Obsession (second edition)
Auteur(s): Dan Hallagan
Illustrateur(s): Dan Hallagan
Editeur(s): Kayenta Games
Mécanisme(s): Asymétrie, Construction de moteur, Deckbuilding, Gestion de main de cartes, Ouvriers spécialisés
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SwatSh: 10/10
On avait déjà chroniqué la première édition d’Obsession (voir ici). Je ne vais donc pas détailler les différentes mécaniques du jeu mais plutôt me concentrer sur mon ressenti après avoir joué à cette seconde édition.
Oui mais quand même un petit…
Un petit résumé quand même de ce qu’est Obsession. C’est un jeu qui propose une triple mécanique excellente et originale.
La première consiste en l’acquisition de tuiles action. Oui, chaque joueur dispose des 5 mêmes tuiles action de départ mais, ensuite, va acquérir de nouvelles tuiles qui lui permettront de réaliser des actions différentes ou plus efficaces que celles de ses adversaires. Les joueurs vont donc se construire leur propre choix d’actions à réaliser.
La seconde consiste en l’acquisition de cartes qui apporteront des bonus en les jouant et qui seront nécessaires dans l’exécution des actions.
Enfin, la dernière consiste en la gestion de ses « ouvriers » qui seront nécessaires pour jouer les cartes et réaliser les actions et qui vont tourner une fois utilisés pour n’être disponibles que 2 tours après avoir été utilisés. C’est une mécanique excellente qui peut être considérée, en quelques sortes, comme précurseur à celle de gestion de ressources dans Barrage 🙂
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Je ne vais pas détailler toutes les différences avec la première édition mais il est clair qu’un travail important d’équilibrage a été réalisé. L’arrivée des nouvelles tuiles action est mieux réalisée et permet d’accentuer l’aspect crescendo du jeu. Les cartes objectifs sont mieux équilibrées et vous pourrez toujours trouver une combinaison qui vous convient.
Chose étonnante pour un jeu qu’on adore comme Obsession, le hasard est fort présent dans le jeu. Certains objectifs peuvent être irréalisables si les tuiles demandées ne sortent pas, la pioche des cartes est toujours très hasardeuse, le jeu de majorité sur les tuiles action est très aléatoire et c’est un peu par chance que l’une ou l’autre va remporter une des majorités,…
Mais quand vous faites ensuite la somme de tous les coups de bol dont vous avez pu bénéficier, vous vous rendez vite compte qu’ils ne font pas la différence. Abstraction faite des coups de bols, la gagnante restera bien souvent la même. Et même si la chance peut, dans certaines parties, avoir une influence plus importante, le plaisir ludique est à son comble dans Obsession. Planification, anticipation, choix cornéliens, stratégies possibles, combinaisons, possibilités différentes d’arriver à vos fins,… tout y est. Une fois la partie lancée, vous ne savez qu’être plongé dans le jeu et savourerez tous les instants de cette orgie ludique 😉
Nouvelles parties
Après de nouvelles parties je ne puis qu’admettre l’évidence: Obsession est une bombe ludique! J’augmente en conséquence ma note à 10/10 pour 4 raisons principales:
- Je vous conseille de jouer la version longue du jeu. Le hasard s’estompe lorsque la partie s’allonge surtout au niveau des objectifs qu’on a largement le temps d’anticiper.
- De plus, cette nouvelle édition change légèrement la mécanique de pioche de cartes objectif minimisant d’autant plus le hasard.
- Obsession est un jeu qui relève la gageure de ne comporter qu’une ressource: l’argent. Fini donc cette gestion de ressources et de transformation de ressources trop souvent rencontrée dans les jeux de gestion. Dans obsession vous allez gérer bien entendu, mais pas des ressources: des tuiles action, des ouvriers spécialisés, des cartes, des combinaisons de bonus et un moteur qui va vous permettre de monter en puissance tout au long de la partie.
- Tout ceci rend Obsession extrêmement original et apportant des sensations ludiques hors du commun.
