McJohny’s
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SwatSh: 7/10
Non mais je rêve? McJohny’s est le premier jeu des déjantés de Czech Board Games chroniqué sur Vin d’jeu ! Pourtant, chaque année à Essen, ils font un peu le buzz avec un jeu improbable. Cette année, j’ai craqué et me suis procuré McJohny’s tant sont thème que sa mécanique sont originaux et attrayants.
En effet, McJohny’s est très particulier dans sa manière d’y jouer. On joue tous ensemble pour bien servir les clients du resto McJohny’s qui réclament les meilleurs hamburgers. Mais même si on joue tous ensemble pour un même but commun, on joue chacun pour soi et ça, c’est unique surtout que ça marche.
McJohny’s se joue en plusieurs manches et à chaque manche, un joueur différent prend le rôle du manager du resto. Le Johny quoi 😉 Son rôle est le plus difficile à bien jouer car son objectif est de bien servir ses clients mais pas trop bien… Il va d’abord désigner un joueur qui va devoir travailler pour pas un rond. Le but alors de ce joueur est de faire foirer tout le service 😀 Ensuite, chacun va se voir confier une partie de la chaine de production des hamburgers sous forme d’un mini jeu chacun. Chaque mini-jeu est bête et méchant :
-Lancer des rondelles en carton à hauteur de son nez sur un plateau divisé en 4 parties
-Lancer des dés et faire des suites de nombres -Tirer les unes après les autres des tuiles pour construire des chemins type « Carcassonne »
-Tirer des cartes et les classer
-Réaliser une sorte de tetris en fonction de la valeur d’un dé qui désigne la prochaine pièce à placer
5 jeux donc bêtes et méchants, très simples à expliquer et à jouer. C’est bien sûr là la force de McJohny’s, il s’explique vite et est très familial. Mais c’est aussi sa faiblesse car on se lasse assez vite de faire toujours la même chose.
Chaque mini-jeu va apporter des points dans 4 couleurs : rouge, bleu, vert et jaune. Et à chaque manche, on va tirer une carte client qui va indiquer ses exigences : avoir au moins 4 points en bleu, 2 points en rouge, 0 point en jaune et 2 points en vert par exemple. Ensuite, on lance le chrono et tout le monde joue en même temps pour apporter ses points au total et satisfaire la fiche client. Mais ce serait trop facile s’il n’y avait 2 contraintes :
1)Les points générés par le joueur qui n’est pas payé comptent en négatif. Son but est que 2 exigences ou plus du client ne soient pas remplies.
2)Le but du manager est de satisfaire 3 des 4 exigences mais pas plus ni moins.
Evidemment, le but des autres joueurs est de remplir toutes les exigences. Le truc comique c’est que comme le timing est très serré, tous les joueurs vont être rivés sur ce qu’ils font (chacun sur son jeu bête et méchant 🙂 ), personne n’aura le temps de regarder ce que ses voisins font. Ca diminue l’interaction bien sûr mais c’est au manager, qui lui n’a pas un truc bête et méchant à faire, à orienter les joueurs en ayant une vue d’ensemble : « attention, on est trop court en bleu, apportez-moi plus de points en bleu svp », « attention aussi au rouge, Isa s’il te plait, oriente-toi vers le rouge », « attention, je vois que le joueur non payé va apporter plein de points négatifs en vert, s’il vous plait, générer plus de points en vert »,… Evidemment, le joueur non payé va entendre tout ça… Et comme je le disais au début, le manager aura un rôle plus difficile car son objectif n’est pas de réussir les 4 exigences mais bien 3 !
En effet, à la fin de la manche, si les joueurs ont réussi 2 objectifs ou moins, c’est le joueur non payé qui reçoit des sous. S’ils en ont réussi 3, les joueurs payés reçoivent un peu de sous, le non payé rien et le manager beaucoup, et s’ils ont réussi tous les objectifs, tous les joueurs payés reçoivent des sous et le manager et le non payé rien.
Au final, McJohny’s est un jeu familial très original où la collaboration a son maître mot mais chacun avec ses propres objectifs qui changent de tour en tour. Les mini-jeux, qui sont finalement le cœur du jeu, sont un peu trop « bêtes et méchants » pour permettre une assez bonne rejouabilité. Mais une fois de temps en temps, c’est sympa à jouer.
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Philrey212: 6/10
McJohny’s est un jeu hors du commun. Chacun a un plateau de jeu individuel avec une épreuve associée. Je ne reviens pas sur la mécanique car déjà expliquée en long et en large par mes amis.
