Pixie Queen
Auteur(s): Rudy Seuntjens
Illustrateur(s): JocArt
Editeur(s): Game Brewer
Distributeur(s): Atalia
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SwatSh: 9/10
Pixie Queen est le premier jeu de son auteur & éditeur, tous deux Belges. Et on peut dire qu’ils commencent fort ! Pixie Queen est un jeu de placement d’ouvriers avec pas mal de particularités :
Le thème
Le thème est extraordinaire. Vous êtes une famille de Pixie, des petites fées elfes originaires des Cornouailles et vous vivez dans une organisation dictatoriale ! La reine, la Pixie Queen, est tyrannique ! Elle a une multitude d’exigences. A chaque tour, elle a faim et réclame son met favoris qui peut changer à chaque tour bien entendu. Elle adore également l’argent et l’or ainsi que les bijoux et les serviteurs. Et mieux vaut la satisfaire. Mais sachez-le dores et déjà, il vous sera impossible de la satisfaire sur toutes ses exigences (ha, les femmes 😉 ). Et à chaque fois qu’elle n’est pas contente, elle va vous donner des coups de fouet ! Non non, ça ne rigole pas ! Les coups de fouet sont symbolisés par des PVs négatifs. Vous allez vite descendre en-dessous de zéro et c’est la joueuse avec le moins de PVs négatifs qui l’emportera (bien que l’échelle des PVs permette de scorer positivement, ce ne sera pas facile sachez-le).
L’offrande à la reine
A la fin de chaque tour, on dévoile l’exigence de la reine. Autrement dit, on ne la connait pas durant le tour. Il y a évidemment pas mal de hasard dans cette mécanique mais qui est à relativiser par le fait que ce qu’elle n’exige pas à ce tour, elle l’exigera lors d’un tour suivant. De plus, ça permet aux joueurs de naviguer dans une certaine incertitude qui les oblige à prévoir toutes les situations et c’est pas mal du tout.
L’exigence de la Pixie Queen est toujours un des 3 types de nourriture : le miel, la pomme ou le pain. Si on satisfait à son exigence et qu’on offre le type de nourriture demandé, la reine va nous rétribuer en permettant de faire progresser nos fées dans le village. Le village est composé de 4 niveaux et au plus haut une fée est située, au plus de ressources elle va récolter. Chaque ressource exigée offerte permet à une fée de progresser d’un niveau. Autrement dit, on a intérêt à offrir beaucoup de ressources à la reine car ça permettra à nos fées de monter les niveaux du village et de récolter encore plus de ressources. Logique et évident !
Tout ça serait très beau si la reine n’aimait pas aussi l’or et l’argent. A la place d’offrir de la nourriture, une joueuse peut offrir de l’or ou de l’argent. Et elle a intérêt (aussi 😉 ) car plus elle offre d’or et d’argent, plus elle bénéficie d’avantage dans le taux de conversion argent > or > bijoux. En outre, à la fin de chaque tour, la reine distribue des coups de fouet aux fées qui n’ont pas donné assez d’or et d’argent.
On a donc intérêt à donner de la nourriture à la reine pour promouvoir nos fées sur les niveaux du village mais aussi à lui offrir de l’or et de l’argent pour éviter les coups de fouets : bonjour les dilemmes 😉
Ce qui est bien aussi dans cette mécanique d’offrande est qu’on réalise notre offrande à poing fermé. Mais il s’agit bien d’une offrande et non d’une enchère. Il n’y a donc pas de combat de majorité ni d’estimation à l’aveugle. Tous les aspects qu’on peut détester dans une enchère à poing fermé disparaissent dans ce système d’offrande. Bien vu !
Le placement d’ouvrières et les fées qui viennent s’en mêler
La mécanique de placement d’ouvrières est assez classique mais avec quelques particularités intéressantes :
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Les cases doubles
Certaines cases d’action coûtent 2 ouvrières et d’autres une. 2 ouvrières, c’est cher quand on sait qu’on n’en a que 4.
