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QIN

SwatSh  8/10

QIN est le jeu qui me réconcilie avec ce grand Reiner Knizia.  Auteur prolifique de jeux inégaux à mon goût mais auteur de perles telles que Tigre et Euphrate, la traversée du désert, les citées perdues ou Samouraï pour ne citer qu’eux.

Vu les dates des jeux cités, vous aurez remarqué que ça fait un bail que je n’ai plus apprécié un jeu de cet auteur.  J’ai donc été très étonné d’apprécier QIN d’autant plus qu’il s’agit d’un jeu fort abstrait, chose que j’affectionne nettement moins.

QIN est donc un jeu abstrait, épuré, une sorte d’essence de tigre et Euphrate.

Vous disposez de 3 tuiles et à votre tour vous en jouez une et en tirez une nouvelle au hasard.  Et oui, il y a du hasard mais très peu gênant vu la multitude de possibilités qu’offre chaque tuiles.  Pour jouer une tuile, il suffit de la placer à côté d’une autre tuile déjà placée sur le plateau ou à côté d’une des tuiles préimprimées sur le plateau.  Les tuiles sont décomposées en 2 carrés de couleurs différentes ou d’une seule et même couleur parmi un choix de 3 couleurs: jaune, bleu et rouge.

Si en plaçant une tuile vous créez un nouvel ensemble composé d’au moins 2 carrés d’une même couleur, vous y placez une de vos maisons, marquant ainsi votre appartenance.  Le but du jeu est très simple: le premier joueur a avoir placé toutes ses maisons gagne la partie.  1er objectif: Les joueurs vont donc placer leurs tuiles afin de créer un maximum d’ensembles pour placer un maximum de maisons.

QIN ne s’arrête néanmoins pas là.  Si vous créez un ensemble unicolore d’au moins 5 tuiles, vous pouvez y placer une seconde maison.  Si 2 ensembles unicolores de même couleur se touchent, ils ne forment plus qu’un seul ensemble et la maison de l’ensemble minoritaire retourne à son propriétaire.  Une exception néanmoins: dès qu’un ensemble comporte 5 tuiles, il ne sait plus se faire « manger ».  Donc, outre l’objectif de créer un maximum d’ensembles pour pouvoir y placer un maximum de maisons, 2ème objectif:  il est également intéressant de créer de grands ensembles unicolores afin de pouvoir avaler les petits ensembles adverses et renvoyer les maisons à leur propriétaire.  Hmmm, c’est contradictoire tout ça…  Et pour pousser la perversion, vous pouvez même vous arranger pour que votre adversaire se mange lui même ses tuiles, gnark gnark gnark 😉

Et ce n’est pas tout.  Un peu partout sur le plateau se trouvent des villages.  Dès qu’un joueur réussit à toucher un de ces villages avec l’un de ses territoires, il peut placer une de ses maisons sur ce village.  Il fait donc d’une pierre 2 coups: 1) il crée un nouvel ensemble et y place une de ses maisons, 2) il relie un village et y place une autre de ses maisons.  3ème objectif: une course au premier joueur qui atteindra chaque village.  Mais attention, ces villages sont soumis au jeu de majorité et le joueur contrôlant le plus de territoires touchant ce village remportera son contrôle en renvoyant la maison adverse et en y plaçant la sienne.  4ème objectif donc:  gagner les majorités autour des villages.

Et voilà, les règles ne sont pas plus compliquées que ça mais rendent le jeu très dynamique et les choix pas si évidents: quel objectif je vais viser pour ce coup, ou bien vais-je plutôt bloquer mon adversaire ou vais-je faire ceci en lui offrant alors telle possibilité, si oui, est-ce que je prends le risque qu’il ait telle ou telle tuile dans sa main,…  Nous sommes donc confrontés à une multitude de choix pas évidents mais très plaisants.  QIN est également stratégique dans la façon dont les joueurs vont créer de grands ensembles centraux aptes à dévorer les ensembles adverses ultérieurement et à gagner certaines majorités autour des villages.  Malgré le hasard de la pioche des tuiles, le jeu est très mécanique et encourage les joueurs à la réflexion.  Seul petit bémol, au plus grand est le nombre de joueurs, au moins il est contrôlable.  Le hasard de la pioche des tuiles apporte néanmoins un plus dans le jeu car on ne sait jamais ce qu’ont les adversaires et cela encourage à la prise de risque.  Enfin, QIN étant simple et rapide, vous serez facilement tentés de refaire partie sur partie, ce qui est certainement un gage de qualité.

Si vous voulez tester le jeu, n’hésitez pas à télécharger sa version IOS disponible sur pomme store pour quelques euros, elle est très bien faite avec plusieurs difficultés et donne envie d’une seule chose: se le procurer en carton pâte!

 

 

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