Asara
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SwatSh: 7,5 /10
Asara est bel et bien un challenger pour le Spiel Des Jahres:
- – Asara est beau. Le plateau est immense et très joliment illustré.
- – Asara est simple: A son tour, on pose une de ses cartes à l’endroit correspondant à l’action voulue puis on exécute cette action. Et les actions possibles sont assez simples: Achat d’une base, d’une fenêtre, d’un étage ou d’un clocher d’une tour (ça fait déjà 4 actions différentes). Piocher 2 cartes. Recevoir de l’argent. Devenir premier joueur. Rechercher une carte dans la pioche (en payant). Construire une ou plusieurs tours avec au minimum une base et un clocher.
- – Asara est original. Hé oui, malgré les apparences, Asara apporte un nouveau mécanisme: la pose d’ouvriers de couleur!!! En fait, poser une carte correspond à poser un ouvrier comme dans d’autres jeux sauf que si, à l’endroit de l’action voulue, une autre carte s’y trouve déjà, on doit poser une carte de même couleur ou 2 cartes face cachée. Et c’est là tout le sel du jeu. Bloquer les adversaires en jouant la première carte des actions les plus prisées forçant les autres joueurs à n’avoir pas le choix de la couleur ou à devoir se défausser de 2 cartes au lieu d’une pour exécuter l’action. Ce système est vraiment très sympa et dans notre partie à 2 joueurs tournait à merveille incitant les joueurs à se bloquer sans cesse.
- Asara donne une chance à toutes les stratégies pour gagner. En effet, à la fin du jeu, toutes les sortes de façons de gagner des points existent: celui qui possède le plus de tour, celui qui possède la tour la plus haute de chaque couleur, la plus haute de toutes les couleurs.
- Asara présente un hasard limité. Le hasard consiste en la pioche mais n’est pas déterminant car chaque main a ses faiblesses (couleurs manquantes ou en peu d’exemplaires) et ses forces (cartes de la même couleur en plusieurs exemplaires). A 2 joueurs ce n’est vraiment pas un problème. A 4 joueurs je peux imaginer que cela posera plus de problèmes au 4ème joueur qui devra espérer avoir les mêmes couleurs des cartes précédemment jouées.
- Asara a été réalisé par 2 auteurs de grande renommée
Voilà, tout cela nous donne un jeu fort agréable somme toute, assez silencieux (on réfléchit dans son coin), aux choix souvent faciles mais pas toujours et dont la beauté du matériel contribue au plaisir de jeu.
Ren: 6.5 /10
Deuxième jeu d’une soirée commencée en étant crevé, il avait intérêt à être suffisamment bon pour me garder un oeil ouvert, voire les deux! Mission plus ou moins accomplie. A défaut d’être un grand jeu, Asara présente plusieurs aspects intéressants qui font qu’il mérite la découverte. Le but du jeu est de construire des tours dans la ville imaginaire d’Asara. Un système de points « à la Wikinger » (points pour la tour la plus haute, pour le plus grand nombre de tours, pour la tour la plus haute dans chaque couleur…) détermine le vainqueur à la fin. A chaque tour de jeu les joueurs reçoivent 7 cartes, représentant des ouvriers, et vont les utiliser pour soit acquérir des parties de tour à construire, soit recevoir de nouvelles cartes, soit recevoir de l’argent, soit avoir un avantage particulier (premier joueur, possibilité de choisir un morceau de tour directement dans la pioche…). C’est sympa et ça tourne sans défaut (nous sommes bien évidemment en présence ici d’un rejeton de l’école « germano-calculatoire », avec le thème bidon plaqué sur de la bonne optimisation). L’idée très originale est l’utilisation de couleurs pour les ouvriers. Une fois qu’un joueur a posé un ouvrier dans une des zones (la zone qui permet de construire des tours par exemple), seuls des ouvriers de la même couleur peuvent être posés (quel que soit le joueur posant l’ouvrier). Ca crée une tension tout à fait agréable, car il faut à tout moment se poser la question de savoir si on se lance dans une zone avant l’autre (le risque étant toujours de ne pas avoir la couleur que l’autre utilise, auquel cas la seule possibilité pour avoir accès à la zone sera d’utiliser deux ouvriers au lieu d’un, ce qui coûte très cher). La variété des façons de gagner des points est typique des jeux d’optimisation, et ça fonctionne bien en permettant (ou en donnant l’impression de permettre, cfr le paragraphe suivant) d’avoir des stratégies différentes pour gagner.
Mais pourquoi seulement 6,5 alors. Pour plusieurs raisons: d’abord le jeu est assez froid, pour ne pas dire plus. L’interaction est quasi nulle, et l’ambiance n’est pas exactement à la rigolade… Bien sûr ce n’est pas le but du jeu, mais on n’est clairement pas déçu de ce point de vue… Ensuite la profondeur de jeu et la rejouabilité me semblent assez faibles. Les options stratégiques semblent relativement évidentes, et si les choix paraissent nombreux, ce sont de « faux » choix. Exemple: si on peut choisir entre acheter un morceau de tour ou construire, au final il faudra d’office faire les deux, et acheter avant de construire. Donc le jeu ne me semble pas offrir beaucoup de variété sur le moyen terme. Last but not least, les 3 ou 4 premiers ouvriers joués sont totalement évidents, quasi automatiques: celui qui en a l’occasion va acquérir des ouvriers en plus et de l’argent. Cela ne fait que renforcer le deuxième défaut sur le nombre en fait limité de choix à chaque tour. En soi cela me semble déjà être un défaut. Mais c’est renforcé par le fait qu’à 3 (encore plus) et à 4 (à 100%) cela risque de fausser le jeu car le dernier joueur risque de louper les choix intéressants (il y a un nombre limité d’emplacement dans chaque zone).
En conclusion un jeu pas désagréable du tout (je suis très content de l’avoir découvert, et j’ai apprécié la partie effectuée), qui fonctionne bien, intéressant sur l’un ou l’autre point mais dont je crains qu’il n’aura pas une durée de vie très longue pour des « gros » joueurs. Donc 7,5 pour les familles, 6,5 pour les hardcore gamers.
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Très beau et plaisant. Il lui manque juste un petit quelque chose pour devenir un jeu excellent, qui reste dans une ludo.