Mon ressenti est assez mitigé. En effet, sur le moment, on passe un bon moment à effectuer à tour de rôle ses challenges. L’ambiance est au rendez-vous autour de la table et la frénésie suit de près principalement grâce au sablier. A part cela, rien de vraiment transcendant. On s’interroge au début sur ce qu’il faut faire puis on comprend et on suit une ligne d’action identique à chaque manche.
Ensuite, dès la partie terminée, et bien on n’en redemande pas. On passe à autre chose.
En bref, McJohny’s ne m’a pas marqué plus que ça.
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Ren: 7,5 /10
Délirant et idiot. Absurde et crétin. Bête et bête. Voilà quelques uns des qualificatifs qui me viennent à l’esprit pour qualifier McJohny’s. Mais rigolo et fun me viennent aussi à l’esprit. De même que marrant et sympa.
Nous sommes donc, comme les plus perspicaces d’entre vous l’auront déjà compris, en présence d’un vrai bon kubenbois à l’allemande, avec des règles au cordeau, une profusion de possibilités à chaque tour, des choix cornéliens, un mélange équilibré entre tactique et stratégie, bref une mécanique bien huilée. Nan je blague 🙂
Le jeu simule une chaîne de fast food spécialisée dans le crabe. A tour de rôle un joueur va incarner le manager, les autres jouant les employés. Chaque employé aura un rôle différent, qui sera alloué par le manager. Last but not least, un des joueurs sera un employé stagiaire, et il ne sera donc pas payé à la fin du tour si les clients sont satisfaits.
A la fin de chaque tour les joueurs marquent des points en fonction de la satisfaction des clients: si tous les clients sont satisfaits, les employés marquent plein de points, le manager aussi mais un peu moins (car comme tous les employés ont bien bossé il faut les rémunérer correctement, donc ça diminue la rentabilité du fast food), et le stagiaire rien du tout (vu qu’il n’est pas payé il n’était pas motivé, son objectif était donc de faire échouer le bazar!). Si la plupart des clients sont satisfaits c’est le manager qui fait le bingo, suivi des employés, et toujours rien pour le stagiaire. Et si on n’atteint pas le seuil minimum de satisfaction des clients, c’est le stagiaire qui marque le max de points, le manager et les employés ne marquant rien.
Je suis un peu long pour décrire la mécanique d’attribution des points mais c’est un des points cruciaux du jeu puisque les joueurs auront des objectifs différents (voire opposés) à chaque tour, ce qui contribue évidemment à mettre le bordel (ce qui est clairement un but recherché par le jeu).
Quid du jeu en lui-même? Le manager tire une carte objectif, qui représente pour le tour en cours le niveau de satisfaction qu’il faut atteindre pour chaque type de client. Par exemple niveau 3 pour le client rouge, niveau 4 pour le bleu (il y a 4 couleurs de clients). Chaque joueur reçoit ensuite une tâche du manager. Il s’agit d’une action particulière qui sera effectuée pendant une minute (le temps d’un sablier), et qui servira à augmenter la satisfaction des clients.
Les différentes tâches sont: lancer des petits jetons à hauteur d’épaule et essayer de les faire atterrir sur la couleur du client dont on essayer d’augmenter la satisfaction (sur son plateau personnel, puisque chaque tâche vient avec un plateau dédié). Jeter des brouettes de dés pour faire monter une échelle (variante de can’t stop). Placer des tuiles sur un plateau pour relier les coins avec un chemin praticable, sachant que plein de tuiles ont des trous, des arbres… Jouer à Tetris en plaçant des blocs pour faire des lignes parfaites. Et j’en oublie l’un ou l’autre.
Tous ces jeux sont parfaitement idiots mais vous n’avez chaque fois qu’une minute pour faire le maximum de points. A la fin on additionne les points de tous les employés pour chaque couleur, on retranche les points du stagiaire, puis on voit si on a atteint le niveau de satisfaction requis par type de clients. Et on attribue alors les points pour le tour (cfr plus haut).
Au premier tour on se demande un peu ce qui se passe, au deuxième on comprend ce qu’on doit faire (les règles en anglais sont vraiment pourries), au troisième on rigole comme des fous, sous les invectives exaltées du manager, et ce jusqu’à la fin de la partie. Bon soyons clairs, vous n’allez pas le sortir chaque semaine, ni même chaque mois, la rejouabilité n’étant pas dingue dingue. Mais si vous avez l’opportunité d’y jouer n’hésitez pas, vous allez bien vous marrer!
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