Beyond the Sun
Auteur(s): Dennis K. Chan
Illustrateur(s): Franz Vohwinkel
Editeur(s): Matagot
Mécanisme(s): Gestion de ressources, Placement d'ouvriers
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Chaps: 8,5/10
Le diamant d’or 2021 tout de même. Dans Beyond the sun nous voilà partis pour la colonisation de nouvelles planètes et pour cela dans des découvertes technologiques. Nous ferons des deux, un peu plus de l’un ou de l’autre cela dépendra, mais au final nous créerons des avant-postes sur des planètes puis les coloniserons et construirons un arbre technologique commun. Commun oui mais le jeu n’a rien de coopératif, chaque faction (joueurs) travaille pour sa réussite (ses points de victoires).
Comment ça tourne ?
A son tour chaque joueur va en premier poser son unique pion action sur une action du plateau principal et la faire. Puis va dans un deuxième temps produire des ressources, donc du coup en anticipation de ce dont il aura besoin pour l’action du prochain tour et enfin vérifier s’il peut valider un des 4 objectifs communs. Puis c’est au suivant et ainsi de suite. Jusque quand ? Il y a donc 4 objectifs communs par partie (2 toujours identiques et 2 variables) avec plus ou moins de place pour chaque. La partie dure jusqu’à ce qu’il y ait 4 jetons joueurs (tous confondus) sur les objectifs, donc 4 validés, ceci à 4 joueurs et 3 jetons à 2 ou 3 joueurs. Peu importe le / les joueurs qui ont validé. Du coup si à la fin de son tour on peut valider plusieurs objectifs on ne doit en valider qu’un, on ne peut pas rusher la fin de partie, on validera l’autre au prochain tour. Et si on peut valider un objectif à la fin de son tour on est obligé de le faire, on ne peut pas retarder la fin de partie. Les objectifs communs ont des places limitées et des PVs décroissant donc il vaut mieux y aller en premier.
Le jeu va crescendo ce qui est toujours sympathique mais du coup attention quand un joueur valide un objectif c’est que l’on est bien développé et que les autres ne vont pas tarder ainsi que la fin de la partie. Lorsqu’elle est déclenchée on fini le tour en cours on en refait un et c’est terminé.
Il y a des ressources donc…
Oui 2, la population (sous forme de dés avec une face population (pop), 4 face vaisseau spatial de puissance 1, 2, 3 ou 4 et une face générique) et les minerais (la monnaie du jeu). Et donc on les produit à la 2e phase de notre tour. Comment ? On produit soit de la pop soit du minerais soit on fait des échanges entre pop, vaisseaux et minerais pour équilibrer nos réserves.
Pour cela on a un plateau personnel avec des jetons qui cachent des icônes de production. Mécanique classique plus on enlèvera de jetons en cours de partie plus on produira de la ressource en phase de production. Sur les plateaux personnels de base (il y en a des « avancés » très asymétriques avec différents bonus et des productions plus ou moins faciles qui orientent notre stratégie) il faut retirer 2 jetons pour augmenter de 1 sa production (une piste de jetons nourriture pour les populations et une piste pour les minerais, deux fois 8 jetons). C’est aussi simple que ça pour les minerais mais il y a un petit twist pour les populations :
Au-dessus de chaque jeton nourriture qui augmente de 1 la production de population il y a une colonne où l’on met les dés sur leur face générique. C’est là, lorsque l’on a retiré le jeton, que l’on prend les dés que l’on pose dans notre stock sur leur face population lors de la phase de production. Mais lorsqu’une colonne de dés est vide alors en production le jeton retiré en dessous ne produit plus rien… Donc on consomme les dés de gauche à droite et il est impératif de régulièrement retirer des jetons production de nourriture de gauche à droite pour libérer une nouvelle colonne. Heureusement les dés vont pouvoir revenir.
Et où vont ces jetons production ? Comment on les enlève ?
Grâce aux actions, oui à la première phase du tour. Au final on a 2 possibilités pour retirer les jetons et augmenter ses productions, soit on réalise une action « automatisation » et le jeton va sur la piste automatisation de notre plateau personnel, on progresse en production et en plus ce jeton vaudra 1 point de victoire en fin de partie (à partir du 2e). Soit on fait l’action de créer un avant-poste sur une planète et on y pose un de nos jeton production (1 PV aussi en fin de partie) soit nourriture pour les populations soit de production de minerais cela dépend de la planète. Mais les autres joueurs peuvent nous prendre des planètes avec avant-poste… Alors on doit reprendre son jeton production et l’autre joueur pose le sien… Ha moins bien que l’automatisation… Quoique car un avant-poste sur une planète peut se transformer en colonie et là entre autre chose nous ne pourrons plus être évincés de cette planète et notre jeton non plus.
