Mechs vs. Minions

SwatSh:  8,5/10

L’histoire de Mechs vs. Minions est assez comique pour être relatée ici.  C’est d’abord l’histoire de passionnés de jeux vidéos qui créent leur boite « Riot Games » en 2006 pour réaliser, ensuite, un jeu vidéo qui va s’avérer faire un carton mondial: League of Legends!

Non contente du succès immense de son jeu vidéo, cette bande de passionnés décide alors de se faire plaisir: créer un jeu de plateau inspiré par leur bébé, LoL 😉  Mais vraiment, ils se sont faits plaisir là.  Les revenus générés par un jeu vidéo tel que League of Legends ne sont à comparer en aucune mesure avec ceux générés par un jeu de société.  Ils n’en avaient pas besoin!  Pire, ils décident d’y mettre un matos de fou: une boite immense remplie à ras bord, des énormes figurines prépeintes, 100 figurines représentant les minions, un sablier comme je n’en ai jamais vu, du carton épais, des boites surprises contenant des « grandes choses » 😉 , …  Bref, un matos de fou pour un prix défiant toute concurrence (75 Eur).  C’est pas avec ça qu’ils gagneront leur vie.  Pire encore, pas de distribution dans les magasins et pas de … kickstarter!!!  Non, du pur amateurisme: du producteur au consommateur!

Et incroyable, le pari est réussi.  D’illustres inconnus dans le jeu de plateau ont réussi à réaliser un excellent jeu, à le faire connaître sans rien y connaître du monde du jeu moderne et à en faire un véritable succès!

Programmation

Mechs vs. Minions est un jeu collaboratif de programmation.  Les joueurs doivent programmer les actions de leur robot afin de réussir, ensemble, un des 10 scenarii du jeu.  Pour cela, au début de chaque tour, ils vont drafter des cartes action, en général autant qu’il y a de joueurs +1.  Puis arrive le moment le plus succulent du tour: les joueurs se répartissent les cartes action: « moi j’ai besoin de pouvoir faire ça » « moi j’aimerais faire ceci » « tu ne ferais pas plutôt ça? » Si toi tu fais ça, alors j’ai besoin de faire ceci », « prends plutôt celle-ci qui te permettra de faire ça et moi je pourrai faire ça juste après »,…  Selon les scenarii, cette phase peut se dérouler « à la cool » ou sous la pression du sablier … bonjour les cafouillages 😉 !

Une fois la carte action choisie, on va la placer sur un des 6 emplacements de son plateau de programmation personnel.  Soit on la place sur

• un emplacement libre
• un emplacement déjà occupé par une autre action: on la défausse et la remplace par la nouvelle carte action
• un emplacement déjà occupé par une carte de la même action.  On place la nouvelle dessus qui va alors booster l’action qui sera plus puissante (avancer plus vite, tourner plus librement, tuer plus de minions,…

Exécution

Chaque robot va alors exécuter les actions programmées en suivant, dans l’ordre, chaque carte action de gauche à droite sur son tableau de programmation: il va bouger, tirer, tourner selon l’ordre préétabli.  Le truc incroyable de ce système c’est que les robots vont exécuter la même séquence légèrement modifiée à chaque tour et pourtant les mouvements sont 100% contrôlables.  Je n’y aurais pas cru avant d’y jouer et j’aurais pensé à des séquences chaotiques comme dans Robot Rally.  Mais pas du tout.  Au plus les tours vont avancer, au plus de contrôle vous pourrez avoir en boostant vos actions, en changeant leur ordre,…

Chair à canons d’minions

Après que les joueurs ont joué, les minions rentrent en action et vont se déplacer et vous blesser s’ils rentrent en contact avec vous.  A vous à bien programmer vos actions pour les tuer ou les éviter avant qu’ils ne vous aient.

