et vous avez ici un jeu fun, interactif, tactique avec des règles simples et … original ! J’ai été convaincu 🙂 !
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Tapimoket: 10/10
SAPIENS est le premier jeu de Catch Up Games, nouvelle maison d’édition lyonnaise. Mais c’est aussi le premier jeu édité d’un nouvel auteur Cyrille Leroy. On aurait pu s’en tenir là, si on n’avait pas aussi un illustrateur qui se lance pour la première fois aussi dans le monde du jeu, Marc Antoine Allard. Un joyeux cocktail de petits nouveaux qui sera appuyé par Iello pour leur premier jeu.
Nouveau, nouveau et demi, voir même ancien, on devrait dire… En effet, non seulement Sapiens a choisi le thème de la préhistoire, mais aussi une vieille mécanique puisqu’il s’appuiera sur le jeu de domino. Oui, oui, je parle bien de ces rectangles fabriqués en os de mammouth avec deux côtés numérotés de 1 à 6 et qu’il faut assembler pour former une « suite »
Sapiens est un jeu pour 2 à 4, où le principe consistera à développer une tribu primitive dans une vallée représentée par un plateau individuel pour chaque joueur. Les plateaux sont modulaires, ce qui permet de donner quelques variations au jeu. Sur chaque plateau, le pourtour représente des abris sous forme de grotte et de cascade, tandis que la partie centrale sera composée de cases de plaines et de forêts qui apporteront la nourriture nécessaire à la survie de la tribu.
Les joueurs auront pour but de faire progresser, en posant des tuiles, à la fois leurs abris (grottes) et la nourriture. On fera alors progresser, non pas un, mais deux jetons de score sur une piste unique, l’un pour les points d’abri, l’autre pour les points de nourriture. Seulement, il va falloir bien répartir ces points entre les deux aspects puisqu’en fin de partie, seul le jeton le plus bas, sur la piste, sera décompté pour le score.
A chaque tour, donc, les joueurs vont simplement poser une tuile sur leur plateau, puis en piocher une parmi un setup de cinq tuiles face visible et enfin compléter le setup de nouveau à cinq tuiles en partant d’une réserve de tuiles face cachée. Les tuiles sont divisées en deux parties d’illustrations avec chacune un symbole, un peu comme un jeton de domino. Lorsqu’on pose une tuile, on devra donc respecter les connexions entre les symboles tout comme les dominos également. Seulement voilà, à chaque pose, il va se passer plusieurs choses. La première est la récolte de nourriture qui va dépendre de l’endroit où l’on pose la tuile et dont les points seront indiqués sur la case vallée. La seconde sera une action qui va dépendre des symboles connectés. On aura ainsi une huitaine d’actions possibles. Quelques unes apporteront un bonus simple comme poser une seconde tuile, de prendre un point de nourriture supplémentaire, récolter des steaks de mammouth pour encore plus de nourriture en les cumulant. Mais d’autres actions seront plus interactives entre les joueurs comme obliger un échange, voler de la nourriture, envoyer un ours qui viendra parfois bouleverser la stratégie de l’adversaire …
La première tuile posée sera mise sur un abri, à partir du pourtour et donnera non seulement des points d’abri, mais donnera au joueur un jeton « montagne » qui représente l’une des mêmes actions que les connexions, mais utilisable cette fois quand on veut. Comme les joueurs devront faire progresser leur marqueurs d’abri, ils devront poser les tuiles pour rejoindre d’autres abris sur le pourtour du plateau vallée.
Dans certains cas, une connexion peut s’avérer impossible et on devra « abandonner » une partie de sa tribu, pour repartir d’un autre abri, mais avec beaucoup de pénalités, puisque le jeton montagne ne sera pas disponible, les points d’abri seront plus faibles et, surtout, il sera interdit de se reconnecter avec la tribu abandonnée !
Lorsque la pioche est complément vide, la partie se termine et on retire, pour chaque joueur, le jeton abri ou nourriture qui a le meilleur score entre les deux. Seul le plus bas sera décompté.
