1944: Race to the Rhine
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SwatSh: 7,5 /10
1944 Race to the Rhine est un jeu qui se situe entre le wargame à l’américaine et le wargame à l’européenne 😉 Mais quand même très wargame 🙂 Allez, je dirais un eurowargame 😀
Mais outre le « style » de jeu, 1944 Race to the Rhine est très original grâce à la gestion de ses corps d’armées et surtout de leur approvisionnement. Il peut se jouer de 1 à 3 joueurs ce qui est également assez original.
J’aime beaucoup l’objectif du jeu qui est simple et efficace : être le premier à traverser le Rhin (situé en haut de la carte). Rien de plus simple ! On pourrait presque dire qu’il s’agit d’une course (ha, mais y’a le mot « race » dans l’titre 😀 ). Si personne n’y arrive avant la fin du jeu, alors ce sera le joueur qui aura réussi à gagner le plus de médailles (= combats contre l’ennemi).
1944 Race to the Rhine est un jeu asymétrique. Chaque joueur dispose de son propre deck, de son propre général avec ses propres compétences ainsi que de son propre chemin vers le Rhin (voir carte avec les 3 couleurs de flèches : bleu, blanc, rouge (mais non il ne s’agit pas d’un jeu Français 😉 ).
La mécanique de base est pourtant très classique puisqu’il s’agit d’un jeu de choix d’action. Chacun joue à son tour, et, à votre tour, vous réalisez 2 actions (plus quelques actions bonus éventuelles grâce à votre Général ou aux cartes que vous aurez tirées) parmi :
1) Prendre des réserves du stock : Cette action vous permettra de prendre du gaz, des armes ou de la nourriture, les 3 ressources du jeu. Le gaz vous permet d’avancer, la nourriture vous permet de nourrir les troupes et les armes permettent de combattre l’ennemi. A noter tout de même l’originalité que ces ressources peuvent être prises de 2 stocks différents : la réserve générale où on ne peut prendre que 1 gaz + 1 nourriture + 1 arme et la réserve limitée commune où on peut prendre 3 exemplaires d’une même ressource mais ce stock est limité et engendre inévitablement une certaine compétition entre joueurs et une gestion de votre stock assez particulière. A noter que vos entrepôts sont limités aussi et qu’il ne suffit pas de se servir 🙂
2) Prendre des camions en fonction de votre niveau de logistique qui indiquera le nombre maximum de camions que vous pouvez prendre ainsi que le nombre maximum que vous pouvez avoir. Ces camions sont également pris d’une réserve commune limitée et là aussi une certaine compétition va avoir lieu.
3) Transporter des ressources. Le système de transport est le système qui m’a le plus enchanté. Vous placer 1 de vos camions sur une connexion entre 2 villes et vous pouvez déplacer maximum 5 ressources de la première ville à la seconde. Le nombre de camions qu’un joueur peut placer est limité à son nombre en stock et à son niveau de logistique. Le truc très sympa est qu’on ne peut placer un camion que sur une connexion vide de tout camion. Autrement dit, dès que vous placez un camion sur une connexion (entre 2 villes), vous pouvez déplacer jusque 5 ressources mais uniquement à ce moment-là. Plus tard, si vous voulez amener d’autres ressources dans la même ville, il vous faudra utiliser d’autres routes…
Si on achemine des ressources dans une ville où se trouve un de vos 3 ou 4 corps d’armée vous pouvez directement placer cette ressource sur une des 6 cases de la carte représentant ce corps d’armée, et c’est bien là le but ultime de vos transports puisque vos corps d’armée vont utiliser ces ressources pour nourrir les gars, se déplacer et combattre.