Et vous verrez, un peu comme dans Zombicide, en tant que robot, il vous sera assez facile d’en faire de la chair à canons 😉  Vous disposerez d’une multitude d’armes pour tirer dans l’tas 😉 , droit, de travers, de côté, lancer des bombes et tout ravager au lance flamme.  Pire, quand vous marchez dessus, ils ne vous bloquent pas, vous les écrasez!  Trop drôle 🙂  Je pense que c’est le seul jeu qui permet d’écraser systématiquement ses ennemis en passant tout simplement dessus.  J’adore 😀

Blessures

Jusqu’à présent tout était 100% maitrisable, mathématique et teuton 😉  On se croirait dans Adrénaline mais c’était sans compter que les auteurs étaient Américains et ne pouvaient pas comme ça, renier leur origine 😉

Dès qu’un minion touche un robot, il le blesse et son contrôleur doit piocher une carte blessure.  C’est là que la face cachée de Mechs vs. Minions se dévoile et que le chaos et le fun s’installent.  Les cartes vont non seulement empêcher le robot de réaliser certaines actions rendant leur séquence programmée caduque mais vont intervertir des cartes dans la programmation, vont ajouter des mouvements cacophoniques avec un dé qui va décider de la direction,…

Tout ça va mettre le brin mais peut malgré tout être contré grâce à aux cartes action qui ont 2 pouvoirs: soit être jouée comme une action programmée soit être défaussée pour se soigner et retirer une carte blessure de sa séquence de programmation.  Les joueurs les plus tordus arriveront même à profiter des blessures pour optimiser encore mieux leur programmation… 😉

Il n’empêche que d’autres auront plus difficile à maitriser quoique ce soit.  Ca pourra être amusant de voir leur robot faire n’importe quoi sur le plateau de jeu 😀

Les 10 scenarii

La cerise sur le gâteau qui va faire passer ce très bon jeu en chef d’œuvre c’est la richesse et la variété des scenarii.  Chaque scenarii peut être joué autant de fois que désiré.  Mechs vs. Minions en comporte 10 qui vont se découvrir progressivement aux cours des parties.  Je ne vais pas vous les dévoiler ici mais sachez qu’ils sont, à chaque fois, un changement fondamental et apporteront, chacun, des sensations de jeu différentes grâce à des mécanismes aussi variés que la défense du foulard ou l’éruption volcanique.  De plus, les stratégies peuvent être différentes.  En fonction des idées des joueurs, il y a plusieurs façons de jouer un scenario et une partie sera toujours différente d’une autre.

C’est incroyable comme ce jeu est bluffant.  On dirtait qu’il a été réalisé par des pros du jeu de plateau et il n’en est rien.  Il est très simple et s’explique en maxcimum 20 minutes mais offre une profondeur de jeu importante, un amusement important, des fous rires quand on voit comment certains robots peuvent se comporter, et pourtant une grande maîtrise, des choix tactiques et stratégiques, des casses têtes quand le jeu devient tendu et les décisions importantes.  Le jeu permet une réelle collaboration entre joueurs.  Mechs vs. Minions est clairement un des meilleurs jeux de coopération actuels avec un matériel de ouf qui plus est.  Et quand un mech va casser du minion, ça peut faire mal 😀

Dernières parties

Après quelques scenarii, je descends légèrement ma note à 9/10 ce qui reste exceptionnel bien entendu 😉

Je la descends car malgré la grande variation dans les scenarii, les différentes stratégies possibles et le côté crescendo succulent du jeu, on remarque qu’on fait toujours la même chose à chaque scenario.  On se répartit les cartes ordre, on monte en puissance avec nos Mechs et dès qu’on atteint une bonne performance, on vise d’atteindre l’objectif du scenario.  De plus, on fait toujours la même chose : tourner – bouger – tirer.

Mais écrabouiller les sbires, que c’est boooooooon 🙂

Encore quelques unes

Je descends une nouvelle fois ma note d’un demi point.  Ce jeu reste super mais certains scenari sont vraiment trop faciles et peuvent être gagnés sans aucune stratégie.

Tapimoket:  9/10

Whaouuu !  Ce sera le premier mot en voyant la gigantesque boite de Mechs Vs Minions…

Vache ! ce sera le deuxième mot en déballant le matériel. Tout est pensé, abondant, superbe… Ça dégueule de figurines, de plateaux, de matos avec de beaux dés, un beau sablier, des trucs en métal, des cristaux…. C’est tout simplement hallucinant tout ce qu’on a pour 80 euros (Frais de port inclus !)

