CO2: Second Chance
Auteur(s): Vital Lacerda
Illustrateur(s): Giaconno Tappainer, Ian O'Toole, Paula Simonetti
Editeur(s): Giochix.it
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SwatSh: 9,5 /10
Vital Lacerda est un auteur que nous adorons chez Vin d’jeu (et je sais que nous ne sommes pas les seuls 😉 ). Quand on voit ce qu’il a déjà réalisé: The Gallerist (Vin d’jeu d’l’année 2016 catégorie expert), Kanban (Coup de coeur 2015), Vinhos (Vin d’jeu d’l’année 2011), CO2 (Coup de coeur 2013), ça force notre admiration!
Et voilà qu’aujourd’hui, en collaboration avec Giochix.it, il a décidé de lancer son nouveau jeu, CO2 second chance, sur kickstarter. Lien vers la page ici.
Les plus aguerris d’entre vous connaissent probablement déjà CO2, un jeu que Vital a sorti en 2012 avec Giochix.it également.
CO2 Second Chance est une toute nouvelle version de CO2. CO2 était un jeu semi-coopératif où un seul joueur pouvait l’emporter mais où tous pouvaient perdre s’ils polluaient, conjointement, trop pour la planète.
Une coopération
CO2 Second chance est la version full coopérative de CO2. Pour être précis, cette nouvelle édition propose une version full coopérative de CO2. Si on retourne le plateau et qu’on change quelques petites règles et quelques cartes, on retrouvera néanmoins la version compétitive de 2012 avec quelques légères modifications dont l’unique objectif est d’encore mieux équilibrer le jeu. Les règles ont également été complètement revues et sont maintenant beaucoup plus claires, mieux illustrées et remplies d’exemples aidant à mieux comprendre. Vous les trouverez ici.
Et le matériel est sublime. Les centrales électriques sont magnifiques et représentent bien les 5 types d’énergie (solaire, hydraulique, recyclable, verte et éolienne). Admirez les photos.
Nous avons eu la chance de recevoir une version proto de cette nouvelle édition et en voici notre ressenti.
Une coopération unique
Ce qui fait de CO2 Second Chance un jeu unique est:
- C’est le premier jeu coopératif sans une once de hasard, sauf lors de la mise en place. Oui, vous avez bien lu: pas de carte que l’on tire, pas de dés que l’on lance, pas de pioche de jetons,… Rien nada néant! 😀
- C’est le premier jeu coopératif de Vital Lacerda. Et on peut dire que, comme pour tous ses autres jeux, Vital a fait fort! Il révolutionne le jeu coopératif!
Mise-en-place
Comme écris ci-dessus, ce n’est que lors de la mise en place que les joueurs vont rencontrer un peu de hasard puisqu’on va:
- Placer les 21 objectifs environnementaux de la partie au hasard parmi les 47 du jeu
- Placer les 7 (dépendant du nombre de joueurs) cartes objectif des Nations Unies de la partie au hasard parmi les 45 du jeu
- Placer les 6 types de congrès au hasard parmi les 18 du jeu (ils seront remplacés au fur et à mesure de la partie mais n’ayant aucune incidence sur votre stratégie, je n’appelle pas ça du hasard)
- Distribuer 5 cartes lobbyistes au hasard à chaque joueur qui pourra bénéficier de leurs bonus en cours de partie s’il satisfait aux conditions pour les jouer. Chaque joueur n’en recevra pas d’autres et devra faire avec sa main de départ pour toute la partie.
- Distribuer 2 cartes objectif de compagnie au hasard à chaque joueur. Chaque joueur devra en réaliser une des 2 pour pouvoir remporter, ensemble, la partie.
Variabilité
Vu la mise en place aléatoire et vu les nombreux objectifs qui vont régir votre partie (21 objectifs environnementaux + 7 objectifs des nations unies + 5 lobbyistes et 2 objectifs de compagnie par joueur, cela fait pas moins de 49 objectifs différents à atteindre pour chaque partie de 3 joueurs!!! Ca c’est de la variabilité!
