Dreamscape
Auteur(s): David Auslaus
Illustrateur(s): David Ausloos
Editeur(s): Sylex
Distributeur(s): Atalia
Mécanisme(s): Collection, Déplacement d'ouvriers, Objectifs communs, Objectifs privés, Pick-up and Delivery, Points d'action
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SwatSh: 7,5/10
Il y a quasi 2 ans, nous avions eu la chance de jouer au proto de Dreamscape juste avant le lancement de sa campagne de financement participative. J’en gardais un très bon souvenir.
Et force est de constater que la version finale du jeu a tenu toutes ses promesses. Le matériel, tout d’abord, est splendide. Que ce soit les pions joueurs, les petites bougies, les rêveuses, les sapins ou Monsieur Cauchemar, tout est en bois figuratif, splendide. Ce matériel est supporté par de merveilleuses illustrations de l’auteur lui-même. Et tout ça est super agréable et contribue beaucoup au plaisir du jeu. Les joueuses se construisent elles-mêmes leurs propres rêves et tout ça est magnifique.
Les mécaniques de jeu n’ont pas beaucoup changé. Dreamscape se joue en 6 tours et durant chaque tour, chacun à son tour 😉 , va déplacer son rêveur sur le plateau central afin de récupérer des fragments de rêve et réaliser une action bonus si possible. Vous allez fonctionner avec un système de points d’action. Vous en possédez 4 à chaque tour et chaque point vous permet de prendre le fragment de rêve le plus à droite du lieu où vous êtes situés ou de vous déplacer d’un lieu à un autre. Posséder des fragments de rêves de la même couleur que celui situé tout à gauche d’un lieu permet de s’y déplacer sans devoir dépenser un point d’action. Chaque lieu permet de réaliser une action bonus comme pouvoir déplacer des fragments de rêve, en piocher un au hasard, piocher une carte objectif ou retirer des fragments de son plateau personnel. Toutes ces actions bonus vont vous permettre de réaliser, à l’aide de vos fragments, les objectifs de vos cartes rêve.
La seconde phase du tour consiste à placer les fragments de rêve récupérés sur son plateau personnel afin de satisfaire les objectifs de paysages dessinés sur les cartes objectif. Une fois réalisée, la carte objectif est retournée et on peut en piocher une nouvelle. Chaque carte objectif permet également de réaliser des actions bonus qui vous permettront de plus facilement réaliser ces objectifs.
Les cartes objectifs sont séparées en 3 paquets de niveau de difficulté croissant. Progressivement, en cours de partie, on va passer d’une difficulté à une autre profitant d’un effet crescendo savoureux.
Depuis sa version proto, Dreamscape a bien évolué. Aussi bien au niveau du matériel qui est sublime qu’au niveau des règles. Alors qu’il était quasi impossible de réaliser des cartes de niveaux 3 dans la version proto, maintenant, cela est tout à fait possible bien que cela soit très challenging. Dreamscape reste néanmoins un jeu plus tactique que stratégique. Il intègre un système d’objectifs communs qui lui donne un aspect plus stratégique avec lequel les joueuses devront jouer si elles veulent espérer l’emporter. Mais l’essentiel du jeu consiste à réaliser ses objectifs personnels. L’interaction est donc assez faible bien qu’il faille surveiller les actions des autres si certains objectifs de majorités sont activés pour la partie (chaque partie a des objectifs différents tirés au hasard). Pour le reste, vous allez essayer d’optimiser vos actions et actions bonus pour réaliser vos objectifs personnels. Ca va être assez casse-tête et vous vous féliciterez quand vous réussirez à réaliser certains objectifs en un minimum de coups. De plus, ces défis vont aller crescendo et vous vous surprendrez à réussir à en réaliser certains qui vous semblaient impossibles de prime abord. Ce sont ces côtés défis et optimisations tactiques sous fond de vue plus stratégique qui apportent toute sa saveur à Dreamscape servi, qui plus est, avec un matériel et des illustrations de rêve.