Ren: 9/10
A un cheveu. Tout près. Un rien. J’ai été à 2 doigts de mettre 9,5 après cette partie d’Obsession deuxième édition. Je ne vais pas revenir en détail sur le jeu, les fondamentaux sont les mêmes: un thème hyper original, une édition (encore plus) superbe (et tout en carton, pas de plastique!), des dessins qui immergent totalement dans le thème, des mécanismes originaux et surtout qui collent au thème… bref le jeu était et reste top.
Quid de cette deuxième édition? L’amélioration principale vient du nouveau mécanisme d’apparition des tuiles à chaque tour. Ce mécanisme permet d’éviter un trop grand déséquilibre entre les tuiles disponibles, ce qui est un vrai plus. Et il me semble également que certaines tuiles ont été rééquilibrées, mais on n’a pas comparé les 2 versions en détail (on a une vie aussi… :-D).
A un cheveu donc? Oui. Car si le plaisir et l’immersion ont toujours été aussi totaux, le hasard des tuiles et des pioches de cartes nobles m’a (encore) plus frappé lors de cette partie. Ca ne m’empêche pas de trouver ce jeu fantastique, et je dirais oui à une partie quand vous voulez, mais ça m’empêche à priori de lui donner la plus grande distinction. Mais je suis sûr qu’il va s’en remettre 😉
Philrey: 10/10
Suis-je objectif? Je n’en sais trop rien. Déjà la première version m’avait plus qu’emballé. Il était donc hors de question de passer à côté de cette nouvelle version. Et j’ai tellement hâte d’y ajouter l’extension Upstairs, Downstairs prochainement (faut convaincre mes amis 😉
Le plaisir reste identique qu’avec la première version, je confirme. Le plus grand + est l’ajout des emplacements Marché. Grâce à cela, (1) on limite grandement le risque d’avoir un marché de basse valeur dans la deuxième partie du jeu et (2) les tuiles de niveau 1 restent disponibles à l’achat (ainsi que les tuiles Service un peu plus tard). Avec l’avantage de pouvoir potentiellement remplir un contrat sans « perdre » la tuile (via une autre mécanique de rafraîchissement du marché, par exemple).
Et je ne peux m’empêcher de féliciter l’édition: pas de plastique mais bien des boîtes de rangement en carton bien épais, et décoré pour le thème du jeu. Vraiment une réussite et un exemple à suivre pour les autres éditeurs. J’ajouterai même que l’auteur a partager ses problèmes lors de la conception ainsi que les solutions apportées après avoir consulté les pledgeurs.
Reste à trouver un éditeur pour le localiser dans la langue de Molière!
Nouvelles parties
Obsession est toujours aussi bon! Et la version longue permet en effet de voir venir les choses. Cela prend du coup plus de temps mais on n’hésitera plus!
Cette deuxième éditions corrige quelques défauts, même si je n’aime pas trop ce mot dans ce contexte mais je n’en ai pas d’autre sous la main. Je garde ma note à 10 sans hésiter. Et si vous pouvez aussi ajouter l’extension Upstairs, Downstairs, n’hésitez pas.
Chaps: 8,5/10
Obsession nous arrive dans une deuxième mouture avec une extension Upstairs Downstairs, je lie les deux car dorénavant je ne jouerais plus qu’avec l’extension. Dès la première version j’ai apprécié Obsessions, son thème omniprésent et son originalité même s’il n’était et n’est toujours pas exempt de défauts. A noter que je déconseille fortement la partie longue en 19 tours restez à 16 tours.
Cette deuxième version et l’extension corrigent pas mal de choses et entrainent le jeu dans le bon sens pour moi.
Les objectifs communs ont été créés et équilibrés avec deux places pour chaque rajoutant de l’interaction et une course entre joueur, j’apprécie cet ajout.
De nouvelles tuiles dont certaines sont tout à fait particulières comme le bal masquée ou la galerie d’art enrichissent le jeu.
