Yinzi

Note moyenne
7.5
(3 notes)
Mise en place: 15' - Règles: 60' - Partie: 150' - Durée par joueur/euse: 60' - Meilleur score: 49
Année:
Auteur(s): ,
Illustrateur(s):
Editeur(s):
Catégorie: Expert
Age minimum: 14
Nombre de joueurs: de 2 à 4 joueurs
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SwatSh: 7,5/10

Un nouveau Spielworxx (La Granja, Arkwright, Gentes, Kohle & Kolonie, Solarius Mission,…) c’est toujours un petit événement. Non seulement car leurs jeux sortent toujours de manière très confidentielle et limitée mais surtout grâce au profil exclusif de leurs jeux: on est bien souvent dans du costaud, complet, lourd et profond!

Les préparatifs

Et Yinzi ne déroge pas à la règle. Les règles donnent d’ailleurs directement le ton. Elles sont très condensées, écrites en petit sur 16 pages sans beaucoup d’exemples ni d’illustrations. Tout ça apporte pas mal de confusion et il vous faudra du courage et du temps pour en venir à bout. Personnellement, après 4 heures de lecture, j’ai pu enfin maîtriser ces règles.

Le plus difficile à comprendre est que les cubes aux couleurs des joueurs, en fonction de l’endroit où ils se situent sur le plateau, représentent soit une ressource du joueur, soit une ressource disponible pour tous les joueurs. Et quand on vous parle de raw material et de ressources, vous avez du mal à comprendre la différence surtout sans illustration. Quand ensuite on va vous parler de marché rural et urbain, là aussi sans illustration vous montrant la différence, vous êtes un peu perdu. Après 4 heures de concentration, sans la nécessité de consulter des faq (les règles se suffisent à elles-mêmes), vous y êtes, ready à expliquer la bête 😉

12 cartes action

Yinzi se joue en 4 tours. Les joueuses disposent chacune des 12 mêmes cartes action qu’elles mélangent et desquelles elles piochent les 3 premières cartes en début de tour. A chaque tour, elles joueront donc 3 de leurs 12 cartes. Ces cartes vont donner 2 informations: la puissance de l’action choisie (entre 1 et 3) et le nombre d’ouvriers à disposition (entre 1 et 3).

Une carte se joue en face d’une des 5 actions disponibles sur son plateau personnel. La carte va indiquer combien de fois on peut réaliser l’action et combien d’ouvriers sont disponibles pour une autre action. Une fois la première carte jouée, on a le choix entre jouer une carte pour réaliser une des 5 actions de son plateau personnel ou prendre un lot d’ouvriers apparu grâce à une carte et le jouer sur une des cases action du plateau. Là aussi, le nombre d’ouvriers déterminera la puissance de l’action choisie.

J’vous en mets un peu plus ma p’tite dame?

La petite touche supplémentaire qui apporte pas mal de saveur à cette mécanique est la possibilité donnée aux joueurs de maîtriser la puissance de leurs actions. On peut, en réalisant une taxe, augmenter la puissance de 1 niveau d’une ou de plusieurs de ses cartes. A la fin de chaque tour, on va devoir payer une taxe qui pourra être plus élevée si on a abusé de cette possibilité.

Même chose pour nos ouvriers mais dans l’autre sens 😉 Si on ne veut pas jouer tous ses ouvriers sur une même case action, on peut en « épargner » une partie qui sera alors disponible au tour suivant et qui pourra venir s’ajouter aux ouvriers que vous jouerez alors.

Que faire?

Yinzi est un jeu assez classique de gestion de ressources. Vous allez produire des ressources, les transformer en d’autres en gagnant quelques sous au passage. Vous allez ensuite transformer à nouveau ces ressources pour ensuite les embarquer dans un bateau qui demande ce type de ressources pour finalement gagner des PVs.

C’est tout?

Non 🙂 Outre ce cheminement classique et linéaire des ressources, vous allez pouvoir investir dans des bonus qui vous aideront en cours de partie en vous apportant un ouvrier supplémentaire par ci, une ressource en plus par là, un PV par ici,… Vous allez également pouvoir améliorer votre bateau vous permettant de faire voyager les denrées entre les différentes provinces du jeu. Vous pourrez également envoyer vos ouvriers à la guerre pour récolter des PVs ou chez l’empereur pour récupérer des sous et des petits bonus supplémentaires.