A noter aussi, et c’est important, que dès qu’il n’y a plus de camion dans le stock, une phase spéciale a lieu appelée « supply check interphase ». A ce moment, les marqueurs logistique des joueurs sont avancés d’un niveau, tout simplement (je regrette d’ailleurs que les joueurs n’aient pas une meilleure maîtrise de leur niveau de logistique tant il est important et qu’il aurait pu permettre une gestion séparée intéressante). Chaque corps d’armée se nourrit d’une nourriture. Les corps n’en disposant pas sont retournés face cachée ce qui veut dire qu’ils sont inutilisables tant qu’on ne les nourrit pas. C’est un élément important du jeu car là aussi, une certaine course a lieu et si on remarque qu’un joueur ne sait pas nourrir tous ses corps d’armée, il peut être intéressant de vider le stock de camions… Enfin, et ce n’est pas non plus anodin, les joueurs vont remettre tous leurs camions sur la carte dans le stock commun, libérant par là même les routes d’acheminement des ressources.
4) Déplacer 1 corps d’armée. Cela coûte 1 gaz pour déplacer 1 corps d’armée de 3 villes maximum et tant qu’il ne rencontre pas d’ennemi. Pour chaque ville qu’il passe, 2 situations peuvent survenir :
a. La ville ne comprend pas d’ennemis (ce n’est pas indiqué sur la carte), le joueur tire alors une carte de son paquet personnel. Ces cartes ont des effets divers comme par exemple recevoir une ressource supplémentaire, pouvoir échanger une ressource contre une autre, gagner 1 action supplémentaire, pouvoir gagner 1 médaille contre un type précis de ressource et même devoir affronter un ennemi caché en défaussant une ressource arme. C’est là où 1944 Race to the Rhine me plaît moins. On est trop dépendant du tirage de cartes et on pourra être avantagé ou pas par le tirage de telle ou telle carte. Il faut avoir la ou les bonnes ressources dans une des 6 cases de stock de votre corps d’armée pour pouvoir bénéficier de chaque carte et il est impossible de prévoir à l’avance la ou lesquelles vous aurez besoin.
b. La ville comprend un ennemi. Vous allez alors piocher une carte du deck Axis et découvrir combien d’armes et/ou de gaz vous aurez besoin pour le battre. Si vous n’avez pas assez, vous devez tout défausser et revenir en arrière. Si vous en avez assez aussi mais vous gagner le combat et pouvez poursuivre votre chemin tout en gagnant une médaille. Là aussi le hasard de la pioche est criant et un joueur pourra rencontrer moins de résistance qu’un autre bien que la majorité des troupes ennemies nécessitent 2 ou 3 armes ce qui limite la variabilité. C’est dommage qu’il y en ait tant, tant le reste du jeu est original et magnifique. Vous pouvez néanmoins contrer ce hasard en réalisant l’action suivante mais au coût d’une action bien entendu.
A noter aussi le coup original de l’encerclement qui permet de prendre le contrôle de certaines villes en les encerclant. C’est très sympa aussi 🙂
5) Demander du support aérien permet de regarder la prochaine carte de la pioche et donc de diminuer le hasard à rien et en plus de gagner 1 arme pour ce combat. Voilà une action qu’il est utile de réaliser…
A la fin du tour de chaque joueur, le joueur place un marqueur axis sur une des villes reliées à un autre marqueur axis étendant par là-même le nombre de villes contrôlées par les Boches et donc la difficulté qu’on aura à avancer. A la place de placer un marqueur, le joueur peut même effectuer une contre-attaque de l’Axis. Un certain kingmaking pourrait survenir lors de cette phase.
1944 Race to the Rhine n’est pas trop compliqué en soi bien que les règles anglaises soient assez difficiles à comprendre mais une fois maîtrisées, tout coule de source. Au final, 1944 Race to the Rhine donne une belle sensation de jeu où vous allez devoir gérer votre stock et l’approvisionnement de vos ressources le plus efficacement possible à travers une mécanique originale tout en acceptant un certain hasard ainsi qu’une asymétrie entre les joueurs. Le jeu est assez dirigé et sa rejouabilité est limitée.
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