Des actions donc…
Oui la première phase de notre tour, on prend notre unique jeton action on le pose sur une zone d’action disponible (oui les pions des autres nous gênent) et on la fait. Ha quelles sont les actions ? Ça dépend… De quoi ? Du moment de la partie et de la partie… Ha oui tout l’intérêt de Beyond the sun.
Les actions sont les technologies découvertes, au début on a tous 4 actions possibles dont découvrir de nouvelles technologies. Lorsque l’on fait l’action de découvrir une technologie (ce qui consomme une population et parfois du minerais) on va révéler une nouvelle carte technologie qui nous offrira une nouvelle action, à nous et potentiellement aux autres joueurs.
Les technologies sont de 4 niveaux, ce sont des cartes. Et il existe 4 type de technologies (science, commerce, militaire…). Ces cartes on les pose sur le plateau principal sur des zones prévues pour et liées entre elles par des traits (liens). Pas possible de découvrir une niveau 2 sans au moins connaitre une niveau 1, idem pas de niveau 3 sans niveau 2 et pas de niveau 4 sans niveau 3. Le lien d’une technologie niveau n à une technologie niveau n+1 implique que la technologie de niveau n doit être préalablement découverte avant la n+1 par le joueur et que celle de rang supérieur sera du type indiquée par celle du niveau inférieur.
On a donc un tableau d’emplacements liés entre eux pour poser des cartes technologies, ces cartes sont tirées au hasard (choix de 1 parmi 2) ou variante au combien préférable stratégiquement choisies parmi 4 cartes déjà révélées.
Chaque emplacement est lié à un ou deux emplacements de technologies du niveau inférieur (1 ou 2 lien par emplacement avec le niveau inférieur). Si l’on a déjà découvert la ou les technologies de niveau inférieur liées à l’emplacement de niveau supérieur, on peut faire l’action de découvrir cette nouvelle technologie de niveau supérieur (on pose la carte choisie sur l’emplacement). On pourra alors au tour suivant utiliser l’action de la carte technologie que l’on vient de poser sur l’emplacement.
Et les autres joueurs ? Ils pourront aussi s’ils découvrent par la suite la technologie dont on vient de poser la carte. Pour cela ils devront avoir découvert les technologies de niveau inférieur liées à l’emplacement de la technologie concernée déjà en place, faire l’action découverte de technologie du niveau considéré et dépenser le dé population (que l’on place à côté de la techno découverte) ainsi que du minerais pour les technologies de niveau 2, 3 et 4. Alors à un tour prochain ils pourront à leur tour déclencher l’action de cette carte technologie. Et chaque chaque technologie découverte ce sont des points de victoire (1, 2, 3 ou jusque 8 selon le niveau de la technologie)
Ainsi se construit l’arbre technologique apportant de nouvelles actions pour le reste de la partie et parfois des effets one shot lors de la découverte de la technologie par les joueurs. Etant donné les liens entre les technologies on se crée ainsi un chemin d’actions possibles pour chacun, sans oublier qu’une technologie donnée conditionne le type de technologie de niveau supérieur qui va lui être lié et donc le type d’action potentielle pour la suite de la partie. La variabilité du jeu est là (et dans les objectifs de fin de partie) ainsi que la forte interaction, quoique de l’interaction il y en a aussi pour les planètes.
Ah ben oui et les planètes ?