L’argent fait le bonheur

Yinzi (qui veut dire argent en Chinois) est un jeu de production et de transformation de ressources très classique et fort linéaire. Heureusement que d’autres actions sont possibles et élargissent un peu les choix. Le jeu va d’ailleurs nécessiter pas mal de planification ce qui va apporter une certaine tension car on va pouvoir vous couper l’herbe sous le pied, comme, par exemple, en faisant partir un bateau alors que vous aviez produit la ressource demandée par ce bateau. Le système de choix d’action, bien qu’inspiré par d’autres mécaniques modernes, est assez novateur et apporte des sensations et des choix intéressants. Le matériel n’est pas fantastique pour un jeu de ce prix là (comptez 95 Eur) mais c’est le prix à payer si on veut continuer à soutenir ce type de démarche d’un éditeur confidentiel qui n’a pas d’autres choix que d’appliquer des tarifs plus élevés pour survivre dans le monde ludique en réalisant des jeux de niche, complexes et de grande qualité mécanique.


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Ren: 7/10

nabla72 nous fait l’honneur (et fait l’effort) de réagir à la revue de Swatsh, je me sens obligé de faire l’effort d’écrire fissa mon avis sur Yinzi! Je suis en effet en retard sur plein d’articles, trop de choses à faire, que voulez-vous, on manque toutes et tous de temps! Il faut bien vous rendre compte que le métier de chroniquer est très dur: chaque minute passée à écrire un article est en effet une minute pendant laquelle on ne jouera pas. Imaginez l’effort surhumain qu’il faut faire chaque fois pour écrire un article…

Mais l’avis de nabla72 m’a donné le courage de faire l’effort, surtout parce que son avis rejoint en fait très bien le ressenti que j’ai eu après une partie à 2: ça manque de compétition, de tension. Chacun construit son petit engin de son côté, fait ses petites usines, ses petits champs, maximise ses cartes, mais le jeu n’est en rien « excitant ». Il n’y a pas de facteur « waouw ».

Pourtant le mécanisme des cartes actions (et le fait que tout le monde ait les mêmes cartes, simplement tout le monde n’aura pas les mêmes en même temps) est vraiment bien vu et aurait pu générer un intérêt plus grand. Mais le jeu en lui-même est très classique. Et comme le matériel est moyen, tout cela donne un jeu qui tourne sans souci, mais qui ne m’a pas transcendé à 2. Merci nabla72 de m’avoir donné l’énergie pour partage cela 😉


Chaps: 8/10

Yinzi est un spielworxx donc complexe, du gros Eurogame et long. Pour ma première partie : 4 joueurs, un peu plus de 3 heures de jeu. La boite indique 90 minutes, peut-être à 3 en jouant vite mais mieux vaut tabler sur 40-45 minutes par joueur.

Yinzi, j’ai aimé, un jeu stratégique au thème présent malgré une impression tout de même un peu froide. On ne plonge pas dans une atmosphère comme dans un jeu de Vital Lacerda, mais Yinzi n’est absolument pas abstrait et le thème pas du tout plaqué, il est là et des efforts sont faits pour que ce soit le cas.

Yinzi sous ses atours de jeu classique : production, transformation, contrats, recèlent des petites originalités bien sympathiques et beaucoup d’interaction entre les joueurs.

Le système des cubes : dans un champs c’est des produits agricoles vous appartenant, dans un marché urbain, après la vente des dites ressources ils représentent donc des matériaux bruts pour les usines (symbolisant le fonctionnement du marché) et occupe la case de la ressource car le marché a été fourni.

L’originalité, une fois devenu du « matériaux bruts » dans les marchés, le cube n’est plus lié au joueur par sa couleur mais aux usines de même couleur (pouvant appartenir à n’importe quel joueur qui l’aura construit), on l’utilise alors pour produire des biens qui eux appartiendront au joueur détenant l’usine et qu’il pourra exporter.

Donc on essaie d’avoir des usines de sa couleur pour maitriser les approvisionnements, sinon il faut surveiller le joueur de la couleur de son usine afin d’être certains d’avoir des matériaux bruts pour la faire fonctionner. Cela crée une interaction sympathique et un choix dans le positionnement de ses usines. De plus vous savez aussi en vendant au marché vos biens agricoles qu’un autre joueur peut en bénéficier en récupérant les cubes, cubes sur lesquels du coup il y a concurrence.