Mais les fées qui se baladent dans les niveaux du village prennent la place d’un jeton action. Autrement dit, les actions où se situent les fées ne coûtent qu’un seul jeton action. Le placement des fées dans le village va donc se décider sur base des actions que l’on veut avantager et des ressources récoltées grâce à cet endroit. Malin.
De plus, une action permet, pour le prix d’une ouvrière, de copier une action double déjà choisie. Voilà qui vous permet d’économiser des ouvrières. Mais attention, cette action se paie en coup de fouet : la première joueuse à choisir l’action de copier se prend un coup de fouet, la seconde et la troisième 2 coups et les suivantes 3. Non seulement il va vous falloir bien évaluer si le coup (c’est le cas de le dire 😉 ) en vaut la chandelle mais une petite course a lieu entre les joueuse pour choisir cette action avant les autres histoire d’éviter les coups de fouet supplémentaires.
Et ce jeu est malin car il va de pair avec le choix des actions double. On sait qu’une action nécessitant 2 ouvrières peut être facilement copiée, on va donc choisir ce type d’action le plus tard possible pour empêcher les autres de la copier et en sautant sur l’action de copier si une autre joueuse réalise une action double 😉
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Les types d’action
Outre les actions plus classiques de récolte ou d’échange de ressources, Pixie Queen propose des actions plus originales : faire monter une elfe d’un niveau, gagner une habilité spéciale, échanger une de ses habilités spéciales avec celle d’une autre joueuse (j’adore cette action car elle permet d’éviter de s’assoir sur ses acquis. Ceci est au prix d’une action tout de même). Deux actions nécessitent le jet d’un dé pour voir ce qu’on peut en tirer. C’est un peu dommage d’introduire autant de hasard pour un jeu qui le nécessite pas.
Les particularités de Pixie Queen ne s’arrêtent pas là et j’aimerais encore vous expliquer 4 mécaniques qui m’ont charmé :
1) Le gain de PVs
On peut gagner des PVs de 3 manières :
On réalise cette action en faisant monter nos fées de niveau en niveau durant les offrandes. Une fée peut passer du dernier niveau du village au château de la Pixie Queen. Ceci permet de gagner pas mal de PVs mais au sacrifice de notre fée qui restera à jamais servante dans le château. Elle ne vous rapportera plus de ressources durant les tours de jeu suivants. Autant réaliser cette action le plus tard possible donc mais c’est sans compter une autre mécanique ingénieuse : seule une fée par tour peut être promue au rang de servante au château. Les places seront chères et autant les prendre tant que c’est possible…
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En échange d’un mix de ressources
Là aussi c’est très bien vu car la mécanique d’offrande vous encourage à vous spécialiser dans une ressource tandis que celle-ci vous oblige à avoir un peu de tout 🙂
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En échange d’or
Cette action aura son intérêt que si vous avez suffisamment progressé sur les échelles or et argent. Il vous faudra bien planifier pour optimiser cette action. Et comme vous pouvez le constater, vous n’aurez pas les moyens de tout faire. Il vous faudra faire des choix 🙂
2) Ordre du tour et chouchou de la reine
Pixie Queen montre 2 échelles : l’ordre du tour et l’ordre du tour en cours. En début de chaque tour, on égalise les 2 échelles. L’idée géniale ici est de pouvoir influer sur les 2 échelles. On peut changer l’ordre du tour sans changer l’ordre du tour en cours afin d’être premier au tour suivant. On peut aussi juste changer l’ordre du tour en cours. Où est l’intérêt me direz-vous ? Et bien il est double : la première joueuse du tour en cours sera la première à déplacer ses fées durant l’offrande et donc la première à avoir l’opportunité de placer une de ses fées dans le château de la reine. Comme il n’y a qu’une seule place de disponible par tour, j’aime autant vous dire que cette place est prisée. En outre, la première joueuse du tour en cours est la chouchou de la reine 🙂 Certaines mécaniques du jeu obligent les joueuses à rétrograder une de leurs fées d’un des niveaux du village au niveau le plus bas : la mine. La chouchou de la reine est toujours exempte de rétrogression !