Il y a un plateau dédié, certaines sont imprimées dessus d’autres (4) sont variables (cartes à poser). Grâce à des actions des cartes technologies on va envoyer des vaisseaux sur ce plateau (dans l’espace), vaisseaux de différents niveaux (de 1 à 4), on peut les améliorer d’ailleurs selon les actions sorties sur le plateau technologie. On déplacera ses vaisseaux de planètes en planètes toujours via une action du plateau technologie. Si on a la puissance militaire la plus élevée de tous les joueurs présents sur une planète (somme de la valeur de ses vaisseaux) on peut y poser un avant-poste (une jeton nourriture pour production de population ou jeton production de minerais de son plateau personnel), mais si cette domination (stricte pas d’égalité) change avec l’arrivée ou le départ de vaisseaux le propriétaire de l’avant poste change aussi. A noter que sur les planètes des cartes il y a souvent un bonus quand on pose un avant-poste. De plus sur les planètes des cartes est indiqué une valeur de colonisation. Si on a un avant-poste sur la planète et que le total de notre puissance en vaisseau dépasse ou égale la valeur de colonisation de la carte (indiquée dessus) on colonise. On prends la carte, les vaisseaux nécessaires retournent sur leur face de ressource générique sur la colonne la plus à gauche de notre plateau personnel (ho… il pourront devenir des population en production), cette carte vient à côté de notre plateau perso nous donnera des points de victoire fin de partie (souvent 5), un bonus immédiat, on y laisse notre jeton de production « avant-poste » et on en rajoute même un autre (nourriture ou minerais dépendant de la planète) augmentant notre production d’autant et on remplace la carte planète par une nouvelle sur le plateau. A noter qu’un objectif commun qui est présent à toutes les parties est de coloniser 4 planètes, l’autre objectif permanent est d’avoir une technologie niveau 4, les 2 autres objectifs communs sont variables.
Hé bien j’ai beaucoup aimé Beyond the sun, le jeu est fluide, rapide, 1h30 à 3 en première partie, bien interactif et j’y suis dans cette histoire de développement technologique et de colonisation planétaire. On s’adapte au cartes technologies qui entre en jeu de même qu’aux actions des autres. Si le combat fait rage pour les planètes peut-être nous concentrerons-nous plus sur les technologies et vice-versa. Une question demeure pour laquelle je n’ai pas la réponse, la rejouabilité ? Elle semble bonne mais des joueurs ne sont pas d’accord. Je pense que c’est un jeu à garder pour le sortir avec beaucoup de plaisir de temps en temps mais pas pour enchainer 10 parties d’affilées. Voilà pourquoi je met 8,5 et pas 9, de plus par goût personnel j’aime quand un jeu est un peu plus riche un peu plus complexe, mais celui-là est épuré et ça apporte aussi ses qualités de fluidité et de partie pas trop longue. Enfin il y a une vraie sensation de crescendo grâce à nos productions qui augmentent et aux technologies que l’on développent et qui nous offrent toujours plus d’actions et de points, c’est très agréable à jouer. Je pense que les plateaux dits avancés doivent apporter un plus indispensable passé la première partie
SwatSh: 8,5/10
Très belle surprise que ce Beyond the Sun. J’ai adoré la manière dont l’auteur a adapté le concept d’arbre technologique personnel en arbre technologique commun. Et il a fait ça très bien avec 4 technologies de base pour débuter et cet arbre qui se construit progressivement au fil de la partie apportant des bonus et des possibilités d’action de plus en plus puissante.
Beyond the Sun souffre néanmoins d’une trop grande austérité. Même si le thème de partage de technologie est sympa et bien rendu, on l’oublie très vite pour faire place à un jeu très mécanique. A l’exception des cartes planète représentant des … planètes, tout le reste n’est que texte et iconographie sans aucune illustration pour nous faire rêver un peu.
Ses stratégies sont également très limitées. Il y en a 2 et demi 😉 : les technologies et l’exploration spatiale ou un peu des deux. J’aurais préféré plus de choix stratégiques et plus de profondeur de ce côté.
Mais pour le reste, Beyond the Sun est très plaisant. Son système unique d’arbre de technologies communes tourne à merveille et la course aux technologies, aux objectifs et aux planètes apporte pas mal de tension au jeu. De plus, sa gestion particulière des 2 ressources du jeu est succulente et demande beaucoup d’anticipation et de bonne gestion.
Ren: 8,5/10
Bonne petite surprise que ce Beyond the Sun. Je ne partais pas avec des attentes de ouf (si si, Vin d’Jeu a aussi des lectrices et lecteurs de moins de 24 ans, je vous jure), et au final il y a pas mal d’éléments très intéressants qui donnent un bon jeu.
