A la manière d’Arcimboldo

Claire et la famille Meeple : 9/10

Quand deux célèbres couples de créateurs de jeux de société s’associent, cela donne un titre qui sort des sentiers battus. À la manière d’Arcimboldo est plein de poésie et demande une grande créativité. Alors que nous vivons une ère où la production de jeu de société est plus que débordante, j’ai été heureuse d’en découvrir un qui m’a surprise. Je salue l’audace des auteurs d’avoir créé un titre si surprenant !

Giuseppe Arcimboldo est un peintre maniériste italien du 16^ème siècle, célèbre grâce à ses nombreux portraits élaborés avec des végétaux, des animaux ou des objets. Dans ce jeu, les joueurs incarnent ses élèves qui doivent produire des tableaux sur un thème précis à l’aide d’aimants en forme de légumes, fruits, fleurs ou céréales. Le premier joueur choisit parmi les 84 demi-étiquettes, une qui est un nom et l’autre un complément. Il peut librement les associer afin de composer le thème du chef d’œuvre à créer.

Sans limitation de temps, l’ensemble des participants élabore une création à l’aide des aimants en libre accès. L’objectif est de laisser libre cours à sa créativité en laissant parler l’artiste qui est en soi. J’ai constaté que, contrairement à ce que je pouvais imaginer, les enfants sont bien plus à l’aise avec ce jeu que les adultes, qui enfermés dans leur monde concret, ont plus de mal à voir le chevalier ananas à cheval que sa pastèque ! Les enfants qui vivent plus dans l’imaginaire ne semblent pas éprouver ces difficultés. En tant qu’adulte, je dois admettre qu’il est particulièrement compliqué de représenter un « jouet sous la pluie » avec des végétaux ! Les étiquettes créées ne sont pas simple à représenter mais comme les joueurs les choisissent, cela permet d’adapter la difficulté à l’âge et à l’aisance des participants.

Lorsque tous les participants ont achevé leur toile, il est temps de voter pour celle qui représente le mieux le thème. Cet aspect est pour moi facultatif car À la manière d’Arcimboldo fait partie de ces jeux pour lesquels gagner n’est pas la finalité. Il est très intéressant d’observer les œuvres des autres et d’en discuter mais voter n’est pas indispensable à mon sens.

Ce titre est pour moi un beau succès. Le nombre très important d’étiquettes offre de longues heures de création. Si les premiers essais sont timides et peu représentatifs du thème imposé, cela s’améliore au fur et à mesure. Peu à peu, on arrive à ne pas voir le végétal mais juste sa forme. C’est cette dernière qu’il faut observer pour créer.

Bravo à Marie & Wilfrid Fort et à Nathalie & Rémi Saunier pour leur travail.