Nouvelles parties dont quelques en solo
Cette période de confinement a été l’occasion pour moi de jouer à Dreamscape en famille et en solo. Ca m’a permis aussi d’affiner un peu mon avis sur le jeu.
Tout d’abord, je trouve que le jeu, sans ses extensions, n’est pas si complexe que ça car le jeu est tout à fait jouable avec des joueurs occasionnels et même en milieu familial. Finalement, il n’est pas si compliqué que ça et consiste essentiellement à remplir des contrats. Et pour y arriver, il suffit de récolter les ressources nécessaires et d’exécuter les actions spéciales du plateau et de vos cartes pour bien les agencer. J’ai légèrement descendu ma note vu cette simplicité. Non pas que je recherche de la complexité par dessus tout mais cette simplicité engendre une certaine répétitivité et les parties se ressemblent bien souvent. On commence avec une carte de niveau 1, pour vite passer au niveau 2 et au niveau 3 et revenir à un niveau 2 en fin de partie pour être sûr de la réussir.
Dreamscape reste bien entendu un excellent jeu, très poétique et dont son système classique d’objectifs communs va contribuer à une relative variabilité des parties, même si elles ne sont pas aussi variées que je ne l’aurais espéré.
J’ai été par contre déçu de sa version solo. C’est un système un peu bric à brac où vous jouez contre Monsieur Cauchemar qui va récolter toutes les ressources du lieu où il se trouve et exécuter quelques actions quand il aura réussi à récolter suffisamment de ressources de chaque couleur pour les défausser et en exécuter les effets. Ces effets vont lui permettre d’avancer plus vite, de placer des pions cauchemard, de vous voler des jetons et de gagner des PVs. Un peu à l’image du jeu compétitif, Il n’y a pas de grande interaction avec Monsieur Cauchemar si ce n’est que vous avez intérêt à lui voler les ressources avant qu’il ne les récupère. Encore faut-il qu’elles soient intéressantes pour vous et que vous avez les moyens de vous déplacer jusque là. Je préfère simuler 2 joueurs que de jouer à cette version un peu « abstraite ». A noter également que la version solo n’est malheureusement pas compatible avec les extensions.
Ren: 9,5/10
Après une loooooooongue attente, nous avons enfin pu jouer à la version finale de Dreamscape. J’avais reçu un proto il y a (un peu plus de) deux ans à Essen, et j’étais immédiatement tombé sous le charme. Le plaisir était déjà grand, mais rien ne remplace un jeu finalisé, nickel chrome 24 carats. Surtout pour un jeu avec des illustrations aussi sublimes que celui-ci! Longue attente donc. Du coup mon avis allait-il évoluer par rapport à la bonne quinzaine de parties que j’avais jouées avec le proto? Que nenni! Mon avis ne bouge pas d’un iota, ce jeu est définitivement une perle!
Après il faut préciser que ce jeu n’est pas pour tout le monde. Sous des dehors « gentils » et bienveillants (merci les illustrations douces et apaisantes), le jeu est absolument redoutable. Pour le maîtriser il vous faudra être une experte, et même dans ce cas vous n’allez pas réussir à le dompter après seulement une ou deux parties!
Le pitch du jeu reste bien évidemment identique: vous allez devoir réaliser des rêves, en récoltant des fragments et en les assemblant pour répliquer un paysage. A chaque tour (il y en a 6), vous aurez 4 points d’action à dépenser pour vous déplacer et récolter des fragments de rêves. Vous allez devoir optimiser vos déplacements (en essayant de réaliser un maximum de déplacements gratuits), optimiser l’utilisation des pouvoirs disponibles sur le plateau central (il y a en a 6 différents, 1 dans chaque lieu du plateau, et vous pouvez en utiliser par tour), et optimiser les pouvoirs de vos cartes rêves (toutes les cartes ont un pouvoir, vous pouvez utiliser un fragment pour utiliser celui de vos cartes rêves non terminées, et celui de votre dernière carte terminée).