Le pitch est clair: exploration spatiale et développement technologique. Déjà le niveau d’attente monte d’un cran. L’exploration spatiale, comme dirait Kevin, je m’en ballek. Par contre un arbre technologique, ça ça me fait toujours lever un sourcil voire deux. Et quand il est bien fait, ça commence carrément à me faire vibrer. Et ici l’arbre est très très bien fait. Il n’est pas figé (puisque les technologies disponibles vont être placées aléatoirement en début de partie, et qu’il y en a évidemment plus que d’emplacements sur le plateau –> variabilité), il est non symétrique (i.e. vous pouvez foncer pour développer une « ligne technologique » qui vous permettra d’arriver vite à une technologie de niveau 3, mais vous limitera très fort pour en développer d’autres. Ou vous pouvez aller moins vite vers les technologies plus chères, mais du coup en ayant accès à plus de technologies), et il est « commun de manière individuelle », i.e. tout le monde a accès à une technologie développée par une autre joueuse, mais il faut la développer également. Donc vraiment miam.
Le flux du jeu est ultra simple: je joue une action parmi celles disponibles (les 4 de départ, plus toute autre révélée en cours de partie, soit une action commune à tout le monde, soit une action offerte par un développement technologique réalisé). Ensuite je produis, soit de la population, soit du minérai – j’aurai besoin des deux pour les diverses actions – soit j’échange mes ressources (y compris éventuellement des vaisseaux construits) . Et enfin je vérifie si les conditions de déclenchement de fin de partie sont remplies ou pas Le cas échéant on calcule les points et on voit qui a gagné. Si pas la joueuse suivante joue son tour et ainsi de suite.
Les actions sont classiques: construire des vaisseaux (qui permettront d’aller coloniser les planètes, rapportant des points et parfois des capacités, et de se débarrasser définitivement des rondelles sur les pistes de production de son plateau personnel, augmentant vos productions respectives), développer des technologies, augmenter votre population (=prendre un dé de votre plateau), envoyer ou déplacer des vaisseaux sur un système planétaire…
Comme dit plus haut quelques éléments vont faire passer le jeu dans la catégorie des bons jeux, voire bons +. 3 principalement.
Le premier est comme déjà dit l’arbre technologique. Varié, asymétrique, commun mais individuel… Cerise sur le gâteau, il provoque une très grande interaction. En effet certains technologies vont donner accès à de nouvelles actions. Mais pour ça il vous faut développer la technologie aussi… Si elle ne convient pas à votre stratégie, pas de souci. Mais si elle pile-poil dans la lignée, vous n’aurez pas trop le choix. Et si elle n’est pas spécialement liée à une stratégie particulière mais qu’elle est juste puissante, ce sera difficile de s’en passer aussi… Donc on va (plus que…) regarder ce que font les autres. Et dernier point intéressant, les technologies sont de 4 types différents. Et pour développer une nouvelle il faudra qu’elle ait un lien avec la précédente. Mais la plupart des technologies ont deux types. Donc vous allez pouvoir varier les orientations dans votre arbre technologique (dit autrement « il n’y a pas une ligne développement pour taper, une pour explorer, une pour produire… »). Très bien vu!
Le deuxième est l’interaction énorme. Via l’arbre technologique, comme expliqué à l’instant. Via le fait que beaucoup d’actions n’ont qu’un emplacement (et si certaines en ont plus qu’un, le deuxième est « payant »). Via la course à la colonisation des planètes, et l’occupation des emplacements où on peut mettre ses rondelles. Via les objectifs de fin de partie, donnant soit des points à 1 seule joueuse (très logiquement la première qui réalise l’objectif en question), soit des points à toutes les joueuses mais de manière dégressive.
Et le troisième est le flow du jeu. Pour bien jouer il faut vraiment gérer ses enchaînements à la perfection, tout en gardant une botte secrète ou une porte de sortie au cas où une vile adversaire prend justement l’action dont vous aviez besoin (elle mérite le pal). C’est typiquement le genre de jeu où vous vous dites « zut il me manque juste un minérai pour faire ceci au tour suivant, et après j’irais faire cela, du coup je dois faire C puis D à la place ».
Si on ajoute une durée extrêmement raisonnable, tout ça donne un bon jeu en fait, « mieux que ce que j’en attendais ». Il est juste dommage que le plumage soit un peu austère. D’un autre côté ça aide à la lisibilité du jeu (et puis je me plains régulièrement des jeux surproduits en financement participatif, donc faut savoir! 😉 )
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Effectivement les cartes technos se ressemblent, les cartes planètes aussi et pourtant chaque partie apporte une tension unique et jubilatoire (ou frustrante si ça se passe mal), un super jeu bien immersif malgré un design que certains pourraient trouver austère (pour ma part je dirais plutôt épuré!). Au fur et à mesure des parties la gestion du contrôle des planètes prend toute son importance stratégique, ce qui rajoute pas mal d'interaction. Bref un must!