Mais même si a variabilité est assurée, on aurait aimé une variabilité plus tranchée. Je pense à une campagne ou à des scenarii différents. Bon, OK, je chicane 😉
Objectifs secrets
Une seconde invention de génie est la mécanique des objectifs secrets. On a l’habitude des objectifs secrets dans des jeux compétitifs mais pas dans les collaboratifs. Dans CO2 Second Chance, chaque joueur recevra, en début de partie, 2 cartes objectifs secrets ainsi que 5 cartes lobbyistes qu’il ne pourra jouer que s’il satisfait aux conditions des cartes. Le truc génial c’est que les joueurs ne peuvent pas parler de leurs cartes. Pas même … non, rien, nada, néant 😀 Ils ne peuvent rien dire! Et ça c’est génial car les joueurs vont beaucoup parler durant une partie de CO2. Ils devront se mettre constamment d’accord sur la tactique et la stratégie à mettre en place tout en taisant leur objectif secret…
Et certaines choses étonnantes vont arriver quand un joueur, contre l’avis des autres, va absolument vouloir réaliser telle ou telle action. Bonjour les discussions et les sous entendus.
OK on va le laisser faire telle action car elle est certainement relative à un de ses objectifs secrets mais est-ce vraiment la meilleure chose à faire maintenant?
Les joueurs vont devoir se faire confiance et palier, ensemble, au jeu contreproductif d’un des leurs pour la bonne cause. En effet, si au moins un joueur n’atteint pas un de ses 2 objectifs secrets personnels de compagnie, tous les joueurs ont perdu. Succulent!
Le challenge des objectifs
Là est tout le challenge de CO2 Second Chance. Il y a des objectifs dans tous les sens et il va falloir les atteindre tous. Pour cela, les joueurs devront mettre, ensemble, une stratégie en place et devront réaliser les meilleurs choix tactiques.
Et le défi est loin d’être facile et peut même sembler inatteignable. Pourtant, il l’est 😉
Mais pour y arriver, la réflexion, la négociation, les discutions et l’optimisation devront être au rendez-vous.
Prenons l’exemple de l’objectif secret « engager 4 scientifiques ». Lorsqu’un joueur va vouloir engager un scientifique, il est fort à parier que celui possédant cet objectif lui dise: « non, ne le fais pas, j’en engagerai un moi-même ». Hors ce sera probablement moins efficace mais le joueur va devoir accepter la proposition…
Un objectif pour les gouverner tous 🙂
Evidemment, il vous sera inutile de réaliser ces différents objectifs si vous n’atteignez pas l’objectif unique de toutes les parties: contenir le taux de pollution à un niveau acceptable, c’est-à-dire en dessous de 500 CO2 ppm.
Déséquilibre
CO2 oblige d’ailleurs au déséquilibre. Les joueurs vont avoir tendance, au début de la partie, à faire un peu tous la même chose afin de contrer l’augmentation de pollution. Mais au fur et à mesure de l’avancée du jeu, dû aux circonstances et aux divers objectifs, les joueurs vont se spécialiser dans certaines actions et ça va rendre le jeu déséquilibré. Les joueurs devront profiter de ce déséquilibre et des spécificités de chacun tout en évitant les dangers afférents. Par exemple, un joueur spécialisé dans la réalisation des objectifs des Nations Unies va engranger certaines ressources comme l’argent qui lui seront inutiles pour sa spécialisation. Hors, il devra profiter de ces ressources pour réaliser des actions différentes de sa spécialisation au bon moment.
Discussions inédites
Les joueurs vont même avoir des discussions inédites autour d’un jeu de plateau:
Tu vois, si je fais ça, je perds mon avantage ici, hors c’est un peu bête de ne pas mieux profiter de ce bénéfice ou de cette action gratuite. Je n’arrive pas à mieux optimiser mes actions. Vous avez une idée vous comment je pourrais mieux jouer?
La mécanique centrale
La mécanique centrale de CO2 Second Chance est une mécanique de choix d’actions.
Le jeu se joue en 4 tours et chaque tour est subdivisé en phases:
- Entre 2 et 4 phases d’actions en fonction du nombre de joueurs
- 3 phases de fin de tour automatiques
A son tour, un joueur peut réaliser jusqu’à 3 actions secondaires (chacune une seule fois) et une action principale dans l’ordre qu’il veut:
-
Déplacer un scientifique (action secondaire)
Déplacer un scientifique de projet en projet permet de gagner de la connaissance. Il existe 5 types de connaissance différents: l’éolien, l’énergie solaire, l’énergie bio, l’énergie recyclable et l’énergie hydraulique. Gagner de la connaissance permet de déplacer son curseur le long de l’échelle correspondante et procure 2 avantages: atteindre des niveaux minimums permet de réaliser certaines actions et à chaque tour, on recevra un revenu en fonction de notre connaissance dans chacun des domaines.