3) Le double intérêt des ressources
Enfin, les ressources apportent 2 avantages et il vous faudra bien mesurer le pour et le contre de chaque avantage avant de prendre vos décisions. Les ressources servent principalement aux offrandes de la reine mais les pommes permettent de faire monter une de nos fées à la place d’une fée adverse qui elle doit alors redescendre d’un niveau, le miel permet de changer l’ordre du tour et le pain permet de libérer les fées elfes enchainées.
4) « Comment avez-vous osé ? »
A la fin du jeu, la reine regarde le stock des joueuses et si l’une a gardé des ressources elle lui dit « comment avez-vous osé garder des ressources pour vous sans me les donner ? » et la punit en coups de fouet 🙂
Il vous faudra très bien gérer vos ressources pour ne plus en avoir, ou le moins possible, à la fin du jeu. Alors que tous les autres éléments du jeu vous encouragent à en avoir de plus en plus, vous devrez bien calmer vos ardeurs le moment venu…
Le dernier tour peut être assez violent car comme une seule fée peut être promue servante par tour, c’est la première joueuse à se ruer sur l’action permettant d’être première dans l’ordre du tour en cours que reviendra l’honneur de pouvoir être servante de la reine. C’est un peu une sorte de course et la première à pouvoir se passer du reste de ses actions pourra bénéficier les honneurs de la reine. Les autres devront se contenter des miettes et ça peut faire mal. Mais Pixie Queen reste néanmoins extrêmement bien équilibré car pour être premier dans l’ordre du tour il faut abandonner le reste des autres actions et ce sacrifice doit être bien planifié. De plus, plus tard on est promu, moins de points on reçoit. Cette action n’est donc pas le saint graal et la joueuse ayant réussi à promouvoir ses elfes plus tôt dans la partie a un sérieux avantage.
La seule petite ombre au tableau se situe au niveau de la diversité des parties qui n’est assurée que par les exigences aléatoires de la reine, les habilités spéciales disponibles pour la partie et les choix des autres joueuses. Ce n’est pas rien comme diversité j’en conviens mais j’aurais préféré plus de modularité au niveau du plateau même.
Mais à l’exception de ce petit crochet (le capitaine 😉 ) et d’un hasard relatif lors de la phase d’offrande, Pixie Queen est une vraie tuerie. C’est un coup de maître pour un premier jeu de jeunes éditeur et auteur. Non seulement le jeu offre des stratégies différentes, des choix cornéliens et des mécanismes novateurs, mais en plus il est très agréable et baigné d’un thème unique, original, cohérent et parfaitement adapté au jeu. On veut clairement satisfaire au mieux la reine tout en évitant ses terribles coups de fouet.
Philrey: 8/10
Voilà un thème hors du commun avec une reine à la tête des Pixies, dirigeante de main de fer ou plutôt de main au fouet.
La tension durant la partie est toujours présente. En effet, on reste tiraillé entre faire monter ses Pixies sur la montagne pour atteindre le château de la Reine ou réaliser un autre coup préparatoire, ou … C’est évidemment bien creuse méninges et tant mieux.
Quelques mécaniques intéressantes de Pixie Queen:
– L’ordre du tour. Avec une action, on peut modifier l’ordre du tour pour les tours à venir mais une autre action permet de modifier l’ordre du tour en cours. Pourquoi, simplement pour être le premier à déplacer ses Pixies, ce qui peut être ennuyeux pour les autres quand on sait qu’une seule Pixie (par tour) ne pourra atteindre le château de la Reine pour devenir son assistante;
– Les actions: les emplacements pour les actions se composent de 2 cercles, nécessitant donc 2 pions Action. Néanmoins, si l’un d’entre eux est occupé par une Pixie, seul un pion Action sera alors nécessaire. Cette astuce exige de bien penser le déplacement de ses Pixies afin d’éviter de faciliter l’accès aux actions qui semblent les plus intéressantes (principalement les plus hautes sur la montagne) à ses adversaire. L’ordre du tour s’avère important ici.