A la première lecture des règles, en attendant de découvrir le jeu en route par la poste, j’avais le sentiment d’un jeu un peu plat, puisqu’il s’appuyait sur les dominos. Piocher une tuile et la poser, pour faire un chemin… Le jeu n’allait il pas être trop ennuyeux ? Cependant, ses illustrations ne me laissaient pas indifférent et je souhaitais le tester avant de donner un avis trop rapide.
Une fois entre les mains, la boîte est tout simplement très belle et le matériel bien présenté puisqu’on aura droit à un thermoformage pour ranger tout cela. SAPIENS vise, bien sûr, le jeu de type familial avec ses règles légères et bien écrites. Les explications n’excéderont pas les 10 minutes…
A la première partie, on va cependant tout de suite mesurer le relief du jeu. Certes, on pourrait se contenter de prendre juste une tuile, la connecter et appliquer son action en essayant, au moins de ne pas se coincer. Cette méthode mettra déjà le jeu à la portée des enfants et fera de SAPIENS un jeu réellement familial… Mais pas que…
En effet, on va vite comprendre que des combinaisons sont possibles, que l’on peut préparer des stratégies à la fois pour soi et contre ses adversaires. Ce seront des stratégies pour combiner correctement vos tuiles, des stratégies qui pourront s’étendre sur plusieurs tours afin de pouvoir atteindre vos abris tout en récoltant un maximum de nourriture, grâce à un parcours optimisé et grâce aux actions qui seront générées pendant le parcours. Ajoutez à cela quelques fourberies pour ennuyer les adversaires qui marquent trop de points selon vous.
Mieux encore, je pense que les jeunes joueurs vont s’initier peu à peu à ces stratégies…
Vous l’aurez compris, SAPIENS est, pour moi, une agréable découverte, un très bon jeu familial et pas seulement. Catch up Games, Cyrille Leroy et Marc Antoine Allard réussissent là un très bon début de parcours.
Nouvelles parties
Il n’y a d’idiots que ceux qui ne changent pas d’avis…
Bon là, ce n’est pas un revirement complet puisqu’il avait déjà reçu une bonne note de ma part. Puis le temps passe, les festivaux sont là …(Pardon ? on dit « festivals » ?… ah bon).
Bref, on le ressort, on y rejoue, on le présente, on le partage. Depuis, ce sont des dizaines de parties que j’enchaîne. Comme pour un bon vin, plus je laisse le temps, plus il bonifie… Et plus je réfléchis (Si, si, ça m’arrive…) Oui, J’ai réfléchi à ses atouts. Tout d’abord, je n’ai pas croisé une seule personne qui m’a dit que ce jeu ne lui plaisait pas. je n’ai pas croisé une seule personne qui n’avait rien compris au jeu, qu’il soit débutant ou expert. SAPIENS me plait aussi de plus en plus, me révélant, à chaque nouvelle partie, des petites astuces, des tactiques, la bonne dose d’interactions mais sans acharnement, et toujours le même plaisir d’y jouer et rejouer… A la fois simple et profond, il ne faut pas négliger l’allure du jeu. Mais là aussi, SAPIENS, je dois l’avouer, a ce petit truc pour attirer l’œil malgré un matériel relativement simple. Oui…suffisamment simple, pour le laisser à un prix plus qu’abordable. Car cela aussi, ça compte ! Après tout SAPIENS est un jeu au niveau familial. Et qui dit familial, dit famille, et de ce fait, un budget qui ne permet pas toujours d’acheter ce que l’on veut…
Tout cela venant s’ajouter à tout ce que j’ai pu dire au sujet de SAPIENS. Je tenais donc à rehausser ma note. J’ai longtemps hésité. Car, pour moi, le zéro défaut n’existe pas. Mais, aujourd’hui, si je dois conseiller un bon jeu familial, pas trop compliqué et astucieux. Un jeu qui soit à la fois beau, tout en restant à un prix abordable… Oui, si je dois le faire et c’est ce que je fais aujourd’hui d’ailleurs… alors mon choix se portera automatiquement, depuis plusieurs mois, sur SAPIENS.
Je ne peux m’empêcher, de ce fait, de lui mettre un 10/10
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