Lancaster (+aide)
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Difficile de juger après seulement une partie mais une chose est sûre: avec Lancaster, on a affaire à du tout tout bon!
Pourtant, Lancaster n’avait, à priori, rien pour me plaire. Tout d’abord l’éditeur, Queen Games, qui à de rares exceptions près (Shogun, Fresco), ne m’a jamais convaincu par ses sorties. Ensuite le plateau qui fait directement penser à un ennième jeu de combats.
Mais il n’en est rien … quoique … 😉
Lancaster n’a rien de révolutionnaire pourtant. Mais il parvient à mixer certains mécanismes de manière subtile et géniale.
Pour moi, la grosse baffe est le jeu de placement d’ouvriers. Au début on a deux ouvr… enfin chevaliers, l’un d’une valeur 1 et l’autre 2. Déjà là, on remarque un jeu de placement d’ouvriers mais dont certains sont plus puissants que d’autres … tient tient 🙂
Evidemment, certaines actions nous permettront d’augmenter la valeur de ses chevaliers ou d’en embaucher d’autres de plus petite valeur.
Mais on peut également éjecter d’autres chevaliers adverses en prenant leur place par un chevalier de plus grande valeur. Si cela ne suffit pas, un chevalier peut se faire aider d’écuyers qui augmenteront sa valeur temporairement. Recruter des ecuyers est donc une autre action intéressante!
Et donc nous avons là un jeu de placement d’ouvriers, mêlé à un jeu de combat, d’enchères et de majorité: jou-i-ssif!
Et les superlatifs ne sont pas terminés! Ajoutez à cela de nombreux choix possibles, des actions donnant leur bonus directement alors que d’autres sont différés, différentes stratégies possibles tout en reposant sur un tron commun: un max de chevaliers et de plus grandes valeurs possibles.
De plus, on peut envoyer nos chevaliers combattre les Français mais on réussira que très rarement un combat seul, sans l’aide de ses adversaires. Et le système fonctionne!
A chaque tour, on a également des lois à voter. Ces lois apporteront certains bonus à certains joueurs (le plus riche, celui ayant ceci ou cela) on va donc vouloir, selon sa situation, voter pour l’une ou l’autre loi et empêcher une autre de passer. Ce système est très sympa car il permet également de réfléchir sur les choix adverses et d’équilibrer le poid que l’on mettra pour ou contre telle ou telle loi. Tout ceci se fait grâce à des jetons vote qu’il est possible de gagner grâce à certaines actions! Les votes se font à main fermée, nous avons donc là un système d’enchères bien foutu. Je suis quelqu’un qui, en règle générale, n’aime pas les enchères, mais ici, le système est loin d’être rébarbatif!
Enfin, nous devons également gérer notre propre château qui, bien géré, peut nous apporter de nombreux bonus récurrents et automatiques.
Bref, vous l’aurez compris, je suis emballé par Lancaster qui est un jeu crescendo comme je les aime, avec un zeste de hasard loin d’être prépondérant, beaucoup de choix, d’interaction et de stratégies. Un must de cette année 2011.
Nouvelle partie 1
J’ai voulu essayer une autre stratégie cette fois-ci: développer mon château un max. Bon, ce ne fut pas une terrible réussite mais je n’étais pas loin du premier (+/- à 9 points).
Il y a encore d’autres stratégies que j’aimerais essayer: plus se focaliser sur les combats contre les français, une politique encore plus basée sur les nobles,… Haaa, tant de stratégies possibles, Lancaster, c’est de la bombe!
Je descends légèrement ma note d’un demi point car le début d’une partie peut être très frustrant. Il me semble assez clair qu’en début de partie, 2 éléments sont essentiels: l’agrandissement de votre château et l’engagement de nouveaux soldats. Hors, selon le déroulement des « enchères », un ou deux joueurs peuvent être privés de ces 2 améliorations. Ils vont alors prendre un retard d’un tour sur les 5 qu’il leur sera impossible de rattraper. Ca peut être très frustrant si vous êtes dans ce cas.
Lancaster est un jeu où on incarne un Lord qui essayer de devenir le plus puissant de son époque (1413, soyons précis).
Le jeu reprend un certain nombre de mécanismes existants mais qui sont très bien mis en musique: à son tour on place des chevaliers, soit sur une province pour essayer de bénéficier de l’avantage de la dite province (upgrade de chevalier, upgrade de son château, ajout d’un chevalier…), soit à un endroit spécifique pour directement recevoir un avantage, soit dans les batailles que les vaillants Anglois livrent contre les affreux Froggies.
On reçoit éventuellement des points de victoire après la résolution des dites batailles. Enfin on vote pour éventuellement passer de nouvelles lois au parlement, lois qui auront un effet sur les joueurs.