Yinzi par la mécanique précédente est donc un jeu tout en interaction mais de la même manière pour l’export, que ce soit les bateaux ou les routes de commerce vous vous ferez couper l’herbe sous le pied par un autre joueur à coup sûr dans la partie. Il faut surveiller avec attention ce que produisent les usines des autres, d’ailleurs vu l’époque (Chine période Ming) plutôt les « ateliers » des autres et s’ils peuvent exporter lors de leurs prochaines actions là où vous voulez le faire…

Autre originalité bien trouvé le système d’action. On fera donc 6 actions par manche parmi 13, soit sur son plateau personnel soit sur le plateau principal, en les déclenchant de deux manières différentes liées grâce à la mécanique des cartes. Une carte pour des actions sur son plateau, qui met alors à disposition des Meeples pour une future action sur le plateau principal. A chacun de parfaitement gérer ce système et le nombre de fois que l’on déclenche chaque action une fois par manche pour chaque action et chaque joueur.

Ceci sans perdre de vue la concurrence sur les cubes et les contrats et celle  sur les actions de l’Empereur que seul un joueur peut déclencher par manche ou encore la guerre où le premier arrivé en plus grand nombre prendra le plus de PVs, voire tous les PVs et choisira aussi un export par route commerciale, là aussi vous vous ferez prendre des opportunités par les autres. Concurrence et opportunités à ne pas rater en surveillant bien les autres joueurs demande une attention permanente.

Et tout cela est tout de même remarquablement équilibré. Pas de blocage sur les bateaux, avec le sel ou le « Late Shipping » on pourra toujours faire partir un bateau sur lequel on a des ressources à exporter. Pas de blocage sur le gain de PVs, vous vous faites piquer les places sur les bateaux, tournez-vous vers les routes commerciales terrestres pour rattraper le coup. Trop de Meeple pour une action ? Le système des émigrants (migrants.. Immigrants… ) permets de les mettre de côté pour plus tard. Et les « Advancement », indispensable, ils vont vous rendre plus efficace vous débloquer dans pas mal de situation, une arme très utile, voire indispensable pour vos stratégies. Donc vous arriverez toujours à progresser, à agir à gagner des PVs en étant attentif et réactif sur les différentes opportunités et possibilités que vous offre le jeu.

Enfin taxe et nourriture pour les ouvriers amènent une tension (mécanique classique et bien utilisée ici) et les bonus « pas de taxe » et « pas besoin de nourrir » seront d’une grande aide. Si d’ailleurs vous ne payez pas de taxe autant en profiter en utilisant l’action supplémentaire à chaque tour.

Au bilan, on a un jeu stratégique qui sous couvert de mécaniques classiques possèdent des originalités fort bien trouvées, l’interaction entre les joueurs est très forte, vous devez connaitre en permanence les voies de développement des autres afin de gérer au mieux la concurrence. Enfin l’équilibre a été parfaitement étudié, on peut toujours faire des PVs même si on se fait prendre un contrat, nos Meeple en trop grands nombre seront utiles plus tard, un bateau pourra toujours partir même si personne ne produit ce qu’il faut… Un joli travail d’équilibrage.

J’aurais pu mettre une meilleure note mais les 2 défauts du jeu sont sa longueur et, avis tout personnel, un ressenti un peu froid sur l’atmosphère du jeu. Mais le positif l’emporte largement.

Je terminerais sur le nombre de joueur. A mon avis il faut jouer à 4, éventuellement à 3 mais pas à 2. Le jeu aurait dû être indiqué 3-4 joueurs mais commercialement c’est risqué. Malgré une seule partie au compteur je reste persuadé que le jeu prend toute son ampleur à 4 joueurs, 4 joueurs adeptes des jeux costauds et qui ne bloquent pas trop en Paralysis Analysis. Car si un joueur se perds et n’arrive pas à bien comprendre le jeu ou si un autre bloque longtemps à chaque action cela rendra la partie bien moins attrayante.



Vin d’jeu d’vidéo

La dégustation en 16 minutes par SwatSh


Vin d’jeu d’vidéo

La bouteille de Chaps en 77 minutes


Vin d’jeu d’music

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