– Certaines actions permettent de récupérer des tuiles bonus. Via une action, il est possible d’échanger une de ses tuiles contre une autre, du plateau ou d’un autre joueur. C’est pas mal car ça évite qu’un joueur profite d’une tuile avantageuse pendant toute la partie sans que ses adversaires ne puissent rien y faire.
– Les denrées: elles sont nécessaires pour respecter les offrandes à la Reine mais chacune offre une autre possibilité. Le Pain servira à libérer ses Pixies des chaines qui les empêchent de sortir. La courge permettra de faire avancer son pion dans l’ordre du tour. Enfin, la pomme permettra de permuter la position des Pixies adverses afin de prendre leur place (important lors des déplacement)
Après une partie, il semble qu’il soit primordial de s’assurer un revenu en ressources suffisant (via tuile Bonus) au début et de monter rapidement sur au moins une des 2 échelles (Or et Argent) afin de limiter les coups de fouets à la fin du tour (les coups de fouets sont des PVs en moins). Sans ça, il sera difficile d’être dans le peloton de tête.
Pixie Queen a bien réussi son pari. C’est un jeu dont les règles sont quand même nombreuses (presqu’une heure d’explication) mais qui n’exige pas de s’y plonger trop souvent en cours de partie. Le thème est bien présent, ce qui est exceptionnel pour ce type de jeu, on est puni si on ne parvient pas à satisfaire la Reine ou si on ne fait pas les choses de la manière adéquate. J’émets un petit doute par contre sur la variété des parties (cfr. § précédent).
Dan: 8,5 /10
Je me suis amusé dès l’explication des règles! Le thème de la reine tyrannique martyrisant son peuple à la moindre incartade, coups de fouet à l’appui, est en effet assez bien rendu et donne un contexte assez drôle.
Le jeu est globalement bien équilibré et la mécanique est facilement assimilable. Par tour, d’abord une phase de production selon l’avancement de vos fées sur le plateau. Ensuite, un choix entre une quinzaine d’actions pour chacune de vos quatre fées avec pas mal d’interaction avec les autres joueurs puisqu’une action jouée ne peut plus être choisie, sauf 1 exception par tour. Puis, une phase de donation selon les désirs de la reine qui est la seule phase où une petite part de hasard intervient. Enfin, les sanctions de la reine vis-à-vis des joueurs insuffisamment avancés dans l’échelle de leurs dons en argent et or au régime!
Le jeu, finalement assez stratégique même si, à première vue, on a l’impression qu’il consiste essentiellement à optimiser chaque coup, tourne franchement bien. La règle des points négatifs (coups de fouet) avec une limite qui, en cas de dépassement, vous envoie aux oubliettes (vous éliminant de la victoire automatiquement même si vous aviez le plus de points d’objectif) est assez amusante et équilibre bien l’ensemble.
Enfin, la manière dont l’ordre du tour est définie (pour le tour suivant mais aussi pour le tour en cours) est aussi une bonne trouvaille.
En conclusion, bon jeu, pas trop complexe mais pour joueurs aguerris tout de même.
Tapimoket: 8/10
Voilà un bon bout de temps que je l’attendais, mais le voici finalement entre mes mains. Il m’avait interpellé dès 2016, lorsque je l’avais vu la première fois à Bruxelles. Présenté par l’éditeur lui-même en anglais, il m’avait brièvement fait comprendre que le jeu comportait quand même 22 actions ! J’ai finalement décliné d’y jouer faute de temps et aussi faute de maîtrise de l’anglais…oui, j’ai honte, mais j’y travaille !
