Les aventures de Robin des Bois
Auteur(s): Michael Menzel
Illustrateur(s): Michael Menzel
Editeur(s): Iello
Mécanisme(s): Narratif
Claire et la famille Meeple : 8.5/10
Les jeux narratifs sont à la mode en ce moment. En passant
par Cartaventura,
Destinies,
Sleeping gods
et Forgotten waters,
il y en a pour tous les goûts. Les thèmes et les difficultés sont variés et la
grande majorité de ces jeux est coopérative et accessible aux débutants. Il
n’est donc pas simple d’en sortir un du lot et de lui faire une place dans les
ludothèques des joueurs, déjà bien remplies.
Et pourtant, Les aventures de Robin des Bois ont quand même réussi à nous
séduire grâce à :
1 : Le matériel
Il faut souligner que l’édition est remarquable. Tout d’abord le plateau est GIGANTESQUE. Imaginez un espace de jeu de 52 * 96 cm ! Nous avons été séduits par son organisation façon calendrier de l’avent : ces petites fenêtres, que l’on doit retourner constituent un mécanisme original. Les gardes et les nobles apparaissent et disparaissent derrière ces ouvertures, donnant ainsi vraiment l’impression d’un mouvement. Malheureusement, elles s’abîment à force d’être manipulées. Pour ceux qui se rongent les ongles, il faut prévoir un instrument plat pour vous aider.
Le
livre d’aventure est lui aussi très beau. C’est un beau gros livre relié qui
donne l’impression d’un ouvrage provenant d’une vieille collection. Chez Iello,
on ne donne pas dans le livre de poche.
Le reste du matériel est en bois de couleur. Les personnages avec leurs
figurines simulant leurs mouvements plus ou moins rapides, donnent un résultat
très immersif.
Si la qualité du matériel peut paraître anecdotique, elle est particulièrement
importante pour moi dans un titre narratif. Des accessoires de qualité augmentent
mon immersion dans l’histoire et me procurent beaucoup de plaisirs lors des parties.
2 : Le thème et la narration
Le défenseur des opprimés contre les oppresseurs, ce thème
parle forcement à chacun d’entre nous. L’histoire de Robin des Bois étant très
connu, on se prend immédiatement pour Kevin Costner tirant des flèches avec une
incroyable précision. Par contre, nous avons été surpris par le fait que
l’équipement, durement gagné parfois, ne soit pas conservé pour les scénarios
suivants. Quand on trouve une épée, pourquoi l’égare-t-on ensuite ?
Sommes-nous tous tête-en-l’air ?
Les textes sont bien écrits et ils nous transportent facilement dans cet
univers. Le livre est bien construit et on s’y dirige sans difficulté.
L’aventure complète est composée de sept scénarios d’une heure environ. Il n’y
a jamais besoin d’un retour aux règles grâce à une iconographie parfaite, c’est
très appréciable. En cas d’échec, on doit recommencer la mission mais à notre
grande surprise, elle est différente ! La première fois, alors que nous
pensions avoir trouvé la solution en nous appuyant sur notre précédente
expérience, celle-ci ne nous a pas été proposée …
Une grande place est faite à Robin des Bois dans l’histoire, on est d’ailleurs
toujours obligé de le choisir comme personnage. Au début nous avons eu la
sensation qu’il n’y en avait que pour lui ! Mais il s’avère qu’il ne peut
pas réussir ses missions sans l’aide de ses comparses.
J’aime aussi la première partie qui est en réalité un didacticiel. Pas besoin
de longue lecture de règles, on joue directement en apprenant au fur à mesure.
Par contre la mise en place est assez longue à chaque scénario.
3 : Les mécaniques
Le premier point qui nous a marqué, est la manière de se
déplacer. En général, les personnages passent de cases en cases. Mais dans
Robin des Bois, on utilise des pions de mouvements permettant de faire des
courbes et de suivre une trajectoire vraiment réaliste. On peut grimper sur des
passerelles, sauter des remparts, mais en respectant toujours les illustrations
et finalement la réalité : on ne marche pas sur des personnages, ni sur des
maisons ou sur des arbres. Cette sensation de liberté dans le déplacement est
rare dans les jeux.
Par contre, pour jouer à ce titre, il ne faut pas être allergique au
hasard ! Il est présent partout. Par exemple, l’ordre du tour est défini
en fonction d’un disque pioché dans un sac et parfois le tirage n’est pas
favorable à vos plans… Les combats sont aussi soumis à l’aléatoire puisqu’il
faut les résoudre en piochant des cubes. La stratégie consiste à essayer de
mettre dans ce sac le maximum de cubes blanc représentant Robin et sa bande,
mais il faut quand même se soumettre au hasard de la pioche. Cet aspect peut se
révéler assez frustrant si vous n’aimez pas cela. On peut perdre par manque de
chance.
4 : Le seigneur de Locksley
Si cette aventure nous a bien plu, elle ne conviendra certainement
pas à tous. Elle s’adresse plutôt à un public familial et elle est idéale pour
les débutants. La mécanique est simple, les missions faciles à réaliser.
L’éditeur préconise de jouer à partir de 10 ans, mais, sauf allergie à la
lecture, il est possible d’y participer dès 8 ans. Les joueurs plus experts
pourront l’apprécier s’ils acceptent de vivre l’expérience comme elle
est : simple mais agréable.
Les Aventures de Robin des Bois peuvent être rejouées car il n’y a aucune
destruction. Par contre soyons honnêtes, une fois l’aventure terminée, on ne la
recommencera probablement pas, la surprise ayant disparue, le titre pourrait
sembler un peu fade. Mais qui sait, Iello proposera-t-il peut-être une suite …