Savannah Park

Claire et la famille Meeple : 8,5/10

Super Meeple continue d’étoffer sa gamme de jeux familiaux avec l’arrivée de Savannah Park. Après Ark Nova, pour un public expert, voici un titre qui reprend le thème des animaux mais avec une mécanique de placement de tuiles à destination d’un public beaucoup plus large.

La visite du parc animalier

Chaque joueur possède un morceau hexagonal de savane sur lequel sont positionnées 33 tuiles, elles aussi hexagonales et représentant un ou plusieurs animaux semblables ou différents. Le tour de jeu est d’une simplicité déconcertante : le joueur actif choisit une tuile de son parc et la replace à un autre endroit libre en la retournant sur sa face colorée. La subtilité réside dans le fait que tous les autres joueurs doivent prendre cette même tuile et la déplacer aussi ! Souvent le joueur actif choisit une tuile qui l’arrange mais il peut aussi en prendre une qui va embêter les autres. Une fois cette unique phase réalisée, le joueur actif change.

Ce tour de jeu se poursuit jusqu’à ce que toutes les tuiles du parc soient sur leur face colorée. On passe alors au décompte des points. Les herbes visibles apportent un point, les baobabs trois et le plus grand troupeau de chaque espèce donne autant de point que d’animaux le composant multiplié par le nombre de lacs qui lui sont reliés. Il faut donc placer ses tuiles de manière à former des ensembles dotés de points d’eaux suffisamment nombreux. Mais avant de calculer le score, certaines tuiles peuvent être enlevées si elles sont adjacentes à des zones en feu. Le petit feu, détruit les tuiles avec un unique animal, le feu de moyenne intensité celles avec deux espèces et le brasier avec trois animaux. Il faut bien prendre en compte cette donnée lorsque l’on déplace des tuiles.

T’as oublié tes jumelles ?

Et bien ce n’est pas grave car j’ai rarement vu un jeu aussi bien développé. Dans les articles, j’ai souvent tendance à mettre en avant les auteurs ou les illustrateurs. Là j’ai envie de saluer le travail des Game designer Peter Eggert et Viktor Kobilke. Tout est bien pensé et très pratique, ce qui est d’autant plus important quand un jeu s’adresse à un public non habitué. La fin de partie est très visible puisque que la partie s’arrête quand toutes les tuiles sont placées sur leur face colorée : simple et efficace. Le décompte de point suit le déplacement du lion qui permet de tout faire dans l’ordre sans oublier aucune étape. Pour le rappel des points, tout est inscrit sur le plateau joueur ou central : aucune mauvaise foi possible ! Même pas besoin de savoir lire pour comprendre !

Tout le monde dans la Jeep

Pour débuter, Savannah Park propose un mode pour les enfants très pratique pour qu’ils intègrent bien les règles. Puis deux variantes sont disponibles dans le livret de règles pour varier les plaisirs et aussi la difficulté. Par contre, ce jeu est plus compliqué à 3 ou 4 car on subit beaucoup plus les choix adverses. Il faut réussir à s’adapter tout le temps.

Ce que nous avons particulièrement apprécié dans ce jeu familial, c’est qu’il possède plusieurs niveaux de jeu. Avec les enfants, on peut jouer plus simplement, sans trop « réfléchir » : on prend une tuile et on la déplace dans un espace libre. Par contre Papa Meeple et moi avons fait des parties de « chauffe neurones » où nous avons anticipé les coups, un peu comme nous l’aurions fait dans un jeu d’échec. On a observé (enfin surtout Papa Meeple) le plateau adverse pour choisir des tuiles qui allaient vraiment contrarier l’autre. Dans cette configuration, Savannah Park est extrêmement calculatoire. C’est plaisant de se dire que c’est un jeu pour tous mais qui peut aussi être joué en version plus stratégique. C’est assez rare pour être souligné car bien souvent, les jeux tous publics ne satisfont pas entièrement les joueurs avertis. Et là ce n’est vraiment pas le cas.