Même pour cette action relativement simple, les choix ne sont pas simples car on peut également déplacer un scientifique sur un congrès permettant de gagner plus de connaissance mais nécessitant une bonne coordination entre joueurs car tant qu’un congrès n’est pas rempli, les scientifiques ne pourront pas le quitter.
De plus, un scientifique peut également aller sur une carte lobbyiste pour obtenir son bonus mais ça le condamne à y rester pour le reste de la partie. Un choix pas évident… -
Aller au marché des CEP (certificats verts) (action secondaire)
Les joueurs auront besoin de leurs certificats verts pour construire des usines. Ces certificats peuvent s’acheter ou se vendre et une bonne compréhension du fonctionnement du marché avec ses prix à la hausse ou à la baisse peut apporter un revenu supplémentaire bienvenu.
-
Jouer une carte ou atteindre un objectif (action secondaire)
Hé oui, ça nécessite une des 3 actions secondaires!
-
Lancer un projet et construire une infrastructure (action principale)
Ces 2 actions sont relativement similaires à l’exception qu’on ne peut construire une infrastructure que sur un projet existant. Ces 2 actions nécessiteront des ressources et en apporteront d’autres.
Lorsqu’on construit une infrastructure sur un projet comprenant un scientifique, on peut déplacer le scientifique présent gratuitement. Voilà une action gratuite à économiser et optimiser… 😉 -
Construire une usine verte
C’est l’action la plus puissante. Elle coûte très cher en ressource mais rapporte gros car c’est elle qui va aider à réduire les émissions de CO2 en remplaçant une usine à énergie fossile très polluante ou en empêchant sa construction.
Les phases de fin de tour
En fin de tour, les joueurs vont gagner de l’argent en fonction de leur position sur les échelles de connaissances puis perdront des PVs en fonction du nombre d’objectifs non atteints. Là aussi CO2 est extrêmement bien fait car on va perdre 1 point par objectif non atteint au premier tour, 2 points par objectif non atteint au second tour, 3 puis 4 points au dernier tour. Autant ne pas trainer pour les atteindre 😉
Enfin, on va regarder les besoins en énergie de chaque continent en commençant par celui sur lequel les joueurs se situent (trop comique 😀 ). Si le continent contient suffisamment d’usines vertes, rien ne se passe sinon une usine à énergie fossile s’implante et le taux de pollution grandira avec.
Difficulté
Même si le jeu peut sembler complexe lors de l’explication des règles qui prend une petite heure, il l’est beaucoup moins que les autres créations de Vital. On s’étonne d’ailleurs à ne pas se plonger dans les règles plus souvent et de comprendre assez vite son fonctionnement.
Ce qui est plus étonnant est la difficulté du jeu. Il n’est pas facile certes mais ne propose aucun degré de difficulté si ce n’est une variante qui corse encore un peu plus le tout. On aurait aimé un objectif en PVs en fin de partie grandissant au fil des parties et augmentant, par là, le défis à chaque fois. Mais là aussi, je chicane 🙂
Dioxyde de carbone
Vous l’aurez compris, même si CO2 second chance se base principalement sur CO2 premier du nom, nous avons affaire à un tout autre jeu aux sensations totalement différentes. Vital Lacerda est un auteur de génie et, après Lisboa, il est de nouveau ici au sommet de son art. Même si on aurait aimé un système progressif de scenarii, CO2 Second Chance nous a bluffés. Il innove incroyablement dans le style de jeux coopératifs en proposant un jeu sans hasard, à la gestion de plus de 49 objectifs différents durant une partie, avec des objectifs secrets qu’il faudra bien négocier et une progression de partie inédite. L’évolution de la partie va apporter un déséquilibre entre les joueurs des plus savoureux et qu’il faudra bien gérer, tous ensemble, pour arriver à contenir la pollution mondiale dans des normes acceptables. Cerise sur gâteau, la nouvelle boite propose non seulement la nouvelle mécanique collaborative mais également la possibilité de jouer au jeu de base en retournant le plateau sur sa face compétitive. CO2 Second chance est un jeu politiquement correct mais qui nous convient à merveille tant on aime œuvrer pour l’écologie de la planète. CO2 Second Chance ne sera certainement jamais joué par Donald Trump 😀
Nouvelle partie coopétitive
Après avoir joué au mode coopétitif (dit semi-coopératif) avec la version originale du jeu, il me tardait d’y jouer avec le splendide matériel de la seconde version. Et je n’ai pas été déçu! Je maintiens donc ma note globale pour les 2 versions du jeu à 9,5/10!