Le jeu tourne très très bien, et on sent tout de suite que le plaisir va augmenter après quelques parties, quand on connait un peu mieux les différentes possibilités. Bien sûr on est dans de l’allemand, donc ne vous attendez pas à faire 3 fois le tour de la table sur une main en tutu. On n’est pas là pour rigoler quand même. Il y a donc des cubes en bois et ça calcule. Mais si vous aimez ça c’est du bon.
Un mécanisme (connu mais bien utilisé) que j’ai particulièrement bien apprécié est la pose des chevaliers: on pose ses chevaliers tant qu’on en a. Les chevaliers peuvent être de force différente. Dès que quelqu’un pose un chevalier plus fort, on récupère son chevalier (qui sera disponible quand son tour reviendra). Et ce jusqu’à ce que toutes les positions soient inexpugnables. Ce petit carrousel est assez marrant une fois que les joueurs ont quelques chevaliers et de force plus élevée. Il y a un peu de bluff, d’esbrouffe, de manipulation (m’enfin c’est lui qui gagne, attaque-le lui, j’ai rien fait!), et il est toujours très difficile de déterminer au début du tour qui va prendre quelles positions.
Bref c’est tendu comme il faut, miam. Seul défaut, classique pour du kubenbois, si vous jouez avec des cérébraux (ou que vous en êtes un vous-mêmes), les tours peuvent s’éterniser quelque peu…
Nouvelle partie 1
Nouvelle partie de Lancaster, et toujours autant de plaisir, voire encore plus qu’avant, j’ai donc augmenté ma note d’un demi point! Quasi rien à redire, c’est du kubenbois bien équilibré, avec plein de choses différentes à faire, et de la bonne optimisation bien comme il faut. Mais c’est surtout ce mécanisme malin de pose des chevaliers, qui fait qu’on va parfois jouer le même chevalier 2 ou 3 fois, et qu’on va devoir bien choisir à quel moment on va placer ses écuyers, pour ne pas risquer de les perdre bêtement « pour rien ».
Seul bémol, l’apparition aléatoire des lois, et le système de vote de ces dernières, qui pour original et bien pensé qu’il soit, va parfois générer un peu de kingmaking ou de « chance/malchance » en fonction de votre jeu au moment où les lois sortent. C’est le seul point qui m’empêche de passer le jeu dans la catégorie des tous grands!
Belle surprise que ce Lancaster! Plusieurs mécanismes, sans spécialement être innovants, m’ont particulièrement plus:
– La pose de chevaliers, qui est finalement une sorte d’enchère pour obtenir les avantages qu’offre une ville. Le fait qu’on récupère son chevalier lorsqu’il est surpassé par un chevalier adverse est une bonne chose. Ajouté à cela, la perte des écuyers que vous avez (éventuellement) placés en support, et vous rendez les choix plus subtiles.
– Les attaques sur la France sont également intéressantes. Ici, le premier qui participe à la bataille (en bas à droite du plateau) est le premier à pouvoir bénéficier d’un bonus (les 6 tuiles au dessus du drapeau au 3 lys représentant la France), le rendant indisponible pour les suivants. Par contre, à valeur de chevalier égale, c’est le dernier arrivé qui récolte les points de victoire de la carte « bataille ».
Lancaster est donc une super bonne surprise. Dans notre partie, le vainqueur a développé la noblesse et le deuxième (à 1 point seulement) a participé un peu plus aux batailles contre les français. Ceci pour dire qu’il a certainement plusieurs façon de gagner. Néanmoins, il est sans doute préférable de ne pas se faire trop distancer en noblesse.
Tout est dit! Superbe ce Lancaster. J’aurais bien coté encore plus fort, mais je suis bloqué par mes appréciations précédentes pour mes jeux cultes que sont Shogun, Agricola, Caylus et Puerto Rico. Lancaster est une courte encablure en-dessous ce qui le place déjà très haut:-)
Magnifique ! Lancaster est un combiné de toute une série de mécaniques qui fonctionnent à merveille – SwatSh les a parfaitement décrits ci-dessus et je ne vais pas les reprendre. Moi, je peux juste vous dire que ce jeu, c’est vraiment du blindé, du pur plaisir. Bravo à son auteur
Vin d’jeu d’aide: Lancaster vin d jeu 1
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Lancaster avait dés le départ trois bons arguments pour me séduire.
Premièrement, en parcourant rapidement les règles, je devinais un jeu de pose d'ouvriers (ici chevaliers) comme je les aime, à l'instar d'un Carson city par exemple, à savoir avec de l'interaction directe : on peut chasser les chevaliers adverses des cases actions (ici, des villes), ce qui donne des parties « de combat », où jouer tranquillement dans son coin n'est guère possible. Le coté chafouin des conflits, semi-coopératifs mais avec des possibilités d'arnaque dedans, ne m'avait pas non plus échappé.
