Master of Economy
SwatSh: 8,5 /10
En achetant Master of Economy, je ne me doutais pas qu’il était aussi simple de décrocher ce Master 😉 .
Master of Economy porte un nom assez rébarbatif en effet et on n’est peu tenté d’aller plus loin. Et heureusement qu’on ne s’est pas arrêté là!
Dans Master of Economy, chaque joueur possède 10 actions d’une entreprise qu’il va essayer de fructifier en construisant des usines qui produiront des matières qui pourront servir à soit alimenter certaines usines qui produisent des matières de plus grande valeur, soit à vendre ces matières sur le marché à l’exportation permettant ainsi aux entreprises de gagner de l’argent afin de pouvoir distribuer des dividendes à leurs actionnaires, de construire d’autres usines, ou d’acheter des actions d’autres entreprises.
Certaines actions telles que distribution des dividendes se décident à la majorité des actions. Il faudra donc rester vigilant à garder la majorité des actions de son entreprise pour pouvoir la contrôler et décider de ses actions.
Mais à la fin du jeu, Master of Economy ne portant pas son titre pour rien, c’est le plus riche des joueurs qui gagne. Il va falloir bien faire fructifier sa société, veiller à rester le joueur majoritaire en action de cette société et trouver le juste équilibre entre faire fructifier sa société et l’affaiblir en se distribuant des dividendes.
Master of Economy présente aussi quelques belles mécaniques. Le système de vente de marchandises à l’exportation est magnifique. Chaque entreprise, place en une fois 6 pions sur le marché qui représentent les marchandises qu’il désire vendre ou acheter et chacun fait de même dans l’ordre du tour. Si on veut vendre une marchandise, on place son pion sur la case indiquant le prix auquel on veut vendre. Si un joueur veut vendre moins cher, il vendra en premier et le joueur qui veut vendre plus cher risque qu’il n’y ait pas suffisamment de demandes étrangères pour pouvoir vendre sa matière. Et quand on vend une matière, non seulement on reçoit les sousous, mais en plus la valeur de l’action de sa société augmente. Enfin, si une compagnie désire acheter une marchandise à une compagnie qui la vend, cela lui permet d’acheter certaines marchandises pas cher tout en empêchant l’entreprise vendeuse de faire augmenter le cours de son action. Ce système est magnifique, tourne très bien et cela sans le gramme de hasard. Bravo!
Toutes les entreprises peuvent produire des bateaux à condition de construire une usine adéquate et d’avoir les bonnes matières premières. Ces bateaux sont la denrée la plus chère du jeu. On va donc se précipiter pour pouvoir construire des bateaux avant ses concurrents. Mais ce n’est pas une chose facile car si on espère simplement produire les bonnes matières premières, il faudra attendre la fin du jeu pour pouvoir produire des bateaux. Il faudra donc bien jouer avec ce système d’achat/vente de matières pour pouvoir vendre et acheter les bonnes matières au bon moment.
Un dernier mécanisme que j’ai bien apprécié est celui déterminant la fin du jeu: Normalement, elle se produit à la fin du 4ème tour sauf si les actions d’une société atteignent une valeur de 4. Et il est possible de contrôler cela. Dans notre partie, un joueur s’est clairement détaché vers la victoire et un tour avant la fin, la valeur de ses actions pouvait atteindre 4. Comme la valeur d’une action augmente lorsqu’on vend à la demande étrangère, il suffit de lui acheter les denrées qu’il vend pour éviter que son action augmente. Evidemment, pour cela, il faut avoir les sous et être intéressé par les denrées qu’il vend. Et si on ne l’est pas, il faut être prêt au sacrifice…
On pourra cependant reprocher à Master of Economy une certaine froideur vu son absence totale de hasard et son aspect calculatoire.
Malgré sa durée assez longue (3 heures), Master of Economy est une belle réussite. Master of Economy est un jeu stratégique, avec de l’interaction et très opportuniste car pour gagner, il faut savoir acheter et vendre ses denrées au bon moment.
Voici une petite aide de jeu Vin d’jeu (sur base de celle de Toooooof en anglais – merci 😉 ):