Ce qui frappe avec ce mode coopétitif est sa difficulté. Notre première partie a d’ailleurs été catastrophique et le CO2 mondial a eu vite fait de passer au-delà de son maximum pour nous voir échouer tous ensemble à l’aube de la troisième décennie. On a directement voulu remettre ça et prouver au monde entier qu’il était possible de s’unir pour le bien de la planète 😉
Et il faut bien admettre que ce n’est pas facile. Chaque joueuse dispose, dès le début de la partie, d’une carte objectif qu’elle voudrait bien réaliser tout en optimisant ses coups et sa stratégie. Mais axer toute sa stratégie et ses coups dans l’idée de réaliser sa carte objectif et de se construire une mécanique d’optimisation de ses revenus est vouée à l’échec car, c’est bien simple, à 3 joueurs, si les joueurs veulent survivre, ils doivent construire 2 centrales « vertes » par personne avant le début du troisième tour et continuer leurs efforts le tour suivant pour éviter la catastrophe. Mais comme construire une centrale n’apporte « que » des PVs et aucun autre bonus comme l’augmentation essentielle des revenus, les joueurs rechignent à construire des centrales si tôt dans la partie. Il y a un vrai sentiment de sacrifice pour atteindre l’objectif mondial de contingence du CO2. De plus, pour y arriver, vous serez bien souvent amené à sacrifier votre carte objectif en la vendant pour $8. Et sacrifier sa carte objectif alors que d’autres vont la conserver gentiment pour profiter de ses PVs en fin de partie peut être très frustrant.
Mais ce qui est d’autant plus étonnant, c’est que ça marche et une joueuse ayant sacrifié son début de partie et même sa carte objectif pour le bien de la planète peut néanmoins toujours l’emporter grâce aux autres mécaniques du jeu. Et c’est ça qui est merveilleux dans ce jeu: le sacrifice pour le bien de la planète peut payer! Quel beau message qu’il nous fait la Vital. A noter que si cette difficulté vous gêne, Vital a proposé des variantes plus simples (voir en bas de cet article).
Le petit défaut du mode coopératif reste aussi ici avec cette linéarité qui va obliger les joueuses à d’abord faire des projets, puis des structures puis enfin des centrales. Il n’empêche que cette mécanique de coopération qui encourage les joueurs à construire ensemble chaque centrale est merveilleuse et jamais on a le sentiment que quelqu’un a « volé » sa centrale. Le jeu est aussi assez dirigé et vous aurez intérêt à investir dans le renouvelable et l’hydraulique d’abord avant de vous diriger vers l’éolien, le solaire et le biologique par après. Co2 est pour cela un peu trop dirigiste.
Enfin, ce qui m’a vraiment étonné et me donne envie d’aller encore plus loin dans cette stratégie c’est que gagner de l’argent est moins intéressant que des PVs lors des revenus de fin de tour ce qui va rendre la gestion de l’argent encore plus tendue dans la partie.
Ren: 9,5/10
Une magnifique après-midi de début avril, avec un thermomètre à 25 degrés, c’est pas l’idéal pour découvrir une nouvelle perle de notre ami Vital? Attends… début avril… 25 degrés… il n’y a pas quelque chose qui cloche là? 25 degrés??? Ben oui, clairement, malgré les derniers mohicans (pas en si petit nombre que ça malheureusement), il n’y a plus grand monde pour nier le fait que le réchauffement climatique est une réalité, que l’homme et ses activités en sont la cause principale, et qu’il est urgentissime d’agir!!! Ca c’est pour la vraie vie (et je compte sur vous pour participer à l’effort collectif, il faut toutes et tous s’y mettre!). Mais comme de bien entendu ce thème a commencé à inspirer nos amis créateurs de jeu.
Et c’est donc ce que nous propose Vital Lacerda aujourd’hui, i.e. lutter contre le réchauffement climatique, et plus exactement développer des centrales à énergie renouvelable pour éviter que la concentration de CO2 dépasser 500ppm dans l’atmosphère, ce qui nous mettrait dans une mouise noire (ceci est rigoureusement fidèle à la réalité, si on ne limite pas rapidement l’augmentation de la concentration de CO2 il y a un risque majeur d’effet boule de neige, avec des températures moyennes qui pourraient augmenter de plusieurs degrés en quelques dizaines d’années, et là c’est tchao bonsoir, la terre deviendra un enfer à tous points de vue…).
Le jeu comporte deux modes, coopératif et co-opétitif, je n’ai joué qu’au co-opétitif sur lequel porte donc ma chronique.