Mechs Vs Minion s’inspire directement de l’univers de League Of Legends. Je dis bien « s’inspire », car il ne s’agit pas ici d’un jeu en affrontement par équipe, mais d’un jeu coopératif contre de petits êtres que sont les sbires. Bref on jouera tous ensemble contre le jeu au travers de 10 scénarios. Bien entendu, rien n’interdit de les rejouer à volonté, nous ne sommes pas dans le « legacy ». C’est même mieux de commencer doucement par le premier scénario pour celles et ceux qui vont le découvrir. D’ailleurs, je l’avoue moi même, je n’ai pas encore fait toutes les missions…  Tout simplement parce que la difficulté va aller croissante, jusqu’à combattre un boss armé jusqu’aux dents, digne de rendre Goldorak complètement ridicule.

Mechs Vs Minion est un jeu de programmation et d’affrontement. On débute par un draft de cartes « actions » où la tension sera présente, puisqu’on ne dispose que de 40 secondes. Avec l’expérience, on perdra moins de temps à lire les cartes, comme on le fait au début, pour laisser plus de temps à la discussion entre joueurs. Mais bon… 40 secondes, ça reste un timing très serré. Ce système est très malin, car il permettra non seulement de garder le rythme du jeu, mais aussi de mettre certains joueurs dans des situations cocasses en programmant au pif, si on a dépassé la limite temps.

Une fois les cartes choisies, on doit les mettre dans une ligne de commandes de 6 cartes et, enfin, chacun les exécute, avec parfois des effets inattendus.

Vient ensuite la phase des sbires. De petits monstres vont apparaître et tenter de mettre en échec notre mission. Ils sont faciles à tuer, mais on peut se retrouver très vite submergé, si on joue sans coordination. Si ça reste assez soft à la première mission, leur nombre augmente considérablement dès la deuxième. Là où c’est le plus amusant, c’est quand ils nous infligent des blessures. On ne va pas mourir mais on va recevoir des cartes qui viendront perturber notre ligne de commande, par des mouvements non voulus ou d’autres trucs croustillants qui peuvent transformer votre Mech en toupie incontrôlée. On pourra bien sûr se soigner, mais en sacrifiant des cartes.

Je vous passe tous les détails comme les équipements, le surrégime (un pouvoir qui viendra vous aider quand vous aurez massacré une centaine de sbires), et toutes les subtilités des missions.

Autre avantage, quoique déroutant, on n’a pas vraiment un livret de règles, mais un didacticiel pour démarrer. Ensuite les règles viendront se greffer peu à peu au travers des missions. Alors si vous attaquez avec le gros livret, vous ne serez pas en présence des règles mais d’un lexique, be careful !

Mechs VS Minion est un jeu absolument magnifique, avec un matériel à couper le souffle et extrêmement bien pensé jusqu’aux rangements. Son prix est bien en dessous de la quantité et je doute même que Riot-Games ait réalisé un jeu sans gagner de marge. Faut dire qu’il bénéficie déjà du succès de League of Legends et des sponsors associés… Bon, je ne suis pas là pour parler de leur méthode business, mais du jeu… Reprenons…

Je ne mettrais pas un 10/10, car il n’innove pas complètement. En effet, on croise des systèmes similaires dans l’excellent River dragons de Roberto Fraga et Twin tin Bots de Philippe Keyearts. Néanmoins, avec son matériel de fou, sa qualité, son prix, les scénarios et les quelques idées propres (Comme l’augmentation des puissances des cartes), il mérite une très bonne note. Oui, il est bien plus que Minion, il est Magnifique !

Raf :  10/10

Dès qu’on ouvre la boite de Mechs vs Minions, on est transporté par le matériel fantastique.

Et le soufflet ne retombe pas !  On s’identifie facilement à son personnage et à sa mission.  Le rythme est soutenu et permet de rester dans l’aventure.

Les règles sont rapidement assimilées et les textes des cartes clairs.

Un must dans les jeux coopératifs !

PhilRey :  7,5/10

Alors là, Riot Games fait fort! La production est tout simplement époustouflante! Des figurines pré-peintes en standard dans la boîte. Franchement, cela en jette!

Le reste est classique: un jeu coopératif avec une mécanique de programmation. Quelques point positifs le font sortir du lot: les blessures, l’évolution de nos mechs (on se répartit les améliorations entre nous, une vrai coopération), rien de caché (donc pas de « zone grise » dans les éléments que l’on peut ou pas dévoiler)

Dommage qu’on a ce sentiment de « répétition » en fin de partie. On effectue un peu toujours la même chose: bouger, tourner, re-bouger, taper/tirer.