Mais à quoi bon, puisque Atalia nous apporte, sur un plateau, le jeu en VF. Et quel plateau ! Puisque celui de Pixie Queen est tout simplement magnifique. Je devrais dire que c’est l’ensemble qui est magnifique, avec au moins trois belles poignées d’éléments en bois, et pas uniquement des cubes, mais aussi des pommes qui ressemblent à des pommes, des tranches de pain, des pots de miels et les fameuses pixies (sorte de lutins-fées dans le jeu). Le tout est superbement illustré, jusqu’au dos du plateau en passant par le sac de toile et l’intérieur de la boite.
Bien entendu, vous allez dire « Mais bon sang ! Il va nous dire si le jeu est bien ou pas ?!! » Et bien, moi je dis « Oui ! » …même si je m’attendais à un jeu de placement dans un univers féerique, alors que ce n’est pas vraiment le cas.
Mais commençons par le scoring que je trouve déjà très original, car dans Pixie Queen, on va perdre un gros paquet de points (et en gagner seulement à la fin). Il faut donc limiter la casse et rien que cela, ça m’a déjà interpellé et enchanté pour son originalité. En effet, les pixies vont, au cours des 7 manches, essayer de satisfaire une reine capricieuse en lui donnant à manger, ainsi que de l’argent et de l’or. En fin de manche, elle punit tout le monde à coups de fouet, ce qui vous fait perdre des points. D’ailleurs, dans le scoring, on trouvera, au fond, un puits étrange et fluorescent où on risque carrément de perdre la partie. Mais bon, il faudra vraiment être mauvais pour y finir.
Les manches se déroulent en placement / action, et il y en a bien 22. Mais elles sont assez faciles à retenir et l’iconographie est plutôt réussie. Au pire, un récapitulatif est présent en fin de règle. Là aussi, le système est très malin. En effet, il se compose en deux phases, l’une où l’on va placer des jetons pour réaliser des actions, et beaucoup d’emplacements nécessiteront de poser deux jetons côte à côte en duo. On aura ensuite une autre phase où l’on va faire progresser nos pixies vers le château, après avoir proposé à manger (1 progression par aliment). Les pixies, qui auront avancé, vont justement occuper une place sur l’une des cases d’action duo. Si bien qu’à la manche suivante, on en fera profiter les autres qui n’auront plus qu’à poser un seul jeton pour réaliser l’action. Personnellement, je trouve ce système d’équilibre et d’opportunisme, très malin et je ne l’ai jamais croisé jusqu’à ce jour. J’aime beaucoup.
Mais Pixie Queen est aussi un jeu chafouin . En effet, je vous ai dit qu’on pouvait faire progresser ses pixies vers le château de la reine. Ceci permettra lorsqu’on sera tout en haut, de gagner des tuiles faveur de la reine, sources de points. Mais lorsqu’on fait avancer une pixies, on pourra, crapuleusement, occuper une place déjà prise par une autre et faire descendre la pixie remplacée. On aura donc une lutte acharnée pour essayer d’atteindre ce fameux château, d’autant plus que les tuiles faveur seront dégressives en valeur et qu’il faut donc y aller au plus vite.
Les joueurs auront aussi des pouvoirs permanents pour obtenir des bonus, mais une action permet également des vous en chiper une pour être remplacée par celle du joueur qui vient de la prendre.
Toujours dans le côté chafouin, on pourra creuser une mine à la recherche d’argent ou d’or. Ces matières nous permettront de progresser sur des pistes qui, non seulement, nous feront subir moins de coups de fouet, mais nous permettra aussi créer des anneaux d’or plus facilement pour, là aussi, gagner des tuiles de points. Mais on peut aussi puiser, dans la mine, des pierres qui viendront mettre des pénalités de déplacements aux autres pixies, gnark, gnark …
Bref, on fera tout pour ralentir les adversaires gagnants. On est donc bien au delà du simple jeu de placement dans un univers « rose bonbon »… Oui, on va bien ennuyer nos adversaires !