Obligatoire
Le jeu consiste donc à construire des centrales à énergie renouvelable pour gagner le plus de points de victoire, tout en évitant de dépasser le seuil de 500ppm de CO2 dans l’atmosphère, sans quoi toutes les joueuses perdent immédiatement la partie. On construit une centrale , en 3 étapes: proposer un projet, construire l’infrastructure puis construire la centrale. 3 joueuses différentes peuvent réaliser les différentes étapes, ou 2 différentes, ou la même qui réalise les 3 (mais dans ce cas les autres joueuses seront probablement des débutantes…). Une de ces 3 étapes est obligatoire à chaque tour pour chaque joueuse: il faut en réaliser une des 3 quoi qu’il arrive.
Optionnel
A son tour la joueuse peut également réaliser 3 actions facultatives: déplacer un scientifique, jouer une carte lobby ou réclamer un objectif de l’ONU, aller au marché pour acheter ou vendre un certificat d’émission. Chacune des actions facultatives ne peut être réalisée qu’une fois (donc 3 actions facultatives maximum, mais une de chaque maximum). Déplacer son scientifique permet de gagner des points de connaissance, et donc avancer sur les différentes pistes de connaissance, ce qui donnera des bonus et génèrera des revenus ou des points de victoire. Jouer une carte lobby permet d’avoir des bonus. Réclamer un objectif de l’ONU (grâce aux infrastructures qu’on a construites) donnera des points de victoire à la fin). Et aller au marché permettra soit de gagner de l’argent quand on en a besoin en vendant un certificat, soit au contraire d’acheter un certificat dont on a besoin pour réaliser une des étapes de construction de la centrale.
Gratuit c’est pour la maison!
Je ne vais pas m’attarder plus sur les règles, ça a été détaillé plus haut. Je vais juste mentionner / insister sur les raisons pour lesquelles ce jeu est bon. Tout d’abord il est beau. Le matériel de cette version est vraiment Waouw, avec les centrales reconnaissables selon le type d’énergie, et un plateau qui en jette un max. Ensuite le jeu est puissant, corsé, avec du corps. Aucune règle n’est particulièrement complexe (même si il faut bien lire 2 ou 3 passages pour saisir les subtilités ou se rappeler d’un point précis qui n’arrive pas souvent dans le jeu. Mais entre comprendre et maîtriser il y a un gouffre! Après plusieurs parties je ne sens toujours pas clairement comment « bien jouer ». Que faire pour être efficace. Quelle stratégie adopter en fonction du déroulement de la partie. Le tout pimenté par cette obligation (très forte en effet) de participer à l’effort collectif sous peine de perdre la partie toutes ensembles. Il y a des jeux, même experts, où on voit après une partie comment il faut jouer pour gagner. Ici je suis dans le brouillard, et c’est bon!
Alors oui le jeu est « difficile », dans le sens où le CO2 monte très vite (surtout si on commence au niveau normal prévu dans les règles, soit 50ppm – une variante propose de commencer à 0ppm pour le rendre plus accessible). Du coup le jeu oriente fortement les premiers tours, puisqu’il faut d’abord songer à sauver notre peau collectivement avant de penser à gagner individuellement. Mais cela ne fait qu’augmenter le charme en ce qui me concerne.
CO2 est un jeu extrêmement intriguant, qui fait travailler mes neurones et que je n’ai pas encore « maîtrisé » après plusieurs parties. Le bonheur ludique donc!
Chaps: 7,5/10
Vital Lacerda, un auteur que j’aime énormément de par ses mécaniques complexes qui fonctionnent tellement bien, huilées à la perfection, intégrées au thème avec toujours, associé à Eagle Griffon Game, un matériel de qualité.
CO2 seconde chance ne déroge pas à la règle, complexité mais au final pas d’effort en jeu pour se rappeler comment tout fonctionne « ça coule de source », « mitonage » à la Lacerda. Du matériel d’excellente facture, sauf quelques soucis d’usinage sur les scientifiques en bois pour certaines boites dont la mienne et un plateau coop’ en fait imprimé puis collé (contrairement à la face compétitive) mais franchement on pinaille et le jeu ne le mérite pas.
Donc du coop’
C’est LE mode de jeu de CO2. Chaque manche verra un gros brainstorming des joueurs entre eux pour décider de toutes les actions de la manche, puis les tâches seront réparties. Cette répartition est tout de même dirigée par l’ordre du tour, à cause de la succession projet-infrastructure-usine ne laissant pas vraiment de liberté dans les actions de chacun. Mais CO2 est vraiment un coop’, tous les joueurs jouent un « super joueur » en mettant tous leurs cerveaux en commun, le mot « société » de « jeu de société » prend tout son sens.