L’ajout des emplacements marchés pour les tuiles niveau 1 et les services. Excellente idée cela permet d’accélérer le renouvellement de la rivière de tuiles et de rendre accessible facilement des tuiles moins puissantes une fois la partie un peu avancée sans qu’elles ralentissent le jeu en bloquant la sortie de tuiles plus intéressantes, la rivière s’adapte à l’avancée du jeu et « coule » mieux, très bonne idée. Ajouter à cela le retrait de la tuile en bas de la rivière à la fin de chaque manche et un renouvellement de toute la rivière lors des courtship et on ne peut plus se plaindre de ne plus voir les tuiles tourner. Le renouvellement des tuiles lors des courtship est pour moi indispensable il crée une pression lorsqu’une tuile d’un de vos objectif sort à 800 £ et que le courtship approche, il va falloir faire en sorte de la gagner rapidement…
J’ai aussi apprécié le fait que l’on recrute de nouveaux serviteurs lorsque l’on passe, cela évite de « gâcher » un tour, même si les autres options restent disponibles.
La gestion des cartes objectifs personnels est elle aussi améliorée, puisque l’on choisit celles que l’on garde progressivement en cours de partie, en fonction de l’avancée de notre stratégie, très bonne idée.
Et évidemment les nouveaux serviteurs. Ils rajoutent une couche stratégique dans le jeu et nous permettent de nous débloquer des situation gênantes, incompatibilité de personnages ou de lieu avec notre réputation, plus de souplesse dans l’usage de nos serviteurs qui se remplacent l’un l’autre et le couteau suisse de l’homme à tout faire qui permet en autre en cas de besoin de faire fi d’un manque de chance quand il nous manque une tuile pour valider un objectif personnel. Ces nouveaux personnages amènent de la souplesse dont le jeu avait besoin. La nouvelle version et ces nouveaux serviteurs débloquent des situations qui pouvaient avant être frustrante et ouvre des stratégies, une très bonne chose.
Il reste quelques points néanmoins qui me font créer des modifications « Home Made » :
Le hasard des cartes objectifs peur encore être heureux ou malheureux, de même que celui du tirage des cartes personnages et celui des cartes Fairchild des courtship.
Du coup je dévoile toutes les cartes courtship en début de partie, les 4. L’auteur trouve que l’idée est bonne, plus de stratégie moins de hasard. J’autorise aussi lors de la pioche des 5 cartes objectifs d’en remettre jusque 3 en défausse et d’en reprendre 3, une fois, de même lors de la pioche des 2 cartes objectifs en milieu de partie, la possibilité de les changer une fois si la malchance s’acharne.
Une idée que j’aimerais essayer pour limiter le hasard du tirage des cartes : 2 casual guest et 2 prestige guest sont révélés près du plateau. Quand je tire une nouvelle carte personnage, je peux à la place , si elle ne me convient pas, en payant 100 £ prendre une des cartes du même type révélée et poser celle que je viens de piocher à la place pour la remplacer. Si je pouvais tirer 2 cartes et en choisir une, même chose mais une carte remplace celle que l’on prend face découverte et l’autre retourne sous le tas. On remplace les 2 cartes révélées à la fin de chaque manche ou à chaque courtship, à tester.
J’aime beaucoup Obsession car c’est un jeu au thème fort et très présent, aux mécaniques qui me plaisent et qui a donc été grandement amélioré pour moi avec cette nouvelle version. Je ne peux m’empêcher de modifier quelques règles pour limiter encore le hasard, mais la seule qui me paraît importante est de révéler toute les cartes Courtship au début de la partie, pour ce qui est des cartes objectifs cela dépend des joueurs autour de la table car la nouvelle façon de fonctionner est bien pour moi avec la défausse progressive en cours de partie. Et la variante des cartes personnage à tester pour ceux qui sont allergiques au hasard de la pioche. Donc Obsession est une bonne pioche et l’envie d’y rejouer pour moi bien présente.
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation par Philrey
La bouteille de Chaps: L’explication du jeu et analyse d’Obsession et de son extension Upstairs & Downstairs
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