Deuxièmement, le thème : quand on s’intéresse à l'histoire de la Grande-Bretagne et qu'on aime en plus des jeux comme Britannia ou Wars of the Roses, difficile de passer à coté d'un boite de jeu avec pour titre « Lancaster ». On y voit un chevalier accompagné de ses écuyers, partant sans doute vers la France affronter ces maudits froggies qui veulent empêcher notre bon roi Henry V de porter la couronne de France, un titre qui lui revient de droit ! Oui, on pourra pas dire que je me suis pas investi dans le thème au cours de ma quinzaine de parties disputées à ce jour. Pourtant, le thème, c'est l'une des deux petites faiblesses du jeu de base (je reviendrai sur la seconde à la fin) tant il ressort assez peu finalement, mais bon, l'essentiel n'est pas là.
Troisièmement, c'est un Queen Games. Certes, cet éditeur ne sors pas toujours des chefs-d’œuvre, mais Shogun, Fresco, Thèbes ou Chicago Express plaident plutôt en sa faveur, et puis la bonne qualité du matériel est toujours au rendez-vous. J'avais entendu parlé de Mathias Cramer suite à la bonne réputation de son Glenn More paru chez Aléa, et depuis on peut dire que cet auteur a convaincu avec d'autres créations bien des gamers aguerris.
Je suis entièrement en accord avec les propos élogieux tenus sur Vin d'jeux concernant Lancaster, aussi je vais juste rajouter quelques mots concernant les extensions. La première propose de nouvelles lois, elles sont pas inintéressantes mais honnêtement, on peut s'en passer. La seconde extension est plus conséquente et porte le nom de Henrich V/Henry V. Il s'agit en fait de plusieurs modules dans la tradition Queen Games, co-réalisés avec un certain Wolfgang Panning, un nom que l'on retrouve aussi à la réalisation des modules de Fresco. Autant vous le dire tout de suite, sauf avec des débutants, je ne m'imagine plus jouer à Lancaster sans les modules de Henry V.
« La contrariété du roi » est un apport essentiel : c'est fini les gros malins qui profitaient des villes en laissant les autres se fritter avec les français et s'enliser dans les batailles. En effet, si notre bon roi Henry V tolère l'enlisement, voire la défaite, il n'aime guère ceux qui n'ont pas mouillé la chemise. Comprenez que si vous laisser vos petits camarades patauger dans des combats incertains, vous allez accumuler des jetons de déshonneurs qui peuvent coûter très cher en points de victoire à la fin de la partie. Certes, vous pouvez envoyer un de vos chevaliers en pénitence, mais vous le perdez alors pour le tour et puis même pour le donjon la concurrence est parfois rude car les places sont limitées !
« La Cour du roi », belle trouvaille également : il y a des évêques que l'on peut recruter et qui permettent de concurrencer sérieusement au décompte final les joueurs qui se spécialisent dans la collection des nobles. Il y a les titres (Chancelier, Connétable, Chambellan) que l'on gagne pour un tour et qui peuvent être décisifs pour gagner un conflit ou profiter d'une ville. Enfin il y a de nouvelles lois que l'on peut mixer avec celles du jeu de base et de la première extension. Tout cela fait de Lancaster un jeu plutôt riche, avec de nombreuses d'interactions et une tension qui grimpe au fil des tours de jeu.
Je n'ai jamais pratiqué Lancaster dans la configuration 2 joueurs, mais j'ai joué deux parties à 3 joueurs. Et c'est là que j'en viens à la seconde petite faiblesse que j'évoquais plus haut… les règles ne prévoient aucun aménagement pour 3 joueurs et le jeu devient alors un peu mollasson : il y a trop de place et s'en prendre aux autres est moins nécessaire. Donc selon moi, Lancaster est surtout un bon jeu pour 4 et 5 joueurs, avec des mécanismes bien imbriqués et qui propose des parties pleines de rebondissements.
Et bien voilà pour mon premier avis sur Vin d'jeu. Et pour fêter cela, j'ouvrirai ce soir une bouteille de Château de la Liquière 2013, un Faugères (bio) recommandé par mon caviste… et par moi-même aussi d'ailleurs.
C'est un très bon jeu, c'est vrai et pourtant il ne sort presque jamais. Perso, je ne le trouve pas très joli et du coup, je préfère souvent en prendre un autre... comme son frère Helvetia qui a un design qui m'accroche beaucoup plus. Je crois que je suis trop superficiel...