Pour des joueurs de coop’ ce doit être parfait pour moi… moins. Je reste un joueur de compétitif, donc dans les coop’ j’aime avoir la liberté de développer un jeu personnel, de construire individuellement quelque chose qui participe aux objectifs communs, comme par exemple dans Saltland. Avec CO2 on oublie l’individualité, ça tombe bien c’est un coop’ 😉 et ça ne peut mieux correspondre au thème ! Mais moi du coup cela ne me correspond que moyennement.
Et du compétitif, enfin semi-compétitif, enfin semi-coopératif 😉
Là pour moi ça ne marche pas. On est beaucoup trop dépendant du coté coop’ du jeu avec le CO2 qui grimpe et l’enchainement dont je parlais avant : projet-infrastructure-usine, qui fait que l’on n’a pas la main sur son jeu… Si je veux des cartes ONU, je prévois mes infrastructures et donc mes projets. Mais si je place un projet qui me convient je ne pourrais faire l’infrastructure qu’à mon prochain tour et là il y a toute les chances qu’un autre joueur l’ai faite… Donc je dois attendre qu’un adversaire face un projet qui correspond à mes cibles ONU, de préférence le joueur juste avant moi… Et dans ce cas mieux vaut jouer l’opportunisme, prendre ce qui vient plutôt qu’optimiser avec les infrastructures les plus demandées que l’on retrouve ensemble sur les cartes ONU de la partie… Ce manque de contrôle me gêne. Oui ces deux points qui sont pour moi un écueil en compétitif sont parfait pour du coop’, donc mon ressenti est un mode compétitif qui fonctionne mal dans la sensation ludique et le plaisir de jeu car on a là un jeu coop’…
Il existe des variants de Vital Lacerda (que je vous mets en fin d’avis), mais les 2 premiers ne sont pas assez fort pour limiter l’impact du coop’ dans le compétitif à mon goût et le dernier va trop à l’encontre du thème au cœur du jeu pour moi. Et reste de toute manière l’écueil dans la construction de la chaine projet-infrastructure-usine que l’on ne peut que réaliser en 3 tours.
Donc au bilan avec Vital Lacerda je m’attends toujours à une merveille de construction ludique, un Gallerist, un Vinhos…
Là évidemment pour moi cela ne fonctionne pas bien en compétitif, CO2 est encore une fois un jeu coopératif très bien construit pour les purs coop’, ceux qui veulent discuter, planifier ensemble puis ensuite bouger les pions pour voir le résultat sans individualité.
Aimant construire de mes mains ma partie, sentir les choses se développer par création personnelle en suivant une stratégie, évidemment CO2 n’est pas pour moi mais par contre en pur coop’ et en jeu solo je pense qu’il est très bon. Je termine sur cela oui en jeu solo, non testé, on remplace tous les cerveaux par un seul et je suis certains que cela doit très bien fonctionner.
Donc comme toujours la note reflète le joueur que je suis, mais pas trop basse car pour d’autres goûts que les miens je suis certains que le jeu est très bon.
Variantes
Par Vital Lacerda
COOPERATIF
Difficile : Jeu de base.
Medium : Retirer 6 usines à charbon.
Facile : Retirer 6 usines à charbon et donner 5 points à l’équipe.
SEMI-COOPERATIF
Plus compétitif, 2 variants possible :
1. Ignorer les 50 ppm de départ.
2. Retirer 10 ppm à chaque objectif de l’ONU validés.
100% de réussite :
2 – 4 joueurs : Mélanger 10 usines à 20 ppm et 6 autres au hasard. Utiliser ces 16 usines dans le jeu puis si nécessaire rajouter les autres.
3 joueurs : Mélanger 6 usines à 20 ppm et 8 autres au hasard. Utiliser ces 14 usines dans le jeu puis si nécessaire rajouter les autres.
Lien vers la page de la campagne kickstarter
Elles sont en version anglaise mais le jeu sortira en Français.
Si vous voulez y jouer sur Tabletopia c’est ici.
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 28 minutes par SwatSh du mode coopératif (sur le matériel du proto mais avec les règles définitives)
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation de Ren du mode coopétitif (ou semi-coopératif) en 18 minutes
Vin d’jeu d’vidéo
La bouteille de Chaps en 73 minutes
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