Autre chose encore, L’ordre du tour est double. En effet, on aura un ordre pour une phase de pose, mais aussi un ordre pour la phase de récompenses, celle qui permet de faire monter les pixies.
Au départ de la manche, l’ordre des deux phases est le même, mais avec des actions, on peut changer l’un ou l’autre. Ce sera un élément très important, notamment si on convoite les tuiles du château. De plus, le premier joueur de l’ordre des récompenses sera aussi le « chouchou » et subira moins de pénalités !
Je vous passe tous les détails, mais Pixie Queen est non seulement très beau, mais il combine malicieusement les actions, les déplacements, le bluff, les ressources, et le tout est ponctué de petits coups en douce. L’univers n’est pas du tout féerique, comme je m’attendais, mais ce sont bien des lutins qui vont se déchaîner entre eux pour fayoter devant leur reine. La noirceur du plateau est finalement tout à fait dans le thème du jeu ! Pixie Queen présente tout un système de jeu mécaniquement novateur et bien ficelé. Il est vraiment original !
Chaps: 7,5 /10
Dans Pixie Queen on contrôle des fées, des lutins. Bigre, du familial ? Que neni Pixie Queen fait marcher nos neurones, claquer du fouet et se brouiller avec quelques amis 😉
Du bien beau matériel
Des pions Pixie sympa, des illustrations parfaitement thématiques et travaillées. Le plateau peut sembler brouillon au premier coup d’œil mais en fait il nous plonge parfaitement dans le thème et les mécaniques. Le souci du détail est allé jusqu’aux tuiles points de victoire fin de partie posées sur le plateau qui reprennent le décor dudit plateau pour se fondre dans l’image. Un réel souci d’édition que je salue, jusqu’aux ressources de la forme de ce qu’elle représente.
On est poussé en avant enfin vers le haut… et les points vers le bas.
Il y a une très bonne tension dans Pixie Queen avec une forte concurrence pour les tuiles points de victoire, donc on se court après partout, pour monter les Pixies, pour monter sur les pistes or et argent, pour prendre les meilleures tuiles à PV. Et plus on monte moins on prend de points négatifs ! Donc grimpons, grimpons ! Plus vite que le voisin, mais c’est difficile de tout faire…
Evidemment le fait de ne prendre que des points négatifs pendant toute la partie avec en plus des caps où l’on peut perdre l’avancée d’un de nos pixie est une originalité agréable à jouer, cela ajoute à au sentiment de tension.
La montée des Pixies avec de moins en moins de place et de plus en plus de ressources à gagner et à se faire voler… participe à cette ambiance et amène de la réflexion pour être où il faut quand il faut. Voire avoir les ressources en quantité pour en un coup grimper jusqu’en haut en phase récompense. Mais encore faudra-t’il être le premier à jouer… L’action « premier joueur temporaire » est pour cela à jouer aussi au bon moment. J’aime ces petites mécaniques qui s’imbriquent, ces petites astuces à comprendre et à jouer avec le bon timing.
« Je passe premier joueur temporaire, en phase de récompense monte à l’avant-dernier niveau de Pixie en utilisant une pomme pour faire redescendre un pixie d’un autre joueur et comme j’ai donné assez de ressource je continue à grimper, hop c’est moi le fidèle servant du tour. »
Pose d’ouvriers ou d’ouvrier ?