A cela il faut ajouter la gestion des fragments de cauchemar (extension présente dans le jeu de base, avec laquelle il est indispensable de jouer), fragments qui vous vaudront des points négatifs à la fin, mais que vous pouvez changer en n’importe quel fragment une fois que vous en avez 3. Donc délicieuse gestion entre ne pas en prendre du tout ou en prendre suffisamment pour que cela vous profite!
On saupoudre tout ça avec une bonne visualisation spatiale nécessaire pour réaliser vos rêves, un bon lien thématique (les fragments bleus sont de l’eau, les verts servent à faire des arbres, les gris sont des montagnes, les bruns des chemins…) et des illustrations comme déjà dit sublimes.
Et on ajoute comme cerise sur le gâteau cette courbe d’apprentissage absolument… pentue, qui vous obligera à jouer plusieurs parties avant de pouvoir pleinement exploiter toutes les possibilités du jeu.
Et vous obtenez un superbe jeu, beau, aux règles simples mais complexe à maîtriser, avec une excellente rejouabilité tant il vous faudra pas mal de parties avant de vraiment comprendre et maîtriser tous les enchaînements possibles. On pourra éventuellement reprocher un petit manque d’interactivité mais ce serait vraiment pour pinailler.
Dreamscape? J’en rêve! Et on y reviendra certainement dans les mois à venir avec les extensions que je me réjouis déjà de découvrir!
Nouvelles parties
Nouvelles parties de Dreamscape (dont certaines avec les extensions, chroniquées par ailleurs), et je ne retire pas une virgule de ce que j’ai écrit ci-dessus (et dans la fiche du proto). Ce jeu est une pure merveille. Il est beau, les règles sont tout à fait accessibles mais il a une très grosse courbe d’apprentissage, il a une durée raisonnable… bref à part l’éventuel incompréhension entre le ramage et le plumage (j’achète un joli jeu pour enfants mais en fait c’est un jeu pour experts) je ne lui vois pas beaucoup de défauts.
Alors oui on ne va pas y jouer tous les jours 6 mois d’affilée. Mais quel jeu vous donne envie d’y jouer tous les jours sans lassitude?
Tapimoket : 9,5/10
Après l’attente insoutenable pour obtenir le jeu, la patience a payé. Dreamscape est un véritable coup de coeur. Les illustrations sont superbes et le matériel est soigné pour nous plonger complètement dans l’univers. Les règles sont juste au bon niveau pour à la fois s’adresser à des joueurs aguerris mais aussi des joueurs plus novices. L’ensemble mécanique est très agréable et malin à souhait. A chaque partie, vous aurez envie de recommencer pour vous améliorer encore et encore.
Certes les jeux où il faut se créer des empilements de pièces existent déjà, mais celui-ci apporte son lot de nouveautés. Le hasard sera un poil présent avec le tirage de bonnes cartes qui se combinent bien entre elles .. ou pas. Toutefois, on ressent, malgré tout, la possibilité d’une grande maîtrise qui vont s’améliorer dans une belle courbe de progression.
Bref, j’aime beaucoup. Un must à découvrir
PhilRey: 8/10
Et bien par rapport au proto auquel nous avons eu la chance de jouer il y a 2 ans, mes sensations de jeu restent les mêmes.
Dreamscape est toujours autant magnifique et le graphisme splendide sans être trop surchargé. Bon, j’avoue, c’est très subjectif 😉
Il est calculatoire et tactique, et il n’est pas rare d’attendre que les adversaires aient effectué toutes leurs actions. Malgré cela, le jeu est accessible et facile à prendre en main. Ce qui n’est pas le cas de la maîtrise de la bête 😉
Si vous aimez l’interaction entre les joueurs, vous devrez passer votre tour sur Dreamscape car ici, chacun joue dans son coin. Ce n’est pas un défaut en soi, plein de bons jeux manquent cette caractéristique et ils sont bien appréciés, mais il faut le savoir avant de s’engager dans ce jeu très tentant et attirant par ses illustration et sans doute également sont thème bien particulier.
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation par Ren de la version démo en 13 minutes
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