Forte concurrence et interaction entre les joueurs comme pour toute pose d’ouvrier avec le twist qui est que l’on peut économiser nos pions-actions lorsque les Pixies sont sur les actions que l’on veut faire. Et n’utiliser qu’un seul pion action plutôt que deux est très important, il y a beaucoup de choses à faire, économisons nos pions…
L’action de copie qui se paye est aussi très bien trouvée, évite la frustration mais doit être choisie précautionneusement, surtout en fin de partie où l’on est dans les profondeurs des PVs négatifs…
D’ailleurs j’apprécie ces actions qui permettent d’éviter de se retrouver coincé : premier joueur temporaire pour assurer son fidèle servant ou pour se tour éviter de descendre un de ses Pixies, copie d’action que l’on voulait faire, si on a du mal à monter plus vite que les autres, on change d’objectif, anneaux, fidèle servant ou tuiles offrandes.
De l’interaction donc
C’est le moins que l’on puisse dire, pour les places de pose d’ouvrier, mais aussi pour les Pixies et leur grimpette jusqu’à la reine et surtout pour les tuiles PVs fin de partie. Car si vous n’allez pas assez vite vous verrez disparaître les points sous votre nez, les gains décroissants pour les fidèles servants et les anneaux vous poussent vers l’avant enfin vers le haut et… crée de la tension, encore et toujours.
De plus si on laisse un joueur tout seul scorer en développant sa stratégie il a de fortes chances de gagner, il faut surveiller les autres et agir de façon à scorer mais aussi à empêcher les autres de scorer ! Entre redescente de Pixie, le vol, la modification de l’ordre du tour, la concurrence sur les zones d’action… On peut progresser en gênant les autres, on doit même le faire, pleureuses s’abstenir…
D’ailleurs que faire ? Spécialiste ou pas ?
Vu que les points des tuiles vont décroissants mieux faut partir sur une manière de scorer, les anneaux par exemple, puis changer en fonction des PVs que l’on peut faire, donc on jongle, cela n’est pas toujours aisé. Souvent on finit par les tuiles offrandes quand on aura commencé à récupérer les autres et que l’on gagnera correctement des ressources.
Mais si un joueur commence avec les anneaux, puis prend la tuile infinie,+2PV/anneau et en plus arrive en haut des pistes or et argent, une spécialisation qui marche ! Mais uniquement si les autres joueurs l’ont totalement laissé faire. Donc stratégies variées et adaptabilité.
Il faut savoir être opportuniste et adapter sa stratégie et les tuiles infinies/one shot / ressources avec l’échange toujours possible nous permet justement cette adaptation permanente en fonction de la façon dont la partie se déroule, ces tuiles sont à utiliser en permanence et à bon escient. Bonne idée ces tuiles, la mécanique d’échange est à bien réfléchir, surtout avec un adversaire…
Dernier point équilibrant : se remplir les poches de ressources vous fera perdre à coup sûr si vous ne vous les videz pas à la fin. Ceci grâce à la mécanique de PV négatif selon les majorités en ressources en fin de partie, petit twist ludique et thématique.
Donc Pixie Queen est un jeu qui sous ses atours de lutins et fées fait fonctionner vos neurones, offre une bonne interaction, des twists très sympathiques dans une vraie ambiance. C’est un jeu avec de nombreuses qualités, néanmoins après 2 parties je n’ai pas une furieuse envie de le ressortir par rapport à d’autres dans ma ludothèque trop garnie. Je suis assez mauvais ça joue c’est certains mais je pense aussi que je préfère les jeux où je construis « une machine », qu’au cours d’une partie j’ai cette sensation de construction avec une stratégie qui devient de plus en plus efficace à chaque tour grâce aux actions précédentes qui s’additionnent. Pixie Queen n’amène pas vraiment cette sensation. Certes monter sur les pistes argent et or facilite la suite mais d’une part il est probable que l’on ne fasse pas des anneaux toute la partie et d’autre part cela ne comble pas assez cette envie de « construction ».
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Jeu vraiment excellent. Je salut et remercie chaps car ces vidéos sont au top. Explication parfaite et fluide!! Il devrait toutes les faire pour les explications de jeux......
Excellent
thème omniprésent. interaction. tour rapide. pas de temps mort. coups bas.
tres bon jeu. une bonne surprise.